Le rapport de la Conférence des Nations unies pour le commerce et le développement (Cnuced) sur les pays les moins avancés (PMA), qui sort aujourd’hui, indique notamment que si l’on veut réduire la pauvreté dans les 50 nations les plus pauvres, «la science, la technologie et l’innovation ne sont pas un luxe, mais une nécessité». Le drame, c’est que l’exode des cerveaux se poursuit à un rythme effréné. Haïti, Cap-Vert, Samoa, Gambie et Somalie ont vu ces dernières années plus de la moitié de leur élite siphonnée par les pays riches. En 2004, un million de personnes sont parties en quête de meilleures conditions de vie et de travail. Soit 15% des diplômés du supérieur de ces pays. «Un transfert inverse de technologie», note Habib Ouane, coordinateur du rapport, qui rappelle que «l’Ile-de-France compte plus de médecins béninois que le Bénin.» Si les plus touchés restent Haïti (plus de 80 % d’exode) et les pays africains, les PMA asiatiques (Bangladesh, Népal ou Bhoutan), avec moins de 5% de départ, ont su conserver leur élite.
Avec cet éclairage, l’immigration choisie semble avoir pour conséquence le maintien des pays pauvres dans leur situation.