Lu sur Causeur :
"Officiellement, on parle désormais de “Trophées des arts afro-caribéens”. […] En fait, il s’agit de la troisième “cérémonie des Césaire” – hommage à Aimé Césaire et clin d’œil aux Césars. Seulement, les héritiers de l’écrivain décédé il y a quelques mois sont revenus sur l’autorisation d’utiliser son nom qu’il avait accordée. Les organisateurs avaient bien proposé “Trophées de la négritude”, mais la chaîne publique a peut-être jugé le terme trop voyant. Il s’agit en tout cas de récompenser des “artistes issus du monde antillais ou africain”. […] Autant cracher le morceau : le Césaire, c’est un César pour les noirs. […]
Hervé Pauchon qui, sur France Inter, a consacré trois de ses chroniques quotidiennes à l’événement, semblait cependant un peu troublé par cette célébration de la “diversité” qui se traduit par l’uniformité des lauréats – du seul point de vue de la couleur de leur peau […] On pourrait également trouver curieux que les bonnes intentions antiracistes aboutissent à des récompenses fondées sur la “race” ou en tout cas sur l’origine. La réponse du comédien Mouss Diouf, à qui Pauchon fait part de ses réserves, laisse rêveur : “Il y a bien des trophées pour les blancs, pourquoi n’y en aurait-il pas pour les noirs ?” Vous le saviez, vous, que les César étaient réservés aux blancs ? Il est en outre surprenant que ce désir de ségrégation soit exprimé par des comédiens tant le mélange des couleurs est pratiqué dans le cinéma, ne serait-ce que pour le besoin des distributions. […]
[S]i les “César des noirs” devaient amorcer une tendance durable, on peut imaginer l’application de la ségrégation positive à d’autres univers : des diplômes universitaires pour noirs que l’Education nationale serait bientôt sommée de valider pour faire preuve de son antiracisme ; et pourquoi pas des épreuves d’athlétisme réservée aux blancs, en manque de représentativité dans les stades ? Qui oserait qualifier d’apartheid cet apartheid progressiste ?"
Michel Janva (via Le Conservateur)
Jean
Je suis passionné de Formule 1 et je constate que certaines personnes sont énervées par certaines critiques à l’égard du comportement d’un pilote métis, allant jusqu’à parler de racisme… Ca laisse songeur ! Mais alors ne plus critiquer quelqu’un en raison de son origine, n’est-ce pas là faire preuve de distinction raciale… disons le mot, de racisme ?
Lisa
Pour couper court à cela, peut être faudrait récompenser au césar et oscar et autres quelques acteurs noirs. Il y en a de très bons…. au lieu de tjours récompenser les mêmes… personnellement je ne pense pas du tout qu’il y ait intention raciste, simplement il y a plus de blancs que de noirs…. et puis il faudra donner le prix nobel à un noir aussi… et puis envoyer dans l’espace un noir… etc… qu’est ce qu’on rigole !
Samia
Ah bon le cinéma français pratique le mélange? La mémoire doit me faire défaut : pouvez vous me rappeler les noms des Will Smith, Halle Berry et Denzel Washington français qui décrochent les premiers rôles au cinéma, dans les séries TV, au théâtre et sont récompensés aux Césars et aux Molières?
[Il faut l’article de Causeur en entier : il rappelle que La graine et le mulet d’Abdellatif Kechiche a eu quatre Césars, dont celui du meilleur espoir féminin décerné à Hafsia Herzi. Les jurés des César se foutent de la couleur des acteurs et la compétition est ouverte à tous. MJ]
Samia
La Graine et le Mulet est un film magnifique mais il met en scène une famille de maghrébins et de personnes originaires du Maghreb dans un contexte très précis, les rôle étaient écrits pour être incarnés par des acteurs d’origine maghrébine. De même pour Indigènes.
A quand les rôles de français lambda? A quand les rôles de héros du quotidien? De parisiens trentenaires qui se prennent la tête (et non de sans-papiers)? De parents de familles recomposées normales (et non polygames)? De chefs d’entreprises (et non de femmes de ménages)? De couples qui traversent des crises (et non de protagonistes de mariages forcés)? De Julie Lescaut (et non de second couteaux)?
La compétition est certes ouverte à tous mais les rôles ne le sont pas.
[C’est faux : Djamel Debbouze a joué dans moult films.MJ]
louis
A Samia : alors pourquoi un “Césaire Noir” puisqu’il n’y a jamais eu de “césar blanc”…… qui est le plus raciste ?
Samia
Je ne cautionne pas l’existence de ce prix “spécial noirs” que je trouve ridicule et pathétique.
Mais dire que le cinéma français est ouvert à tous relève de la mauvaise foi. Le cinéma ne reflète pas la société française. Tout le monde sait que les acteurs non-Blancs sont discriminés et relégués aux rôles caricaturaux.
Certes il y a Jamel mais les autres?
On est capable de citer 10 acteurs et actrices américain(e)s issus des “minorités” mais quand il s’agit de la France, on cite toujours les deux mêmes qui à part Jamel sont loin d’être des stars.
Je vous suggère de lire la thèse de doctorat de Marie-France Malonga qui a fait une étude poussée de la représentation des dites minorités “visibles” dans les médias français. C’est édifiant.
[Je ne vois pas en quoi il ne serait pas ouvert à tous et je ne vois pas en quoi les acteurs non-blancs seraient discriminés. Le cinéma n’a pas à refléter les minorités : s’y engage qui veut. Si certains y sont moins bons, c’est aussi un peu de leur faute. Il faut cesser de rejeter la responsabilité de son incompétence sur les autres. La discrimination dite positive, c’est du racisme. La comparaison avec les USA ne vaut rien puisque la communauté noire est implantée depuis bien longtemps aux Etats-Unis, contrairement à la France. MJ]
Samia
Il y a par ailleurs aux Etats-Unis des acteurs/trices issu(e)s des vagues d’immigration récentes asiatiques et latino (jennifer lopez, lucy liu…) qui sont de véritables stars, là dessus, l’argument de l’implantation longue ne tient pas non plus.
Il y a un problème en France ça me semble assez clair.
[Oui : il y a le problème de ceux qui voient du racisme partout.
Tenez, on devrait se plaindre qu’il n’y ait pas assez de blancs dans l’équipe de foot.
MJ]