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France : Politique en France

La gestion de l’Etat (encore) pointée

Lu dans Le Figaro :

"les charges de personnel – 81 milliards d'euros de rémunérations et 38 milliards de pensions de retraites – représentent à elles seules 40 % des dépenses de l'État. Fort de ce constat, la Mission d'évaluation et de contrôle (MEC), présidée par les députés UMP Olivier Carré et PS David Habib, a travaillé avec trois députés (l'UMP Marc Francina, le PS Bernard Derosier et l'UMP Charles de la Verpillière) sur la masse salariale de la fonction publique. Conclusion de leur rapport présenté hier en commission des finances: l'État doit devenir meilleur gestionnaire.

Premier exemple: les ministères recrutent des fonctionnaires plus qualifiés, et donc mieux payés, en remplacement de ceux qui partent à la retraite. De quoi réduire l'ampleur des économies permises par le non-remplacement d'un départ à la retraite sur deux. Or les conséquences de cette évolution de la qualification des fonctionnaires n'ont pas été chiffrées par l'État, regrette le rapport de la MEC. Mais il y a pire. Le gouvernement a mal contrôlé les primes accordées aux fonctionnaires en compensation des réductions d'effectifs, ainsi que le volume des heures supplémentaires. […] En 2010, les primes ont absorbé 67% des économies générées par les suppressions d'effectifs, au lieu de 50%. Et le coût des heures supplémentaires a augmenté de 4,5%, pour atteindre 1,5 milliard.

[…] Les députés de la MEC s'étonnent que l'intéressement collectif – un système proche de celui du privé dont bénéficient les fonctionnaires depuis 2011 – n'ait fait l'objet d'aucune évaluation de son coût à venir. Même chose pour la mobilité. Le gouvernement a accordé des primes aux agents changeant de services ou de lieux, et même parfois à leurs conjoints, sans en chiffrer la charge budgétaire future."

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8 commentaires

  1. Je regrette infiniment cette situation.
    Aucun gouvernement ne se pose les “vraies” questions.
    Et pour de nombreux catholiques, il est de bon ton d’être très hostile aux fonctionnaires (tous fainéants, incompétents, corporatistes et bien sûr privilégiés..)
    – quelles missions doivent être assurées par l’Etat ? les collectivités territoriales ? les hôpitaux ?
    – Quelles missions doivent -ou non- être assurées par des fonctionnaires ?
    – que fait-on de celles et de ceux que l’on ne veut pas garder ? des SDF ou des clochards ? comment leur proposer autre chose dans un pays où le chômage est important ?
    – la rémunération au mérite convient-elle vraiment à l’administration ? (je puis vous assurer que celle-ci est un pur fiasco : quel mérite ? évalué comment et par qui ? les sommes attribuées sont elles adaptées et opportunément calculées ?)
    Fonctionnaire d’Etat depuis de nombreuses années, je suis désolée de cette absence de réflexion sérieuse et pragmatique. Même, et surtout, chez les catholiques.
    [Il ne s’agit pas d’être hostiles aux fonctionnaires, il s’agit de lutter contre ce que Jean-Paul II nommait “l’hypertrophie des appareils publics”. C’est au fond l’application du principe de subsidiarité.
    Quant à votre question “que faire des fonctionnaires ?”, si l’on prend le cas de l’école, qui pourrait être privatisée, car ce n’est pas une mission régalienne de l’Etat, cela ne changerait pas grand chose, sinon qu’ils ne seraient plus payés directement par l’Etat mais par leur établissement, lui-même financé par les parents au moyen du fameux chèque éducation. Les parents auraient ainsi la liberté de choisir leur établissement, et ces derniers auraient ainsi l’obligation de proposer un enseignement de qualité.
    MJ]

  2. Merci monsieur, d’avoir pris le temps de me répondre.
    l’education nationale est le plus gros des employeurs publics et il est admis par tous que c’est un ministère qui fonctionne mal.
    Mais il y a plusieurs millions d’autres fonctionnaires en France (on les estime à 5 millions…)
    Alors, oui bien sûr à une réflexion de fond sur l’éducation et sur l’école.
    Mais sur les autres missions ?
    La subsidiarité oui. Mais comment ? dans quels domaines ? Pour quelles missions de l’etat ?
    Et mon éternelle question, que faire de celles et de ceux que vous chassez -plus ou moins- de la Fonction publique, dans un pays qui compte de nombreux sans-emplois ?
    [Chasser ? Pourquoi chasser ? Peut-être faut-il simplement réformer le sacro-saint statut de fonctionnaire, ne croyez-vous pas ?
    Quant à l’Etat, il est nécessaire de le recentrer sur ses missions régaliennes. Pour le reste, laissons le secteur privé s’en occuper.
    MJ]

  3. @MJ
    désolé d’être direct, mais vous donnez dans la caricature.Vous nous ressortez tous les bons vieux arguments bateaux sur le sujet.
    exemples : ” Quant à l’Etat, il est nécessaire de le recentrer sur ses missions régaliennes. Pour le reste, laissons le secteur privé s’en occuper.”
    Quelles missions régaliennes ? Ce n’est jamais dit, d’autant plus qu’il s’agit d’une invention libérale postérieure à la seconde guerre mondiale. L’argument est purement polémique car chacun met ce qu’il veut dans le terme.
    Le reste ? Quel reste ?
    “Peut-être faut-il simplement réformer le sacro-saint statut de fonctionnaire, ne croyez-vous pas ?”
    Nous y voilà. Ah, ce statut ! Que personne ne connait d’ailleurs. Le réformer ? Pourquoi pas. Mais sur quels points ? Pourquoi faire ? En réalité, se cache derrière cet argument (dont on voit mal en quoi il il influencerait la réforme des missions de l’état), le désir de mettre les fonctionnaires sous contrat de droit privé. Ce qui supprime les obligations statutaires des fonctionnaires d’état….
    Un constat : la poste n’a jamais aussi mal fonctionné depuis la privatisation d’une partie de ses activités…
    La réforme de l’état est une nécessité. Mais comme le dit sixtine, il faut une réflexion sérieuse et sortir des habituels imprécations caricaturales qui masquent mal, effectivement, une absence de pensée.
    [“invention libérale postérieure à la seconde guerre mondiale”. C’est très étonnant d’écrire cela alors que les penseurs politiques du XVIe siècle avaient défini (sans les inventer) les missions régaliennes de l’Etat :
    * le droit faire la loi
    * le droit de guerre
    * le droit de battre monnaie
    * l’exercice de la justice (pensez à St Louis sous son chêne…)
    Les missions régaliennes sont liées à la souveraineté de l’Etat. A ma connaissance, ni l’Education nationale, ni la santé (par exemple) ne sont des missions régaliennes.
    Quant au sacro-saint statut des fonctionnaires c’est celui qui assure la déresponsabilisation d’une catégorie de personnes.
    Ecrire que “la poste n’a jamais aussi mal fonctionné depuis la privatisation d’une partie de ses activités” c’est se moquer du monde. La Poste n’a pas su se réformer à temps, contrairement aux télécommunications. Je vous rappelle qu’il y a eu à une époque, un monopole d’Etat sur les télécommunications. La modernisation n’est venue que du privé…
    Ce sujet a d’ailleurs été traité sur ce blog :
    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/2009/10/a-propos-de-la-poste-le-probl%C3%A8me-du-service-public.html
    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/2009/10/le-service-public-%C3%A0-la-fran%C3%A7aise-le-tabou-du-monopole-detat.html
    Où je constate que vous vous contentez de critiquer les idées énoncées, sans apporter le moindre argument. Désolé d’être direct.
    MJ]

  4. vous utilisez vos ficelles habituelles, en tentant de retourner mon propos contre moi. Or, mon propos est bien de critiquer votre posture. Ce n’est donc pas à moi d’argumenter, puisque je me positionne clairement comme critique. Votre propre critique devient donc un évitement.
    Vous confondez deux choses : ce qui relève OBLIGATOIREMENT de l’état (justice, defense etc) et ce qui PEUT en relever. L’un n’exclut pas l’autre. C’est bien les doctrines libérales d’après-guerre qui créent cette idée d’exclusion.
    En quoi le statut du fonctionnaire déresponsabilise ? Mystère. Bien au contraire, tout, y compris dans les statuts particuliers, est fait pour que le fonctionnaire se sente investi de son rôle de COMMIS de l’état, au service de l’intérêt général.La perte du sens du service de l’état ne peut être attribué au statut des fonctionnaires.
    Je m’inscris en faux sur le fait que santé et éducation ne seraient pas des missions incombant à l’état. Car c’est bien l’état qui a construit et pérennisé ces deux domaines. Dès l’ancien régime ! C’est le rôle de l’état en la matière qui doit être pensé, pas son exclusion.
    C’est vous qui vous moquez du monde ! Les télécoms marcheraient bien ? Laissez-moi rire…
    Comment peut-on écrire une telle énormité : “Je vous rappelle qu’il y a eu à une époque, un monopole d’Etat sur les télécommunications. La modernisation n’est venue que du privé…”? Alors même que la modernisation était assuré lors de la privatisation des télécoms ! Les opérateurs privés n’ont fait que se goberger sur l’investissement de l’état ! Qui a imposé le dégroupage aux différents opérateurs ? L’état ! Qui tente de réguler les tarifs, de mettre de l’ordre dans cette jungle où le consommateur est pris pour une vache à lait ? L’état ! Et ne parlons pas de l’échec terrible du management de france télécom et autres sociétés.
    [Si, vous devez argumenter pour apporter des solutions.
    Quant à votre critique, elle est superficielle. Pour preuve, vous évoquez des “doctrines libérales d’après-guerre”. Lesquelles ? On ne sait pas. On ne sait même pas ce que cela signifie.
    Le statut de fonctionnaire déresponsabilise car il y a la garantie de l’emploi à vie, tout simplement. Cela n’empêche que bon nombre de fonctionnaires ont le sens du service de l’Etat, je ne le conteste pas.
    La santé et l’éducation n’incombent certainement pas à l’Etat. D’ailleurs, la France est l’un des rares pays à avoir étatisé ces domaines, avec un monopole abusif dont on voit le résultat catastrophique. Que vous vous inscriviez en faux ne change rien à l’affaire, sinon que vous n’avez rien à dire.
    Sur les télécoms, les innovations technologiques qui ont eu lieu sont le fait des entreprises privées. Et cela est logique. On ne demande pas à un fonctionnaire d’être innovant. On peut signaler aussi qu’il n’y a jamais eu de monopole d’Etat des télécommunications en Finlande. Le pays de Nokia. Ce n’est pas un hasard.
    MJ]

  5. Sur le statut du fonctionnaire.
    En Allemagne le fait d’avoir l’assurance de l’emploi à vie est incompatible avec la possession du droit de grève. Cela me semble juste. Sinon on verse dans la facilité. Il n’y a qu’à regarder d’où proviennent les abus en la matière.
    “Ce qui PEUT relever de l’Etat”
    C’est la notion de subsidiarité : ce qui peut relever de l’Etat lorsque les communautés intermédiaires n’y parviennent pas. En l’espèce de l’école et de la santé, l’existence et la réussite du secteur privé montre bien qu’il n’y a pas nécessité à ce que l’Etat s’en occupe, bien au contraire (hors pathologies excessivement lourdes ou rares pour lesquelles l’Etat joue alors son rôle de subsidiarité).

  6. Je suis assez effaré de voir certains commentaires. Prenons l’éducation nationale: si tous les profs étaient devant des élèves, il y aurait un prof pour 15 élèves, que font-ils dans les syndicats ultra politisés, à la FOL, chez les Francas ou dans d’autres associations pompes à fric?
    Nous savons parfaitement qu’il y a de bons fonctio qui font très bien leur travail, mais il y en a bcp d’autres qui assurent une présence, il ne faut pas le nier. Quant à dire que par ex pour les télécoms ça ne marche pas mieux(si vous le dites!) ce qui est sur c’est que lorsque l’on appelle aujourd’hui on n’est plus reçu comme un chien dans un jeu de quilles!, j’ai un frère qui était responsable des lettres de relance à France télécom, il avait quelques “employés” sous ses ordres, les syndiqués purs et durs ne faisaient rien de leur journée et on pourrait continuer la litanie. Si tous les fonctionnaires faisaient sérieusement leur travail, avec un tiers de moins la France vivrait mieux. Quant à dire que ça fait des chomeurs en moins soyons sérieux! Qui les paye? les petites et moyennes entreprises qui sont taxées à 33 % pendant que les grosses sont taxées à 8% et reçoivent subventions et prébendes. On le voit bien, il faut des créateurs de richesses et des gens qui n’ont pas peur d’aller au charbon, mais il ne faut pas que le mamouth( l’état) les décourage.
    Bien d’accord avec Michel Janva, comment un pays qui est aussi proche du bolchevisme puisse se réformer (surtout il ne faut pas nous faire croire qu’il y a eu une réforme des retraites, car les privilèges ont bien été gardés)

  7. @mj
    Désolé, mais je n’ai pas à argumenter, car je me situe dans le registre de la critique de vos postures, non dans la recherche de solutions. […]
    [Dommage, mais ce n’est pas l’esprit de ce salon. Le web est large, bon vent. MJ]

  8. @ MJ,
    Juste un détail même si globalement je suis d’accord avec vous.
    Pour France Telecom, du temps où FT était un service public, l’innovation était de mise et tous les succès technologiques des années 90 et en partie 2000 proviennent en grande partie des labos et des succès de FT (du CNET pour être précis).
    Depuis, c’est le néant (mais FT a lâché aussi la partie micro, la plus innovante) et son statut actuel, bâtard entre le privé et l’état, n’arrange rien… sans compter que la direction est tombée sous la coupe des centraliens, comme dirait les mauvais langues :)
    Bref, le cas FT n’est pas forcément le meilleur exemple à prendre…
    ST est bien meilleur par exemple.

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