Douglas Murray vient de publier Abattre l’Occident. Comment l’antiracisme est devenu une arme de destruction massive. Extrait d’un entretien donné au Figaro :
[…] Ces nouveaux antiracistes sont racistes à l’égard des Blancs et ceci est désormais considéré comme autorisé et même encouragé. Je pense que tout ceci est pernicieux et risque d’être hautement contre-productif. Après tout, si vous dites à un groupe minoritaire qu’il est mauvais, qu’il n’y a rien de bon à dire sur lui et qu’il ne peut rien faire pour expier sa culpabilité innée sauf disparaître, il est peu probable que cette minorité se laisse convaincre. Mais lorsqu’il s’agit de la nouvelle guerre contre les Blancs, c’est une guerre menée contre les populations majoritaires de l’Occident.
La probabilité qu’une majorité continue à accepter qu’on lui parle de cette manière me paraît faible. C’est une des raisons pour lesquelles ce nouvel antiracisme doit être stoppé net. Permettez-moi également d’ajouter que, selon moi, nous parlons en réalité d’anti-occidentalisme. Il en existe de nombreuses formes: l’anti-occidentalisme arabe, l’anti-occidentalisme chinois. Mais celui qui m’intéresse le plus (et que je cherche à démonter pièce par pièce) est celui que j’appelle anti-occidentalisme occidental. La haine de l’Occident depuis l’intérieur de l’Occident. […]
La principale réécriture concerne le passé occidental qui se trouve ainsi tout entier entaché des péchés de l’esclavage, du colonialisme et du racisme. Personne ne nie que ce sont des aspects de notre passé. Mais ils ne constituent pas la somme totale de notre passé, et encore moins le seul prisme à travers lequel regarder tout le reste. Nous ne le ferions pour aucune autre culture, mais grâce aux théoriciens américains de l’antiracisme, ces erreurs sont devenues la seule façon d’appréhender ce qu’ils appellent «l’histoire blanche». Ils parlent par exemple du «péché fondamental» de l’Amérique, l’esclavage. Mais attention, tout le monde peut jouer à ce jeu. Pourquoi seuls les pays occidentaux auraient-ils des péchés fondateurs? Quel est le péché fondamental du Nigeria ou du Gabon, par exemple? Ces pays en ont évidemment un. Après tout, si nous en avons un, pourquoi pas tous les autres pays, toutes les autres civilisations? Pourquoi faut-il que seul l’Occident soit placé sur le banc des accusés et que tous les autres soient considérés comme des innocents édéniques? […]
Vous rappelez dans votre livre que les détracteurs du racisme ou du sexisme ciblent systématiquement les Occidentaux alors que des pays, comme la Chine, où sont commises les pires atrocités contemporaines, sont au contraire épargnés par les critiques. Comment expliquez-vous ce «deux poids, deux mesures»?
Je crois que notre sens inné de l’autocritique est utilisé contre nous. Et je crois que nos concurrents et rivaux sur la scène mondiale l’utilisent tout particulièrement. Regardez la façon dont le Parti communiste chinois joue sur l’autocritique occidentale. L’un des organes de propagande du PCC a récemment publié une caricature (en anglais) de l’Oncle Sam dans le Bureau ovale, entouré de cadavres. Le texte d’accompagnement parlait de George Floyd et de la séparation des familles à la frontière mexicaine, affirmant que l’Amérique a toujours été raciste. Il n’est pas nécessaire d’être un génie pour savoir ce qui se passe. Mais il faut être fou pour croire que le PCC se soucie le moins du monde du racisme ou de la séparation des familles. Demandez aux habitants de la province du Xinjiang ce qu’ils en pensent, ce million de personnes dans les camps de concentration en Chine. Et bien d’autres… […]
De même, ne surestime-t-on pas l’influence réelle du phénomène woke? Vous proposez de le combattre, mais le meilleur moyen de le combattre n’est-il pas de l’ignorer ou de le mépriser?
«Woke» est un terme que je n’aime pas car il fait croire que ces attaques sont frivoles, légères, ce qui n’est vraiment pas le cas. Ce qu’on appelle woke est en fait une offensive fondamentale contre tout ce qui concerne notre culture et notre passé. Et nous ne pouvons pas l’ignorer. Ce que je pense, c’est que nous devrions le comprendre, puis essayer de nous en détacher et de le démonter à notre tour. En termes intellectuels, ce qui s’est passé, c’est que la «théorie» déconstructiviste française est arrivée en Amérique il y a quelques décennies, que les académies américaines lui ont donné une tournure raciale américaine et qu’elle nous a ensuite été renvoyée à toute vitesse.
Les pays anglophones sont particulièrement vulnérables à ce phénomène, c’est pourquoi le mouvement woke est si fort dans certaines régions du Canada, ainsi qu’au Royaume-Uni et en Australie. Mais les Français auraient raison de nous engager à nous éloigner de tout cela. J’avais l’habitude de penser que l’Amérique était un importateur net de mauvaises idées. Ces dernières années, elle est devenue un exportateur net de mauvaises idées. Nous devrions essayer de rejeter ces importations particulières. Nous avons nos propres problèmes, mais nous devons nous assurer que nous ne faisons pas nôtres ceux de l’Amérique. […]
Pour quelles raisons pensez-vous que les wokistes et les nouveaux antiracistes veulent à tout prix détruire l’Occident ? Est-ce lié à l’absence de sens de nos sociétés?
ll y a des vides, certes, et l’une des grandes tâches de cette génération doit être de les combler ou du moins de viser à les combler. Mais comme je le dis vers la fin de mon livre, la réponse doit venir d’un niveau très profond. Nos sociétés sont poussées à se transformer en sociétés du ressentiment. Je pense qu’il n’y a qu’une seule réponse à cela, c’est d’inverser la tendance. La seule réponse au ressentiment, celle qui s’adresse aux mêmes profondeurs, c’est la culture de la gratitude. C’est ce qui manque le plus. Où est cette fichue gratitude pour tout ce que nous avons? Après tout, naître en France ou en Amérique au XXIe siècle, c’est encore gagner à la loterie de la vie. Pensez à d’autres endroits où vous pourriez naître. Et faire partie d’une culture telle que la nôtre, c’est loin d’être négligeable.
Pourtant, qui ose aujourd’hui aborder ce sujet? Lorsque j’ai écrit L’Étrange Suicide de l’Europe , j’ai dit que l’un de nos problèmes en Occident était que nous ne savions pas quoi faire de notre chance. Mais j’ai changé d’avis à ce sujet. Un sportif américain, Branch Rickey, a dit un jour une très belle chose sur la chance. Il a dit: « La chance est un fruit de l’existence. » Le fait qu’une si grande partie du monde veuille venir en Occident (et non l’inverse) suggère que quelque chose doit être bon chez nous. Et je suggère que s’il y a quelque chose de bon aujourd’hui, c’est parce que nous et ceux qui nous ont précédés avons fait des choses qui étaient bonnes dans le passé. Nous avons fait de bons choix. Ou du moins de meilleurs choix que d’autres. J’aimerais que nous réfléchissions à ces bonnes choses, et que nous les chérissions davantage.
Tayrac
Je vais surprendre, mais je suis logique ! ces parasites anti-occidentaux et leurs idéologies sont des idiots utiles en ce sens qu’ils contribueront à la destruction d’une fin de civilisation décadente, dépourvue de leadership, même sur les listes d’attentes, et dont les deux composantes Amérique et Europe, sont devenus les Sodomes et Gomorhes de la planète. On juge un arbre à ses fruits : ceux de l’occident sont nauséabonds et pourris, pire ils infectent les autres… il sera donc coupé et jeté au feu … quand aux parasites dont il est question ils seront balayés dans le processus…
et puis Souvenez aussi de la terrible parabole des talents; à celui qui n’a pas fait fructifié son talent : on lui prendra pour le donner aux autres… amen
Esteban
Nous les avions fait fructifier pendant 15 siècles nos talents, ils nous ont été spoliés brutalement par cette infecte révolution ! Je verrais mieux la parabole de l’enfant prodigue…
cadoudal
nous vivons à l’ époque de la Révolution nietzschéo nihiliste de la “mort de Dieu”.
c’est la lutte contre le racisme, lutte contre l’ antisémitisme , combat contre le patriotisme, propagande pour développer les “valeurs ” LGBTQ, pour injecter massivement des djihadistes, pour faire des Bataclans et Grand Remplacer les indigènes..
les principaux instruments de la Révolution maçonnique pour détruire la civilisation chrétienne.
les outils de travail pour rebâtir le Temple anti chrétien de la République Universelle, dirigée par ses Surhommes , recrutés en Loges.
la barbarie du paganisme ressuscité lancée contre la vraie civilisation , celle de la Rome Chrétienne.
Dieu et le Roi !
Meltoisan
Citation : « Le fait qu’une si grande partie du monde veuille venir en Occident (et non l’inverse) suggère que quelque chose doit être bon chez nous. »
Certes mais il y a deux périodes et donc deux attitudes vis-à-vis de ce constat :
Cela était vrai tant que l’immigration était contrôlée et assimilable. Tant qu’elle venait de pays de culture proche (Italie, Espagne, Portugal, Pologne, … ma jeunesse, quoi). Ces gens venaient contribuer à notre développement en y trouvant leur intérêt, ils venaient avec l’intention de s’intégrer, de s’assimiler peu à peu, sans s’en rendre compte et en apportant leur pierre, leur culture étant proche de la nôtre.
Aujourd’hui, c’est l’inverse qui se produit. L’immigration est massive et non contrôlée : la France n’a (volontairement) plus de frontières, des associations, des politiciens complices, des mafias, des ennemis de la France … accompagnent le processus, …
L’attitude du nouvel arrivant dont la culture est souvent conquérante et ses valeurs contradictoire aux nôtres ne vient pas pour s’assimiler mais pour créer des quartiers de leur pays d’origine sur notre territoire avec leur langue, leur culture, leurs mœurs, leur religion dont ils considèrent les préceptes supérieurs aux lois de notre pays.
« Les wokistes et les nouveaux (prétendus) antiracistes » sont bien les ennemis de l’Occident. Il faut être très clair à ce sujet et ne pas faire d’angélisme !