Partager cet article

Culture de mort : Avortement

La France sous pilule, origine et perspective du mal démographique 3/7

La France sous pilule, origine et perspective du mal démographique 3/7

Un lecteur du SB nous partage l’analyse statistique suivante sur le nombre d’avortements induits par la pilule contraceptive. Diffusion en 7 parties.

3. Evaluations statistiques de l’effet abortif de la pilule

Au regard de ces chiffres, nous pouvons donner des statistiques d’encadrement de l’effet abortif de la pilule contraceptive en France, effet ignoré de la grande majorité des Français. Il y a plusieurs raisons à cette ignorance, à commencer par des changements de définition. L’effet abortif est masqué par l’expression : « modification de l’endomètre5».

La pilule empêche l’implantation du blastocyste (embryon de 5/6 jours). Mais dans le contexte positiviste dans lequel nous sommes plongés où toute pensée métaphysique est niée, cette vie humaine est invisibilisée. On ne peut prouver son existence juridique que si l’on peut prouver son existence biologique. Or cette implantation de l’embryon dans l’endomètre ne s’observe chimiquement qu’au moment des premiers échanges de beta-HCG. Il a donc été défini que le début de la grossesse – ce qui n’est pas le début de la vie humaine – commence avec l’implantation. Avec cette définition, les techniques qui empêchent l’implantation échappent à la qualification de
technique abortive, interceptive ou contragestive, et sont qualifiées abusivement – mensongèrement – de techniques contraceptives.

Mais ce n’est pas tant la réalité de l’effet abortif de la pilule qui est nié que son occurrence.

Posons quelques calculs. Nous savons que 5 872 684 femmes prennent la pilule en France. Nous savons qu’une année compte 13 cycles menstruels. Nous savons que la pilule indique un chiffre théorique de 1% d’ovulation d’échappement, lequel chiffre observé en condition de protocole de laboratoire est irréaliste, en contradiction avec le nombre de grossesses sous pilule observées par l’OMS – 6 à 8% – et en décalage avec la fréquencez réelle d’oubli de pilule (au moins 1 fois par mois pour 21% des femmes).

Posons plusieurs hypothèses.

Hypothèse 1 : un taux de 5% d’ovulations d’échappement
Dans ce cas, nous avons :
• 365 / 28j = 13,03 cycles en moyenne par an.
• Pour 100 femmes sur une année (100 A-F), nous avons 100 x 13,03 x 5% = 65 ovulations d’échappement.
• Si nous supposons que 25% de ses ovulations sont fécondées, nous obtenons : 65 x 0,25 = 16,25 fécondations.
L’OMS nous déclare un IP (Indice de Pearl) compris entre 6 et 8. Ceci signifie que nous aurions entre 8 et 10 destructions d’embryons en phase très précoce pour 100 femmes sous pilule sur un an, donc un IDE (Indice de Destruction Embryonnaire) de 8 à 10 (16,25 – 6 à 8).
Plaçons-nous dans l’hypothèse d’un IDE de 8.

Qu’est-ce que cela signifie à l’échelle de la France ?

Pour 5 872 684 de femmes, cela signifie 469 815 avortements par an. Si à l’échelle individuelle, l’Indice de Pearl nous semble anecdotique, nous comprenons immédiatement qu’à l’échelle macro-statistique, ce chiffre est tout sauf insignifiant. Mais ce chiffre est-il aussi insignifiant qu’il y paraît au plan individuel ? Plaçons-nous dans l’optique d’une femme qui prend la pilule pendant 20 ans. En maintenant notre hypothèse d’un taux d’ovulations d’échappement de 5%, nous obtenons les résultats suivants :
• Hypothèse 1 : 5% d’ovulations d’échappement.
• 365 / 28j = 13,03 cycles par an.
• 13,03 x 0,05 = 0,65 ovulation d’échappement par an.
• 20 x 0,65 = 13 ovulations d’échappement en 20 ans.
• Si 25% sont fécondés : 13 x 0,25 = 3,25 fécondations.
La fécondité moyenne des femmes étant de 1,8 enfants6, on en déduit que cette femme aura vécu entre 1 et 2 avortements très précoces – sans nécessairement le comprendre ou le réaliser – durant sa vie féconde.

A ce stade, est-il utile de parler des nouvelles pilules microdosées progestatives de plus en plus répandues ? La combinaison du faible dosage avec une charge uniquement progestative maintient la dégradation de la muqueuse utérine tout en favorisant les ovulations d’échappement.

Si nous nous plaçons dans l’hypothèse d’un taux d’ovulation d’échappement de 20%, nous obtenons sur une durée de 20 ans de prise de pilule les résultats suivants :
• Hypothèse 2 : 20% d’ovulations d’échappement.
• 13,03 (nb de cycles) x 0,2 (20% d’échappement) = 2,6 ovulations par an.
• 20 x 2,6 = 52 ovulations d’échappement sur 20 ans.
• Si 25% sont fécondées : 52 x 0,25 = 13 fécondations.
On se rapproche d’un avortement tous les deux ans en moyenne. Ceci reste une statistique d’approximation mais elle donne une indication. Ces pilules ont un effet premièrement contraceptif, mais dans un nombre significatif de cycles elles ont aussi un effet abortif. Ces chiffres aussi effrayants que surprenants, ne sont pourtant pas totalement nouveaux.

Dans une étude publiée en 1994 dans la revue Contraception, fertilité sexualité intitulée « L’activité antinidatoire des contraceptifs oraux », le Docteur Benoît Bayle avait posé un modèle statistique en partant d’un autre mode de calcul. La difficulté de ce type d’évaluation statistique est que l’on ne peut pas faire d’étude épidémiologique pilule par pilule ou femme par femme. On est obligé de faire des macro-statistiques.
Son modèle construisait un ratio entre le nombre d’embryons qui s’implantent sous pilule par rapport au nombre d’embryons dont la nidation échoue en raison de la dégradation de l’endomètre sous progestérone. Il établit ainsi un IDE, Indice de Destruction Embryonnaire, de la même façon qu’il existe un Indice de Pearl. Son calcul était le suivant : l’Indice de Pearl (IP) réel est de 1 à 2 grossesses. Pour 1 embryon qui s’implante sous pilule, de 4 à 6 embryons seraient statistiquement nécessaires. Par conséquence, de 4 à 12 embryons sont conçus pour 1 à 2 grossesses observées. Dans ce cas de figure, de 3 à 10 embryons sont éliminés. Son IDE est donc compris entre 3 et 10 embryons pour 100 A-F (Année-Femme).

En 1994 il y avait 4,3 millions d’utilisatrices de la pilule en France. En adoptant un IDE à 4, il obtenait 4 300 000 x 4/100 (IDE) = 172 000 échecs de nidation par année. Ce chiffre situe le nombre d’avortements très précoces par la pilule dans le même ordre de grandeur que l’IVG. La destruction d’embryons oscille autour du nombre annuel d’avortements provoqués déclarés officiellement. On obtient par deux méthodes statistiques différentes des modèles d’approximation du nombre d’avortements par la pilule contraceptive qui s’inscrivent dans la même échelle de grandeur, celle du nombre d’IVG annuel.

A suivre

5 https://www.vidal.fr/infos-pratiques/id12992-id12992.html

6 https://www.insee.fr/fr/statistiques/5012724

Partager cet article

Nous utilisons des cookies pour vous offrir la meilleure expérience en ligne. En acceptant, vous acceptez l'utilisation de cookies conformément à notre politique de confidentialité des cookies.

Paramètres de confidentialité sauvegardés !
Paramètres de confidentialité

Lorsque vous visitez un site Web, il peut stocker ou récupérer des informations sur votre navigateur, principalement sous la forme de cookies. Contrôlez vos services de cookies personnels ici.


Le Salon Beige a choisi de n'afficher uniquement de la publicité à des sites partenaires !

Refuser tous les services
Accepter tous les services