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Culture de mort : Avortement / France : Politique en France

La force des mouvements pro-vie cohérents et qui réussissent, est d’avoir un objectif clairement affiché

Dans Présent, Jeanne Smits revient sur les propos de Bruno Gollnisch et Marine Le Pen à propos de l'avortement et écrit :

Pour Bruno Gollnisch :

"C’est, en somme, ce que préconise le « projet » de Loi pour la Vie élaboré par le Centre Charlier, qui prévoit de repénaliser l’avortement qui est un crime, mais de ne pas prévoir de peine pour la femme qui avorte, deuxième victime de l’avortement."

Pour Marine Le Pen :

F "En 2005, alors que nous la poussions à préciser sa pensée, Marine Le Pen avait dit que même en cas de climat favorable à la vie obtenu grâce à l’action future du FN, s’il était au pouvoir, elle ne demanderait pas l’abrogation de la loi Veil. Y a-t-il évolution dans le propos ? En tout une certaine gêne, qui s’explique doublement : d’une part, un nombre non négligeable d’électeurs actuels ou potentiels du FN ne cache pas son attachement aux « points non négociables ». De l’autre, il y a la « diabolisation » du Front, et donc l’écartement systématique, dès lors que l’abrogation pure et simple de la loi autorisant l’avortement fait surface. C’est assurément une ligne de partage dans le monde politique et médiatique aujourd’hui : on l’a vu avec l’affaire Zemmour mais là n’est pas le seul exemple.

Du point de vue politique, il y a une opposition irréductible entre le témoignage pour la vie et le désir de rompre le « barrage sanitaire » qui empêche le FN d’accéder au pouvoir. La candidature-témoignage affirme la volonté de mettre fin non seulement à la loi Veil mais aussi à des lois qui l’ont déjà partiellement abrogée en imposant l’avortement comme un droit – ligne volontiers présentée comme suicidaire par des proches de Marine Le Pen, ce que confirment ses paroles publiques.

L’autre relativise la question en faisant in fine reposer sa solution sur un hypothétique référendum, la voix du plus grand nombre étant censée dans un avenir plus ou moins lointain faire la loi.

Or nous ne nous trouvons pas ici seulement face à une question de principe que d’ailleurs la majorité, fût-elle bien préparée comme le souhaite publiquement Marine Le Pen, n’a aucune compétence pour trancher, mais devant un désastre de société qui engage l’avenir de la France elle-même, et qui a déjà brisé les vies de plus de 7 millions d’enfants à naître, et de celles qui sauront tôt ou tard ce qu’elles ont fait à leur propre enfant. Que l’on ne puisse tout faire en même temps pour revenir à une loi juste, c’est entendu.

Mais la force des mouvements pro-vie cohérents, et qui réussissent, est d’avoir un objectif clairement affirmé et de ne pas le tenir caché. Nous y reviendrons."

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7 commentaires

  1. Tout est dit. Revenons aux faits:
    – En 2005, elle a affirmé à Jeanne Smith que même en cas de climat favorable à la vie obtenu grâce à l’action future du FN, s’il était au pouvoir, elle ne changerait pas la loi. Sa position publique a évolué depuis, dans un sens meilleure.
    – Il reste que le SEUL changement de programme du FN ces dix dernières années a été l’infléchissement sur cette question majeure sous son impulsion personnelle.
    Cette posture du référendum est bien commode. Elle satisfait à la fois le catho qui voit autour du référendum, la politique en faveur de la vie, et le progressiste qui voit l’infléchissement du programme et qui ne croit pas au référendum.
    Que le sujet ne soit pas porteur électoralement, soit.
    Qu’il ne convienne pas, au nom de la prudence politique, de brandir l’abrogation comme une bannière, soit également.
    Mais qui est assez naïf pour croire qu’une personne, qui n’a pas fait preuve de constance sur le sujet, et qui a imprimé comme seule empreinte doctrinale, l’infléchissement du programme de son parti sur cette question par électoralisme, osera demain soumettre la question aux français?
    Laisser le peuple choisir, c’est parfois la meilleurs manière de botter en touche soi-même.

  2. Et qu’on ne sorte pas l’argument de BG en 1986.
    Il a commencé par demander l’interdiction du remboursement en essayant déconstruire petit à petit toute la législation, n’étant pas majoritaire.
    Cela a été refusé.
    Qui est assez stupide pour lui reprocher de ne pas avoir ensuite demander l’abrogation? Cela tombe sous le sens.
    Il n’a pas attendu un référendum pour le faire.
    Il n’était pas non plus au pouvoir, mais dans l’opposition. Or quand on est pas fort, on est malin!
    Il y a bien une différence entre nos deux candidats.

  3. Je n’aime pas la phrase
    “La candidature-témoignage affirme la volonté de mettre fin non seulement à la loi Veil mais aussi à des lois qui l’ont déjà partiellement abrogée en imposant l’avortement comme un droit – ligne volontiers présentée comme suicidaire par des proches de Marine Le Pen, ce que confirment ses paroles publiques.”
    Elle n’est pas logique.
    Elle transpire de mauvaise foi. Et pourtant je ne suis pas un partisan de Marine !
    Déclarer abroger la loi Veil est suicidaire politiquement.
    Rétablir la loi Veil en supprimant les “lois qui l’ont déjà partiellement abrogée en imposant l’avortement comme un droit” est une attitude qui sauve des vies et prépare le changement des mentalités.
    C’est d’ailleurs un angle d’attaque qui a le soutien de l’opinion puisque une très grande majorité des Français trouve qu’il y a trop d’avortement.
    Il faut changer les mentalités, éradiquer la culture de mort. Aujourd’hui abandonner son enfant est perçu comme le mal absolu et l’avortement est présenté comme le moindre mal.
    Il faut changer le regard que l’on a sur la fille mère. Celle qui a décidé de garder son enfant sans pour autant accepter ou être acceptée du père.
    Tant que cette culture de mort règnera, on peut prendre ou abroger toutes les lois que l’on veut, cela ne changera rien. Cela risque même de faire empirer les choses.

  4. Et peut etre que Marine qui avait pour elle le culot ,la jeunesse ,une certaine beauté est en train de tout perdre en s’enferrant dans un débat qu’elle ne maitrise pas ;se faisant des ennemis de tous les cotés .Elle aurait du laisser l’appareil du parti à BG se contentant du role de porte parole sur des sujets maitrisés .

  5. Cet article est très intéressant et revient sur des déclarations de MLP, que j’ai souvent commentées ici, et qui sont très révélatrices de la position exacte de l’intéressée. Notamment, le fait que la théorie du moindre mal apparaisse en réalité comme un alibi pour ne pas agir dans le sens de la vie. L’argument est connu : aujourd’hui la culture de vie n’est pas la préoccupation de la majorité. Il faut aller par étapes. Sensibiliser progressivement la population, puis agir dans le sens de la culture de vie. Or MLP a bien exprimé son refus d’abroger la loi Veil, même et y compris dans une configuration favorable : “Marine Le Pen avait dit que MEME EN CAS DE CLIMAT FAVORABLE à la vie obtenu grâce à l’action future du FN, s’il était au pouvoir, ELLE NE DEMANDERAIT PAS L’ABROGATION de la loi Veil”. Les propos sont clairs.
    La théorie du moindre mal est donc bien un piège libéral destiné à duper les amis de la culture de vie, catholiques ou hommes et femmes de simple bonne volonté.
    La position de BG est beaucoup plus cohérente et fidèle. Je ne reviens pas sur les multiples prises de positions de BG, dont les plus explicites sont les différentes participations aux marches pour la vie à Paris.
    A ce sujet, il faut savoir que le Docteur Xavier Dor soutient la candidature de Bruno Gollnisch à la tête du Front National.
    http://idfpourgollnisch.com/2010/10/14/le-dr-dor-soutient-b-gollnisch/#more-631
    Avec le soutien, à l’intérieur du FN, de Thibault de La Tocnaye et de Roger Holeindre, sans parler des cadres et des militants, Bruno Gollnisch représente bien le courant catholique et le mouvement national dans son ensemble.

  6. @ SOALNGE
    La théorie du moindre mal n’est pas ”libérale” : elle pourrait être relativiste, si vous employiez les mots dans leur sens précis.
    Or elle est catholique et découle même des PNN. Car le Magistère sait et a prévu dans les deux notes écrites et commentant les consignes données aux catholiques américains, que les systèmes et les institutions politiques ne puissent permettre de supprimer toutes les lois et habitudes, moeurs et coutumes, qui sont en contradiction avec la loi naturelle.
    Il est en ce cas licite et même prudent de faire en sorte de promouvoir les lois qui amoindrissent le mal dans l’intention claire de le combattre.
    C’est ce qui ressort de cette proposition de loi qu’avait défendue B. GOLLNISCH en 1986. C’est encore ce qui découle de la proposition de ”modification de la législation” dans un sens pro vie, que B. GOLLNISCH vient de souhaiter. C’est également ce qui est induit par la stratégie de faire diminuer ce fléau que propose Marine LE PEN, quoi qu’affecte d’en laisser entendre Jeanne SMITS. Le grand mérite de B. GOLLNISCH comme de M LE PEN est de continuer à faire en sorte, de plus, que la question de l’avortement ne demeure plus cachée sous la table. Le referendum créerait même un débat national qui impliquerait la société française et serait une réflexion collective sur la Vie et sur sa défense, après qu’une politique de réhabilitation de la maternité et de la famille en ait démontré la possibilité.
    Voilà pourquoi, plutôt que de manier des mots de manière passionnelle, il convient de débattre calmement.
    […]
    [Si vous avez des choses à reprocher à Jeanne Smits, vous pouvez le lui dire directement. MJ]

  7. @ PG,
    La théorie du moindre mal est libérale dans sa nature et dans ses effets. Elle procède d’un renoncement doctrinal sous prétexte d’adaptation, elle débouche sur un renoncement pratique en conséquence. Je vous conseille la lecture du livre du Père Sarda “Le libéralisme est un péché” (Téqui). C’est l’enseignement constant de l’Eglise. Il y a une différence entre le moindre mal et l’action progressive ne lâchant rien sur les principes prônée par Bruno Gollnisch.
    Que répondez-vous aux faits objectifs rapportés par Jeanne Smits ? Et de manière générale, que pensez-vous de ce mouvement unanime de protestation et d’opposition aux idées de MLP dans l’ensemble du courant catholique national ? Avez-vous remarqué qu’aucune personnalité catholique n’apporte son soutien à MLP ? Cela n’ébranle-t-il pas vos certitudes coupées du reste du monde catholique ?

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