La guerre civile aura-t-elle lieu en France ? C’est le pari que fait Charles d’Onten, auteur de La Reconquête, roman qui nous plonge dans un scénario haletant dans lequel Emmanuel Macron, réélu en 2022 face à Marine le Pen, dirige un pays à bout de souffle. D’un côté, les attentats qui frappent la France provoquent un gigantesque chaos avec la mobilisation de la France des gilets jaunes, de l’autre les banlieues explosent. Le gouvernement vacille, tombe, et tout s’emballe…
Entretien avec Charles d’Onten, auteur de cette fiction politique aux accents prémonitoires.
Vous avez fait le pari risqué d’écrire un scénario qui devrait se produire à court terme puisque l’horizon de temps est 2027-2031. Pourquoi ce choix ?
En effet, le pari est risqué ! Plus l’horizon de temps est court, plus l’auteur s’expose à voir ses thèses décrédibilisées. Cependant, mes rapports avec le monde politique m’ont convaincu que le scénario que j’ai imaginé est l’un des plus probables. Tout me pousse à croire qu’une crise majeure surviendra dans les quinze prochaines années. Je m’explique. Il est désormais certain, sans le moindre doute possible, que d’ici 2050, la France aura fondamentalement changé d’identité : immigration massive, soumission de nos élites à la “cancel culture” venue d’Amérique, islamisation de pans entiers de notre territoire, effondrement de la pratique religieuse chez les chrétiens… Tous ces ingrédients, ajoutés à une économie en berne et un Etat en faillite, font de la France un Liban en puissance.
Mais je crois qu’une réaction va se produire avant la moitié du XXIe siècle, réaction issue de la France périphérique, chère à Christophe Guilly, et celle des classes moyennes et bourgeoises, chrétiennes ou patriotes. Cette alliance, théorisée par Patrick Buisson, serait la seule à même de changer le cours de choses. Encore faut-il savoir comment elle pourrait se réaliser et ce à quoi elle aboutirait !
C’est en effet ce que vous mettez en scène dans votre scénario, l’élément déclencheur est une vague d’attentats qui pousse les Français à réagir.
Tout à fait. Je suis convaincu qu’une série d’attentats, ou une agression particulièrement odieuse et qui marquera les esprits, pourrait engendrer la réaction nécessaire au salut de la France. Mais la réaction ne suffit pas, il faut en voir l’aboutissement politique. Nous l’avons vu au moment des Manifs pour Tous, par ailleurs remarquablement organisées : la transformation de cette organisation, issue de la société civile, en mouvement réellement politique ou activiste n’a pas pris. C’est ce qui a signé son arrêt de mort en quelques mois, malgré une capacité de mobilisation unique en France !
Je fais donc le pari, dans mon roman, que le mouvement se reconnaitra ensuite dans l’une des figures politiques bien connues de notre pays – je n’en dis pas plus pour ne pas tout révéler à vos lecteurs ! Cette figure, ou une autre, sera l’élément clé pour réussir la reconquête. Il ne s’agit pas d’avoir l’homme providentiel, il nous faut en revanche un chef, un chef qui ait trois qualités : humilité, courage et sens du sacrifice. Sans cela, toute tentative sera, à mes yeux, vouée à l’échec.
Et pensez-vous réellement qu’il soit encore envisageable d’inverser le cours des choses ?
Ce sera bien sûr extrêmement difficile. L’enjeu est absolument monumental, digne de ce qu’on dû bâtir nos rois pour créer ce qui s’est appelé une nation. Notre nation est fragmentée, déchirée, entre trois courants irréconciliables : ceux des immigrés qui ne veulent pas s’intégrer, ceux des natifs qui sont attachés viscéralement à leur terre, leur culture, leur histoire… et les autres qui sont attachés au matérialisme et à l’individualisme, ce qui les mène au transhumanisme, à l’Homme sans Dieu. Entre ces trois courants, la guerre est déclarée. Les premiers et les seconds se battront probablement un jour au sens propre, c’est la guerre civile que j’anticipe. Les troisièmes n’auront qu’à fuir le pays, étant déracinés, ils pourront pour la plupart choisir de partir.
Mais il reste le ventre mou, celui de la jeunesse qui est sous influence de Tik-Tok, Youtube ou autres médias, pour qui l’incarnation de la réussite est d’être rappeur ou footballeur. Ces générations, qui sortent majoritairement avec de grosses lacunes en termes d’éducation intellectuelle et de savoir-être, devront être la priorité de nos gouvernants. Si nous n’arrivons pas à leur redonner l’amour de la France, rien ne servira de reconquérir le pouvoir et de combattre l’islamisme car l’ultime gagnant sera Big Brother.
Bref, la reconquête devra être à la fois territoriale, économique, politique, éducative, morale, culturelle… Le chantier est immense. Il nous faudra pour cela une personnalité hors norme. Nous verrons bien si mon roman aura réussi à anticiper qui pourra nous sauver et comment !
Un livre à commander ici.
Foudras
Intéressante discussion qui donne envie de lire le livre dont on regrette qu’aucune analyse des qualités littéraires ne soit proposée également. Tout à fait d’accord avec la répartition -ou partition plus justement- en trois groupes de la population qui vit en France. Le plus massif, les Français de souche ou de culture est aussi le plus divers. Le second ne se sent pas du tout français, passons. Le troisième ne l’est plus, totalement inféodé au mondialisme qu’il est. Revenons au plus important de ces groupes, celui dans lequel se trouvent l’auteur, ses lecteurs et les lecteurs du SB. Il est très hétérogène. Et c’est là qu’à mon sens devra résider tout le génie de celui ou de ceux qui mèneront les combat pour la survie. Il faudra être en même temps Cathelineau et La Rochejacquelein, pour faire simple Gilet jaune et Manif pour tous. La fracture est importante entre ces deux mondes qu’à la fois tout sépare et tout rapproche et dont une multitude de membres de chacun d’eux ignore que ses intérêts supérieurs sont communs avec ceux de l’autre: l’attachement viscéral à la terre natale, la patrie, les traditions, les transmissions, la transcendance. Les plus de 100 ans de lutte des classes et de marxisme ont fait un mal immense pour que cette coagulation puisse se réaliser rapidement et sereinement. Ces deux sous-groupes se regardent en chien de faïence. Le premier (les gilets jaunes pour faire simple) toise l’autre se méfiant par dessus tout de ces bourgeois, de ces curés, de ces aristos, de ces nantis, de ces cathos, de ces propriétaires dont ils méconnaissent les codes et qui écraseraient le Peuple depuis des siècles. Ils n’avaient rien à faire de leur dernière cause qui pourtant a été la seule à pouvoir mobiliser aussi massivement et durablement dans une optique purement altruiste. L’autre groupe de cette France périphérique ou dextrogyre a les mêmes réserves à l’égard du premier groupe: à gauche, anti-bourgeois, anti-cathos, mal ou peu éduqués, etc… Tant que ce clivage n’aura pas été annihilé, je pense que rien ne sera possible. Les grands penseurs cathos-sociaux du XIXe siècle n’ont eu ni postérité ni succès politiques. Le creuset de la fusion est plein de trous.
Enfin, il faut avoir sans cesse à l’esprit que dans ces très violentes tempêtes que nous traverserons alors, nul ne sait qui prendra le gouvernail… et, qu’à l’issue, le capitaine puisse n’être absolument pas celui qu’on espérait.
Claude Armand Dubois
Pour qu’il y ait guerre civile il faut que les deux camps puissent être approvisionnés en armes et munitions; cela me paraitrait difficilement le cas chez nous. La Turquie ou les Etats-Unis sont loin, même l’Algérie pour autant qu’elle en ait envie!
philippe paternot
pour qu’il y ait guerre civile il faut que l’affrontement soit entre deux membres d’une même nation !
en france c’est une guerre de civilisation (si tenté soit il de considérer l’islam comme une civilisation) ou de reconquête, ou d’auto-défense
Collapsus
L’homme (ou la femme) providentiel ne nous sera accordé que par une grâce particulière de Dieu, comme ce fut le cas pour Jeanne d’Arc. Cette grâce ne nous sera accordée que si les Français la Lui demandent et pour cela ils doivent recouvrer leur foi. Cette condition me semble la plus difficile et la plus longue à réaliser.
Elle aura l’avantage de surcroît d’opposer une force spirituelle à l’islam, le seul moyen de vaincre une croyance étant d’opposer la vraie religion.