Pendant trois jours de pèlerinage (22, 23, 24 octobre 2016), les prêtres de la Fraternité sacerdotale Saint-Pie X ont pu déployer librement leur ministère à Lourdes et cela pour la 17e année consécutive. L'évêque de Tarbes et Lourdes a permis que tout soit confié à la Fraternité le temps qu'elle y exerce ses dévotions : les sanctuaires, pour y célébrer la messe, les piscines où un prêtre de la Fraternité et ses scouts accompagnés de plusieurs bénévoles pour les dames officiaient comme brancardiers, les ornements du trésor qui rehaussaient la beauté de la liturgie romaine, sans que les traditionalistes n'y perdent leur latin.
Et de fait, cet apostolat est officiellement reconnu au fil des ans. Le 1er septembre de l'année dernière, le pape François a accordé aux prêtres de la Fraternité les pouvoirs pour confesser. Au mois de juin de cette année, Rome a indiqué qu'Écône ne risquait plus aucune sanction lorsqu'elle ordonnait. À Lourdes, les fils de Mgr Lefebvre bénéficient des micros sans être inquiétés et les prédicateurs de cette édition 2016 – les abbés Pierre-Marie Laurençon, ancien supérieur du district de France, Loïc Duverger, second assistant un district, le père Antoine, gardien du couvent capucin de Morgon – n'ont pas eu à faire corriger leurs prêches. Sous les auspices de la Vierge Marie, c'est dans une atmosphère normalisée que se croisent les différents catholiques. Même les plus défiants de part et d'autres sont heureux de voir d'autres catholiques prier au cours de cette période d'islamisation et de pouvoir bénéficier d'un toit, d'une sonorisation et d'une hospitalité pour leurs malades. C'est ce qui fait d'ailleurs l'un des succès du principal pèlerinage de la FSSPX et son meilleur moyen d'apostolat. Plus de 6000 fidèles ont répondu présent cette année.
Les dominicaines enseignantes de Fanjeaux ont déployé là leurs nombreuses élèves et les établissements de garçons accompagnaient la liturgie par leurs polyphonies sans que le clergé diocésain ne craigne l'attraction de la liturgie grégorienne ou des traditionnelles processions. Devant cette hospitalité, l'abbé Christian Bouchacourt, supérieur du du district de France, a chaleureusement remercié l'évêque et le recteur qui permettent que la Fraternité puisse tourner chaque année les âmes vers Dieu.
Elles sont loin désormais les années de plomb – il y a une quarante ans environ – où les autorités interdisaient imperturbablement l'accès aux basiliques, lesquelles étaient finalement investies par une porte dérobée et où la messe y étaient célébrée à la lueur des lampes de poche, l'électricité étant restée sous surveillance…
À Lourdes, c'est Mgr Périer, pourtant peu favorable, qui, en 2000, a sifflé la fin des hostilités et a permis à la Fraternité de faire l'expérience de la Tradition à Lourdes. Lorsque son successeur, Mgr Brouwet, a repris le diocèse, il a indiqué qu'il ne changerait rien à ce qui avait été consenti par son prédécesseur. Les plus bagarreurs sont peut-être restés sur leur faim. Toujours est-il que le Ciel ne leur est pas tombé sur la tête. L'expérience éprouvée et réussie de Lourdes démontre que, en dépit de quelques sursauts d'une poignée de radicaux des deux côtés, et depuis le temps qu'elle est annoncée, la régularisation de la Fraternité est pleinement acquise dans les esprits.