Laurence Trochu, députée européenne IDL, s’est entretenue avec L’Homme nouveau sur le débat qui a eu lieu au Parlement européen à propos de l’initiative My voice, My choice, qui voudrait faire financer par le contribuable le tourisme abortif. Extraits:
Comment s’est déroulé le vote?
L’ambiance était tendue. Les représentants de My Voice My Choice sont arrivés vêtus de rose, arborant des t-shirts à l’effigie du mouvement. Plusieurs députées avaient adopté la même tenue, manifestement pour afficher une unité visuelle. Ce qui a surpris, c’est qu’une partie du personnel administratif du Parlement, censé rester neutre, s’était lui aussi vêtu de rose, parfois avec les mêmes t-shirts. Il s’agit d’une entorse manifeste au devoir de neutralité.
Dans le même temps, lorsqu’une de mes collègues espagnoles, Margarita de la Pisa, a voulu présenter des documents imprimés pour démontrer les financements du mouvement par l’Open Society et la Bill & Melinda Gates Foundation, elle s’est vu interdire de les montrer, au motif qu’il s’agissait de « pancartes ». Les t-shirts militants, eux, ne semblaient gêner personne… Le deux poids deux mesures était flagrant.
Le mouvement a pourtant progressé très rapidement. Comment l’expliquez-vous ?
Il y a derrière d’énormes moyens, notamment en communication numérique. Quand nous avons analysé leurs publications sur les réseaux sociaux, nous avons découvert des accointances surprenantes avec des mouvements d’extrême gauche, anti-israéliens ou pro-Hamas. On voit ici la fameuse « convergence des luttes » : féminisme radical, minorités, causes militantes mêlées à une logique idéologique globale. On voit aussi la mise en place d’un véritable «agenda global » : l’avortement n’est qu’un volet d’un ensemble idéologique plus large, qui inclut la promotion de la GPA et des politiques de transidentité. C’est cette cohérence militante qui explique l’alliance très structurée entre les socialistes, les Verts et l’extrême gauche au sein de la commission Droit des Femmes, et aussi une pudeur coupable de la part de la droite dite « de gouvernement », en l’espèce le PPE ou siègent les Républicains.
