Lu dans Présent :
"Dans moins de quinze jours, la question du renouvellement de la Force intérimaire des Nations Unies au Liban (FINUL) se posera au Conseil de Sécurité. Ce qui, d’une année à l’autre depuis 1978, n’était qu’une formalité administrative, risque ce 31 août prochain de se poser d’une manière autrement plus difficile. En effet, dans un courrier daté du 3 août dernier et rendu public aujourd’hui par l’ambassade de France au Liban, le président de la République, Nicolas Sarkozy annonce à son homologue libanais, Michel Sleiman, que la France va repenser sa présence au sein de la Finul. […]
Après avoir rappelé les attaques contre le contingent français de juin et juillet 2010 et celle du 26 juillet dernier, Sarkozy annonce à Michel Sleiman : « Les entraves régulières à la liberté de mouvement de la FINUL et l’attentat perpétré contre des soldats français de la FINUL le 26 juillet dernier sont particulièrement inacceptables. (…) L’attaque du 26 juillet 2011, si elle devait se renouveler, ne pourrait que poser la question de la justification pour la France de maintenir ses soldats face à des risques qui ne seraient pas traités comme ils devraient l’être par le pays d’accueil… Il est en conséquence essentiel que des actions rapides de sécurisation soient prises, notamment sur l’axe de communication nord-sud… »
[…] est-ce que ce retrait annoncé des Français serait le signe avant-coureur d’une guerre annoncée ? Les clignotants sont au rouge. […] La recrudescence des attentats en Irak et surtout en Israël ne présage rien de bon. Les trois attentats d’hier jeudi à Eilat dans le sud d’Israël sont, très probablement, à placer dans ce contexte.[…] Le Hamas n’a pas condamné les attentats mais a fermement nié toute participation ou complicité. Personnellement, j’aurais tendance, pour une fois, à croire le Hamas. Et je crois que les Israéliens pensent la même chose. La cible de leurs bombardements a été la direction d’un groupuscule jihadiste présent dans la Bande de Gaza mais sans lien structurel avec le Hamas.
La zone des attentats est la zone frontalière avec le Sinaï égyptien dont la très grande majorité des tribus est noyautée par le Hezbollah ; à qui elles offrent le gîte et le couvert et toute la logistique pour échapper et aux autorités égyptiennes et aux autorités israéliennes. La tentation de pointer du doigt la cellule égyptienne du Hezbollah est très grande. Nous attendrons quelques jours encore pour en être sûrs. Mais ce faisceau d’informations multiformes : retrait annoncé des Français de la FINUL, besoin de la Syrie de créer une diversion quelque part loin de chez elle, acte d’accusation du Tribunal spécial du Liban qui resserre chaque jour un peu plus son étau autour du Hezbollah et des hommes de Nasrallah et donc là aussi un besoin urgent d’une diversion… bref tout ceci nous laisse penser au pire. Provoquer Israël pour qu’Israël attaque !"