Paix Liturgique (n°763, 19 septembre 2020) espère une évolution positive pour le diocèse de Cambrai, qui fait partie aujourd’hui des trois derniers diocèses de France (avec le diocèse de Châlons-en-Champagne et celui de Viviers), où il n’est plus accordée de messe selon la forme extraordinaire aux fidèles qui le souhaitent. A un certain moment cette possibilité a été accordée, certes avec parcimonie, mais pour disparaitre peu après :
Il faut savoir que nous sommes plusieurs groupes de demandeurs de liturgie traditionnelle. […] Il y a au moins deux noyaux : l’un sur Cambrai et sa proximité et un autre sur Valenciennes et sa région. Je dirais d’ailleurs que ces groupes sont tout à fait identifiés par le clergé du diocèse avec qui ils ont eu et continuent à avoir des relations…
Paix Liturgique : Mais où vont-ils à la messe ?
Gery Lemoine : Il n’est pas besoin d’être grand clerc, c’est le cas de le dire, pour le savoir : 90 % des fidèles du carmel de Quiévrain (FSSPX), certes situé en Belgique, mais à deux pas de la frontière et à 30 minutes de Valenciennes, sont… français et viennent du diocèse de Cambrai. D’autres vont à Lille ou ailleurs… Cela fait sourire de voir notre diocèse, si ouvert aux migrants, ne pas hésiter à en chasser certains de ses fils qui sont contraints à une émigration liturgique !
Paix Liturgique : Mais vous parlez de relations avec le clergé du diocèse…
Gery Lemoine : Par exemple l’association des Amis de Saint-Nicolas, qui organise sa fête patronale chaque année à Valenciennes, obtient l’autorisation de célébrer sa fête annuelle avec une célébration traditionnelle…
Paix Liturgique : Il y a donc des autorisations !
Gery Lemoine : Je dirais plutôt « des combines jésuitiques ». Par exemple, si l’association demande au curé (aujourd’hui l’abbé Jean-Marie-Launay, qui a mis fin à la tentative de Cambrai !), elle n’obtiendra pas l’autorisation. Mais si elle passe par le secrétariat tenu par des laïcs celle-ci lui sera accordée, forcément avec l’accord du curé, qui sera censé n’en rien savoir…
Paix Liturgique : Donc, pas de refus « affirmé ».
Gery Lemoine : Si, tout de même. Il y en a eu, y compris pour des funérailles, ce qui est contraire à toute la jurisprudence actuelle dans les diocèses, par exemple en 2016, à Thun-Saint-Amand, mais j’espère que de telles situations appartiennent aujourd’hui au passé. Certains éléments de ces derniers mois m’incitent en effet à le croire…