Mais entre hommes uniquement… :
Le ministre de l’Intérieur a organisé ce lundi une « journée de consultations sur l’islam de France » avec des responsables musulmans, des personnalités de la société civile et des parlementaires. L’objectif affiché par le gouvernement est de « faire émerger de manière volontariste, dans le respect de la laïcité, dans le dialogue et le respect mutuel, un islam de France ancré dans les valeurs de la République », selon le ministre de l’Intérieur et des cultes, Bernard Cazeneuve.
Deux structures doivent être créées : une fondation laïque et une association cultuelle. La première, d’utilité publique, ne pourra pas financer des projets d’ordre religieux. Elle sera chargée de financer des projets culturels, éducatifs ou de recherche. L’association cultuelle, indépendante de l’Etat, centralisera les financements du culte musulman et gérera la formation théologique des imams.
Ces deux structures seront privées de financements étrangers (hors Union européenne). Du moins officiellement.
La fondation va hériter du patrimoine alloué à son « ancêtre », la Fondation des œuvres pour l’islam de France (FOIF), créée en 2005 par Dominique de Villepin. Soit quelque 950.000 euros restant d’une donation du sénateur et vendeur d'avions (aux pays arabes…) Serge Dassault. L’Etat (et donc le contribuable) pourrait contribuer à hauteur d’un million d’euros.
L’association cultuelle pourra percevoir des dons de fidèles. Ses responsables devraient également négocier une « contribution volontaire » auprès des acteurs du secteur de l’alimentaire halal, un marché estimé par certaines sources professionnelles à environ 5 milliards d’euros par an. Que tout le monde finance désormais en France.
La fondation sera présidée par Jean-Pierre Chevènement. Le président du Conseil français du culte musulman (CFCM) siégera au conseil d’administration aux côtés de l’écrivain Tahar Ben Jelloun, l’islamologue Ghaleb Bencheikh, le recteur de la mosquée de Lyon Kamel Kabtane, l’entrepreneur Najoua Arduini-Elatfani et de deux membres du « comité des donateurs » de cette fondation.
Quant à l’association, ses contours sont encore flous. Elle sera « présidée par un Français de confession musulmane », a indiqué le ministère de l’Intérieur… Outre la transparence et la centralisation des financements, la principale mission de la future association sera la formation théologique des cadres musulmans.