Alexandre Del Valle explique dans Valeurs Actuelles que le projet de gazoduc South Stream est au coeur de la nouvelle guerre froide entre les États-Unis et la Russie.
Ce pipeline, long de 3 600 kilomètres, destiné à exporter le gaz sibérien, en contournant l’Ukraine, devait fournir jusqu’à 63 milliards de mètres cubes par an aux pays européens grâce à deux branches, l’une vers l’Autriche, l’autre vers les Balkans et l’Italie.
Par ailleurs, le gazoduc Nord Stream, qui passe sous la Baltique et débouche dans le nord de l’Allemagne, mis en service en 2012, doit être complété par Nord Stream 2, projet qui a provoqué les foudres des États-Unis, faisant adopter des sanctions « extraterritoriales » contre les entreprises collaborant au projet en décembre 2019.
Le projet a ainsi été brutalement interrompu pendant près d’un an, avant de sembler reprendre en décembre 2020. Bien que ses 1 230 kilomètres soient quasiment terminés (il manque 6 % du gazoduc à achever, 74 kilomètres), le projet de gazoduc reliant la Russie et l’Allemagne qui devait être mis en service début 2020, n’est pas au bout de ses peines. L’Amérique, et donc pas seulement Trump, mais aussi son successeur Joe Biden, continuent de multiplier les moyens de pression pour retarder ou compromettre la mise en route du gazoduc, voyant dans l’Europe un parfait débouché pour son abondant gaz naturel de schiste…
En 2019, les importations de gaz naturel liquéfié (GNL) avaient bondi de 87 % et 15 % du total provenaient des États-Unis.
Si l’on revient au sujet de l’Ukraine et du gazoduc North Stream 2, qui la contournera et “risque” de rendre bien plus sûr l’acheminement du surplus de gaz russe vers l’Europe – normalement bien moins cher et plus écologique que le gaz de schiste –, on comprend pourquoi les États-Unis persistent à ne pas donner de garanties à Moscou sur la non-extension de l’OTAN à l’Ukraine : car si Washington faisait cette concession demandée par Moscou depuis 1991, la Russie ne serait plus poussée à commettre des erreurs, serait moins anti-occidentale, et donc plus difficile à diaboliser…
Bernard Mitjavile
C’est curieux, je n’ai pas entendu une seule voix écologiste prendre partie sur cette question alors que les écolos ont amplement dénoncé les gaz de schiste, sans doute en bonne partie à tort comme pour le reste.
sivolc
1 Si la France revient à l’électrique via le nucléaire point barre, ses besoins en gaz seront considérablement réduits. 2 la moitié Nord de la France renferme des quantités considérables de “schiste” à grande profondeur, pouvant constituer une réserve énergétique à long terme. 3 le nain qui s’agite pour mener notre pays à la catastrophe ferait mieux d’aller se coucher à la niche plutôt que d’essayer de régler des problèmes qui le dépassent.
France Fougère
Nous avons encore des ressources en France. L ‘exploitation des mines de charbon ferait moins de dégâts- y compris humains, avec les progrès des techniques – que ces monstrueuses éoliennes, tueueuses des oiseaux, de la faune marine.
Une ou deux, par ci par là, et encore.
Que d’incompétence !
Le ludion ferait bien de communiquer enfin ses projets pour la France, si toutefois il se représente.
Axelled
Si le gaz de shiste était sans inconvénients il y a longtemps que les Etats-Unis en auraient fait une utilisation massive en vue de leur indépendance énergétique vis à vis du pétrole.
Si je me rapelle bien des études lues il y a quelques années, ce gaz est un constituant intime du shiste bitumeux, lequel est un solide ; on ne peut les séparer dans le sol et l’extraction est extrêmement couteuse (surtout à grande profondeur !) ; les sous-sols ainsi exploités sont totalement bouleversés, terriblement fragilisés. Enfin la séparation d’avec le shiste et très polluante chimiquement. Le gaz obtenu doit être purifié et il reste parait-il de qualité moindre.
Comme tout le reste, l’écologie est au service du pouvoir..
Marcos
Je viens de suivre la conférence de presse de Poutine concernant l’Otan et le Donbass. Exposé très clair de Lavrov, comme d’habitude. Plus confus d’un autre collaborateur sur les accords de Minsk. Il n’a pas été question des avantages comparés du gaz de schiste américain d’avec le gaz russe. Il semblerait que les responsables ukrainiens soient paralysés par l’enjeu et par leur dépendance vis à vis des américains. A la moindre proposition russe, disent les Russes, ils poussent des cris d’orfraie et protestent de leur indépendance politique. Un argument m’a paru recevable : la séparation politique du Donbass pourrait donner des idées aux Ruthènes de l’ouest qui seraient tentés d’en faire autant. L’Ukraine est un pays politiquement fragile, composite et instable. Les américains arrivent avec leurs gros sabots et se foutent pas mal d’être des fauteurs de guerre, si loin de chez eux. Macron est cité comme faisant des propositions; mais, est-il crédible ?