De Me Trémolet dans Présent :
"C’est le laïcat, au sens premier du mot, qui signifie peuple, qui a le mieux écouté, compris et aimé le Pape. C’était déjà vrai avec Jean-Paul II, mais il y a plus d’un demi-siècle, c’était aussi vrai avec Pie XII, dont les encycliques sociales, véritables monuments de sagesse et de prophétie politiques pour le monde d’aujourd’hui, n’étaient travaillées, enseignées, mises en œuvre que par des laïcs, dans l’oubli, voire la négation ou l’opposition de la majorité de ceux qui auraient dû en être les relais et les répétiteurs. La seule chose qui se porte bien, dans l’Eglise de France, au long des siècles, c’est le gallicanisme, j’entends par là non la juste liberté des Eglises locales, mais l’esprit de fronde, d’orgueil, de ridicule quant à soi, qui est bien un travers de notre caractère national. « L’évêque de Rome dit ce qu’il veut, mais moi, archevêque ou évêque du lieu, je fais comme je veux. » Et l’obéissance refusée ou acceptée chichement de l’évêque du lieu à l’évêque de Rome est exigée, de façon absolue, par le même évêque, de ses ouailles.
Sans aucune révolte, mais avec la force tranquille de ceux qui ont été directement confirmés dans leur foi, le laïcat catholique français va faire ce que le Pape demande de faire, aux laïcs, comme aux prêtres et aux évêques. A Lourdes, il ne s’est pas adressé à la foule en méprisant la hiérarchie, ni à la hiérarchie en parlant en confidences. Il s’est adressé en même temps aux deux, aux évêques réunis et au peuple qui entendait. Ce discours est notre charte, notre ligne de vie et d’action, notre programme. Il contient ce que nous pouvons faire, directement, nous les laïcs, dans l’ordre familial, politique, culturel et social ou ce que nous devons demander et ce que nous pouvons exiger de nos clercs, évêques et prêtres : la messe, le catéchisme et les sacrements."
MJ
mme
Que cela est bien dit…et bien vrai !
Si nos politiques, comme nos évêques, voulaient prendre la peine d’appliquer, ou déjà d’écouter, les conseils des Papes que Dieu donne à son Eglise, le monde irait beaucoup mieux et serait sur la voie du salut.
Quand abandonnera-t-on ce gallicanisme, cet orgueuil, qui paralyse les forces vitales du peuple ?
Que de misères, de souffrances et d’erreurs aurions-nous déjà évitées en bien des domaines !
Philippe
Une différence de taille aujourd’hui pour nos évèques: depuis Jean-Paul II, les catholiques français comme les autres ont un contact beaucoup plus direct avec le pape. Alors qu’il y a qq dizaines d’années, nous ne savions du Saint Siège que ce que nous en disaient nos évèques, aujourd’hui nous avons les moyens de nous passer des filtres déformants !
oxbridge
Il me semble que Me Tremolet, à en juger par cet extrait de son article, oublie la génération montante de jeunes prêtres, certes insuffisamment nombreuse, mais qui a écouté le pape avec autant d’attention, de compréhension et d’amour que le laïcat. Le problème de l’Eglise de France aujourd’hui, c’est de moins en moins ses prêtres, c’est sa structure pyramidale qui freine l’adaptation de la hiérarchie à la mentalité nouvelle qui souffle sur les fidèles et le jeune clergé. Puissent les prochaines nominations de Benoît XVI bousculer tout cela !
Arnold
C’est assez gallican aussi de passer son temps à critiquer les évêques et les autres !
Trémolet aurait pu se passer de cette critique pour en venir directement à sa deuxième partie : si depuis toujours chacun avait fait ce qu’il avait à faire à sa place sans passer son temps à regarder ce qu’auraient dû faire les autres ou ne pas faire, on n’en serait sans doute pas là…
[Pour bien comprendre Me Trémolet, il faut avoir lu ses précédents articles, dans lesquels il raconte comment son évêque, en Corse, a décidé de créer des zones qui seront gérées exclusivement par des laïcs et où il n’y aura plus de curé, malgré les réclamations des paroissiens, qui étaient prêts à aller trouver des prêtres pour faire face à la pénurie. MJ]
Jean
L’immobilisme vient de que le Pape nomme les évêques parmi ceux que les évêques présentent ! Avec un tel système de quasi cooptation (en plus il faut l’aval du gouvernement) la situation peut durer plus longtemps que longtemps.
MG
@ Jean
Oui en effet ce système aurait dû être contesté après la disparition de l’empire.
Il est cependant difficile pour le St Père de connaître chaque prêtre car une “certaine hiérarchie” (qui doit proposer les dossiers) n’aide à faire passer que “ses têtes” et la maçonnerie doit donner aussi, et surtout, son avis.
Mais le Saint-Esprit continue, malgré les hommes, à diriger l’Eglise du Christ.