Communiqué du Centre européen pour le droit et la justice :
Alors qu’en France un groupe de sénateurs a déposé une nouvelle proposition de loi liberticide pour supprimer la clause de conscience des professions médicales, la même offensive est menée cette semaine à Reykjavik (Islande) au sein de l’Association médicale mondiale (AMM).
L’AMM est aujourd’hui sur le point d’adopter une nouvelle déclaration de déontologie sur l’avortement dit “thérapeuthique” qui constitue une véritable régression dans le respect des droits des médecins et des enfants à naître. C’est un comble pour une organisation fondée en 1947 en réaction aux expérimentations médicales nazies.
À la suite de notre mobilisation du mois d’avril dernier (voir notre lettre adressée à tous les membres de l’AMM), la disposition la plus extrême du projet de Déclaration fut supprimée et le droit à l’objection de conscience réaffirmé. C’est là déjà une victoire !
Mais le texte demeure dangereusement ambigu et comporte des lacunes graves. C’est pourquoi nous avons une nouvelle fois écrit aux membres de l’AMM pour leur recommander de respecter le droit à la vie de la mère et de l’enfant, et de ne supprimer ni la référence à “l’enfant à naître” ni celle au devoir des médecins de “maintenir le plus grand respect pour la vie humaine dès la conception”. Si vous êtes vous-même médecin, contactez l’Ordre National et demandez-leur de défendre fermement vos droits et ceux de vos patients, y compris ceux des enfants à naître.
L’industrie et les militants de l’avortement mènent une véritable guerre mondiale à l’objection de conscience : au sein des instances nationales et internationales, dans les média et les publications universitaires. Depuis plus de 10 ans, l’ECLJ s’oppose à leur entreprise liberticide, grâce à Dieu, souvent victorieusement. Ainsi, en 2010, nous avions obtenu le vote d’une Résolution du Conseil de l’Europe réaffirmant “Le droit à l’objection de conscience dans le cadre des soins médicaux légaux” et déclarant que :
« Nul hôpital, établissement ou personne ne peut faire l’objet de pressions, être tenu responsable ou subir des discriminations d’aucune sorte pour son refus de réaliser, d’accueillir ou d’assister un avortement, une fausse couche provoquée ou une euthanasie, ou de s’y soumettre, ni pour son refus d’accomplir toute intervention visant à provoquer la mort d’un fœtus ou d’un embryon humain, quelles qu’en soient les raisons. »
Actuellement, nous portons à la Cour européenne (CEDH) le recours du pharmacien Bruno Pichon qui a été contraint de partir en retraite anticipée après avoir été condamné en raison de son refus de vendre des produits abortifs. Nous suivons de près une autre affaire introduite à la CEDH par une sage-femme suédoise, elle aussi condamnée pour refus de participer à un avortement.
Cette guerre est menée par les tenants de la culture de mort. Elle se heurte aujourd’hui au rempart de la conscience des médecins. Ce rempart, il ne protège pas seulement l’intérêt des médecins, mais aussi et surtout celui de tous les patients. En tant que patients, nous avons chacun besoin que nos soignants aient une conscience droite et éclairée.
Au-delà de la question de l’accès à l’avortement, qui serait, soi-disant, rendu difficile par l’augmentation des médecins objecteurs, le véritable problème posé par l’objection de conscience aux yeux des promoteurs de l’avortement, c’est le fait qu’elle témoigne de l’humanité et de la dignité de chaque vie humaine dès la conception.