Extraits de l'analyse de Guillaume Bernard sur le second tour des législatives :
"44 % d’abstention pour un second tour d’élections législatives, c’est 4 points de plus qu’en 2007, 9 par rapport à 2002 et 12 par rapport à 1997 !Cela confirme la désaffection des électeurs manifestant le phénomène majoritaire (c’est l’élection présidentielle qui détermine l’orientation politique du quinquennat) et le manque de ferveur des électeurs (en particulier, le camp qui a perdu la présidentielle se démobilise). Il est vrai que la qualité de la campagne a été plus que médiocre : les crises (économique, sociale, culturelle, etc.) ont été occultées. La gauche ne voulait pas être amenée à parler d’éventuelles mesures qui pourraient décevoir son électorat, la droite, d’une certaine manière, ne voulait pas gagner. Aussi, les débats ont-ils été réduits à des enjeux de personnes et de leurs carrières (Hénin-Beaumont, La Rochelle). […]
Avec plus de 289 députés (semble-t-il 291), le PS (avec les divers gauche) obtient la majorité absolue à l’Assemblée nationale. Il n’aura donc pas besoin de ses alliés pour gouverner. Cela donne au PS une véritable marge de manœuvre. Cependant, la gauche dans son ensemble (avec les écologistes, les radicaux et les communistes) n’atteint pas les 370 députés qui lui étaient nécessaires pour pouvoir atteindre la majorité des 3 / 5 au Congrès, c’est-à-dire la réunion de l’Assemblée nationale et du Sénat, nécessaires pour réviser la Constitution. Cela devrait oblitérer les velléités de la gauche pour ce qui concerne le droit de vote des étrangers extra-européens aux élections locales et la réinstauration d’une laïcité « de combat ». […]
Avec un peu plus de 200 députés (212 ?), l’UMP perd une centaine d’élus. C’est donc, évidemment, une défaite. Quant à ses alliés de droite (Nouveau centre et Radicaux valoisiens) pèsent peu (une vingtaine d’élus). Mais, le plus difficile est sans doute à venir. Au-delà des conflits de personnes (Jean-François Copé contre François Fillon ?), le principal enjeu du congrès de l’automne prochain sera de déterminer, tout en maintenant son unité, un discours audible et crédible. Pour résumer : pour ou contre la « stratégie Buisson ». Sa réussite aux prochaines élections locales (indépendamment de l’effet de balancier qui pourrait jouer en sa faveur) dépendra sans doute de cela. […]
Le « front républicain » contre le FN est-il encore d’actualité ?
Les digues ne tombent pas encore, mais elles se fissurent. Pour l’état-major national de l’UMP, c’est le « ni ni » : ni le Front national, ni le Front républicain. Mais, au niveau local – conformément d’ailleurs à ce que souhaite la majorité de sa base électorale – des rapprochements avec le FN se sont dessinés. Ils ne semblent pas, toutefois, avoir été (pour l’instant ?) payants. Mais, le fort taux d’abstention et la désaffection probable des électeurs de droite brouillent l’analyse. […]"
petit voyageur
“Cela devrait oblitérer les velléités de la gauche pour ce qui concerne le droit de vote des étrangers extra-européens aux élections locales et la réinstauration d’une laïcité « de combat »
Je pense qu’il voulait dire “obérer”,
oblitérer étant réservé pour les timbres !
Gardons la force de nos nuances linguistiques !
bébert
malgré tout, sauf problème grave (émeutes, crise économique) la gauche est installée pour 20 ans
l’UMP (même si elle changera probablement de nom) est dévisée face au FN, mais ne s’associera jamais avec lui
donc la Droite n’existe plus
vaucenay
Tout à fait d’accord avec bébert. Dans mes posts d’hier et avant-hier à propos des difficultés de NKM (finalement élue), je parlais du “gauchiment” de la FRANCE en général, en appuyant ma démonstration, entre autres, sur le fait que, contrairement aux idées reçues, le FN n’était pas (ou plus) un parti de droite, mais aussi de Gauche, du moins au niveau de son électorat (qui n’hésite pas à retourner à Gauche -son camp, comme certains le disent ouvertement – lorsqu’il y a un duel droite (hors FN)/Gauche au second tour).
Je pense comme bébert que, malheureusement, nous allons avoir la Gôche pour longtemps..Et, de toute façon, quand la droite revient au pouvoir, elle ne peut s’empêcher, immédiatement, d’essayer d'”ouvrir” à Gauche avec les beaux résultats que cela entraîne quelques années après…La Droite la plus bête du monde ?
Thibaud
Bébert, la roche Tarpéienne est proche du Capitole. Vous vous souvenez de il y a 5 ans quand la droite venait de remporter les Présidentielles avec 2% de plus que la gauche aujourd’hui, et les législatives sur le même écart que la gauche aujourd’hui et le FN était à 4% ?
Je me souviens d’une discussion dans l’entre deux tours de la Présidentielle avec 2 militants politiques UMP et PS diplômés de Pipo Paris comme moi et qui étaient d’accord pour affirmer que le PS aurait la majorité des 3/5 au Congrès, le militant UMP affirmant même que la droite aurait moins de 100 députés (“un 1993 à l’envers”).
Tout va très vite en politique. Luttons sans nous préoccuper de ce qui arrivera dans 5 ans et encore moins dans 20 ans.
SD-vintage
L’UMP n’a pas fait campagne : pas de programme ni candidat. L’UMP se résume à des conflits d’ambitions et de personnes
Jean
Effectivement, la droite n’avait pas envie de gagner, laissant la gauche démontrer son incompétence. Mais d’ici la prochaine élection, le gauche aura eu le temps de voter des lois qui n’auront rien à voir avec la loi naturelle… La droite au pouvoir ne les aurait probablement pas votées, mais quand elle reviendra elle n’y touchera pas… elle sait qu’une partie de son électorat s’oppose à ces dérives alors elle ne les initie pas. Sans plus…
Il est temps d’avoir une droite de conviction, ce au niveau de toutes les droites !
anna
Il est vrai que le soutien méme indirect du FN est absolument nécessaire pour se débarasser des gauchistes.Dans notre circonscription,leFN avait donné comme consigne sur la presse”pas une seule voix ne doit se porter sur la candidate socialiste”le candidat UMP est trés bien élu.Puisse cet exemple servir à d’autre pour de prochains scrutins et nous eviterions toutes les lois immorales que nous prépare le gouvernement.
Daniel PIGNARD
Je rappellerai des paroles de la Bible qui justifient l’abstention :
« Car, je le sais, vos crimes sont nombreux, Vos péchés se sont multipliés; Vous opprimez le juste, vous recevez des présents, Et vous violez à la porte le droit des pauvres.
Voilà pourquoi, en des temps comme ceux-ci, le sage se tait; Car ces temps sont mauvais. » (Amos 5 :12-13)
C.B.
Non, “petit voyageur”, il n’y a pas que le coup de tampon sur les timbres qui impose une “oblitération”, ce n’est que la troisième acception.
http://www.cnrtl.fr/definition/oblit%C3%A9rer