Lu dans Monde & Vie du 8 janvier :
"brandir la laïcité comme étendard face à l’islam est une erreur. La meilleure arme, celle qui à terme sera la plus efficace reste la défense de l’identité chrétienne de la France et de l’Europe. Si les musulmans rejettent notre société, c’est notamment par ce qu’ils la considèrent sous son aspect le plus visible : celle d’une société de consommation, extrêmement relativiste. Or le fondement même de la laïcité militante, c’est l’antichristianisme. Nos « laïcs républicains » feront demain interdire nos processions au même titre que les prières publiques musulmanes si, n’ayons par peur des mots, cela peut calmer leur phobie anti-islamique. Si les chrétiens peuvent partager certains de leurs constats, ils auraient tort de se laisser contaminer par leur rationalisme et leur laïcisme exacerbé. Notre confrère journaliste de France Catholique, Gérard Leclerc, résume bien la situation :
« Il y a toujours danger chez nous de passer de "notre laïcité publique" (Émile Poulat), qui est la mise en pratique d’une attitude prudentielle pour assurer autant l’autonomie de l’État que la liberté religieuse, à une culture laïque qui est bien autre chose. Si celle-ci tend à être une « Weltanschauung », elle risque de s’ériger en idéologie officielle, opposant sa propre intolérance à celle qu’elle entend combattre.»
Il ne faudrait pas que demain, sous prétexte de lutter contre le poids sans cesse croissant de l’Islam en France nous réarmions idéologiquement un laïcisme moribond mais toujours à l’oeuvre dans notre pays. Ce laïcisme sera toujours plus « efficace » contre le christianisme que contre l’islam, puisqu’il a été forgé dans un but antichrétien. Attention donc à ne pas nous leurrer sur nos adversaires. Pour paraphraser Maurras, il existe une « laïcité religieuse » qui est fort néfaste, car elle nie de façon militante toute forme de transcendance et de loi naturelle. La vraie réponse à l'inquiétante pression islamique dans notre pays sera la prudence, cette vertu aristotélicienne qui nous fait d’ores et déjà craindre que les plus excités des islamophobes ne décrédibilisent la réaction politique nécessaire face à l'islamisme militant. Notre réaction, aussi identitaire soit-elle, doit se garder d’en appeler aux « valeurs » républicaines et laïcardes au nom desquelles la Foi chrétienne a, dans un passé pas si lointain, été si durement combattue dans notre pays."
mozart
Cependant je nuancerais la chose : la laïcité anti-chrétienne date de 1876-1905, et la loi de 1905, après 1919 (chambre bleue horizon) a été interprétée dans un sens plus favorable.
Par ailleurs, n’oublions pas non plus que le mot laïcité comprend plusieurs définition, et que la première vient directement du christianisme : “rendez à César ce qui est à César”. Luc Ferry ainsi a souligné récemment le fait que notre laïcité vient du christianisme (quand elle est bien comprise). Donc cessons d’opposer les choses entre elles face à l’islam, et sachons bâtir un esprit de communion en repérant ce qui est bon dans la laïcité. C’est ainsi que toute lutte sera plus efficace.
raphael charles
L’analyse de M et V est juste et porte sur un point absolument crucial !
Mais qu’est la théorie sans “la praxis” au regard de l’extrême gravité du péril auquel nous sommes confrontés ?
Qui a déclenché le mouvement de résistance ( pour l’instant purement intellectuel ) à l’invasion de la France par l’Islam ?
Qui en est le complice au quotidien par son collapsus intellectuel et sa trahison institutionnelle ?
pauline
C’est très vrai : il faut parler de Dieu et de la foi face à eux. La laïcité sert leurs intérêts et leur facilite la tâche.
Par contre, “La vraie réponse à l’inquiétante pression islamique dans notre pays sera la prudence”… ce sera plutôt, comme le montre Benoît XVI, la force (de la vérité et de la justice). Tout ce qui n’est pas force est, pour les islamiques, faiblesse et donc matière à conquête.
L’expérience pratique le prouve bien : si vous tenez tête, ils baissent la leur ; si vous baissez la vôtre ; ils la “coupent”.
En plus, comme le montre l’actualité, en restant forts, on encourage leurs autres victimes à se défendre contre eux et on fait avancer notre manière de vivre et les bonnes valeurs de courage, de bon sens, de bien commun.
SD-Vintage
Beaucoup de laïcs même athées font le même constat : les racines de l’Europe sont judéo-chrétiennes,et gréco-romaines. Comme le dit Bernard Antony, Jérusalem Athènes Rome.
JCM
D’autant plus que dans le camp des laïcistes il y a ceux qui, comme C. Fourest, ne cessent d’attaquer l’Église et de defendre l’islam contre l’islamophobie, toujours au nom de leur conception de la laïcité !
quicray philippe
Les solutions : prières de tous les chrétiens pour la France; rétablissement de la prière pour la conversion des infidèles dans tous les missels actuels (qui les ont éradiqué pour qu’on les oublie); processions du Saint-Sacrement dans nos villes et villages le jour de la fête du Christ-Roi; prières à Saint-Michel (très efficaces). etc…
Emmanuel
“la laïcité n’est pas une arme efficace contre l’islam” constitue une affirmation qui présuppose que la laïcité est forcément, nécessairement et toujours anti-chrétienne. Comme ce présupposé n’est ni prouvé ni avéré, loin de là, il n’est pas possible de tenir cette affirmation pour absolue.
Il serait donc déraisonable de réduire l’argumentaire à opposer aux revendications de l’islam à la “défense de l’identité chrétienne de la France et de l’Europe”.
En effet, il nous faut agir de sorte que la laïcité en question soit celle qui découle de l’identité chrétienne de la France et de L’Europe. De cette laïcité-là qui précisément n’est rien d’autre que le produit de l’identité chrétienne de la France et de l’Europe.
Nous ne sommes ici non pas sur un plan d’ordre religieux mais sur un plan d’ordre politique. L’incompatibilité théologique de la Chrétienté avec l’islam est évidemment bien réelle. Plus important encore est le fait que la Chrétienté réclame un espace de neutralité, certain appelleront cela de la laïcité, et l’on voit ainsi que l’incompatibilité réside dans le fait que l’islam rejette fondamentalement cette notion de neutralité.
Chrétienté contre islam égal à liberté contre servitude.
Bertrand
les questions auxquelles la République laïque ne peut pas répondre. Ce sont les questions qui manifestent l’impasse dans laquelle la République laïque s’est enfermée.
La République laïque croit pouvoir opposer la laïcité républicaine à la revendication islamique. Au contraire, l’islam se sert du laïcisme pour progresser.
Comme on l’a vu dans les multiples réactions de chefs religieux et politiques de pays musulmans, glorifiant de façon inédite la Révolution française, les droits de l’homme, la devise républicaine, la laïcité française. On les a tous entendu dire, en substance : “Comment vous, qui êtes la patrie des droits de l’homme, le pays de la tolérance, le pays de la liberté, pouvez-vous seulement imaginer promulguer une loi de persécution religieuse contre les musulmans ?”
Cela paraît hallucinant, que des responsables musulmans utilisent une telle argumentation, alors que l’islam ne reconnaît ni les droits de l’homme ni quelque laïcité que ce soit, et ne pratique la tolérance que sous la forme de la dhimmitude.
Bertrand
Mais l’islam est chez nous en terre de conquête, et dans le jihad tous les moyens sont bons, on peut prendre les armes des adversaires pour les retourner contre eux. Ce qu’ils font avec délectation.
Et avec le soutien de certaines forces autochtones de subversion. Certains ont ainsi embrayé sur l’argument : laissez-les donc libres de porter le voile ou pas, et ils ont créé une association pro-choix. Ça ne vous dit rien ?
C’est comme pour l’avortement. Laissez-nous libres d’avoir un enfant ou non, laissez-nous libres de porter le voile ou non. Le processus est le même :
il s’agit dans un cas d’imposer le droit à l’avortement, dans l’autre le droit au prosélytisme islamique.
Les chemins de la subversion sont toujours identiques.
Il serait vain, bien sûr, d’opposer aux musulmans le fait que la révolution française fut anti-religieuse, qu’elle fut la première à arracher le voile — le voile des religieuses —, que le laïcisme français n’a pas été fondé sur la tolérance mais sur la guerre contre la religion.
L’argument ne peut pas les toucher, puisque d’une part ils se moquent bien de la réalité des droits de l’homme qu’ils utilisent comme argument ad hominem, et que d’autre part il ne leur déplaît nullement que ce laïcisme fût anticatholique.
C’est même une merveilleuse coïncidence, que cette laïcité censée garantir la neutralité religieuse soit en même temps une arme de combat contre le christianisme ! La neutralité qui permet à toute religion de s’exprimer, et qui en fait persécute le christianisme, c’est doublement bon à prendre !
Vous avez pu remarquer comment Tariq Ramadan, qui se pose habilement en spécialiste de la laïcité, explique qu’il connaît très bien la loi de 1905 et que rien dans cette loi ne prohibe le port du foulard islamique !
Les militants islamiques reprenant à leur compte le thème de la laïcité, des droits de l’homme, le drapeau tricolore et la Marseillaise, la République est bien coincée pour leur expliquer pourquoi leurs filles n’auraient pas le droit de se vêtir selon leurs convictions religieuses, alors que la Déclaration des droits de l’homme comporte cet article (rédigé de façon si curieuse) que nul ne doit être inquiété pour ses opinions, même religieuses. Article qui implique qu’on puisse manifester ses opinions, même religieuses. Même musulmanes…
Bertrand
La Révolution a, comme son nom l’indique, renversé l’ordre des choses. Jusque-là l’homme vivait dans des communautés : la communauté familiale, la communauté paroissiale, la communauté du métier, la communauté provinciale, etc.
Lorsqu’on nous dit que les immigrés arabo-musulmans doivent être intégrés à la communauté nationale pour éviter le communautarisme, quand on nous dit que leurs enfants, sont eux aussi, comme les nôtres, fils et filles de la République, et que le voile à l’école est le seul et unique point d’achoppement entre eux et la république, et quand on voit par ailleurs les femmes musulmanes faire des manifestations islamiques en brandissant une carte d’électeur et en chantant la Marseillaise, il y a une illusion qui se déchire. L’imposture se fait jour.
A commencer par l’imposture de la “communauté nationale”.
Malgré les beaux discours républicains, chacun voit que l’islam n’est pas français. Non seulement dans les écoles, mais dans la rue, dans les hôpitaux, dans les supermarchés, dans tous les lieux publics, ces femmes voilées, de plus en plus carrément en tchador, ce n’est pas le visage de la France.
L’invasion islamique fait éclater l’imposture de l’idéologie républicaine.
On peut toujours parler d’égalité des citoyens, de droits identiques pour tous les fils et filles de la République,
le brave Dupont devant sa télé se dit : ce n’est pas la France, on n’est plus chez nous.
Bertrand
Pourquoi ce n’est pas la France ? Parce que les Françaises et les Français ne s’affichent pas avec des vêtements orientaux qui ne correspondent à aucune de nos traditions. Parce que ceux qui portent ces vêtements affectent de parler dans une langue manifestement étrangère. Parce qu’ils revendiquent des lieux de culte qui ne sont pas de notre culture.
La France, ce sont des villages avec une église, des villes avec une cathédrale, des croisements de routes avec des croix ou des calvaires.
Parce que la France est ostensiblement chrétienne ( que les francs maçons veulent détruire ).
La République laïciste ne peut pas répondre. La France peut répondre. Par ses clochers, par ses cimetières, par les noms très ostensibles de ses villages, les innombrables Saint-Martin, Saint-Pierre, Saint-Maurice, Saint-Ouen, Saint-Vincent ou Saint-Sauveur…
La République laïciste ne fait aucune distinction entre les religions, entre le catholicisme et l’islam. Elle ne peut pas faire de distinction, au nom de son laïcisme.
D’où la phrase de Chirac : « L’islam a toute sa place parmi les grandes religions présentes sur notre sol. » Mais la France fait la distinction.
La France, aussi déchristianisée qu’elle soit, sait qu’elle est d’origine chrétienne, et que l’islam n’est pas français.
Que l’islam ne peut donc pas avoir la même place sur notre sol.
La France commence même à se rendre compte que l’islam n’est pas une religion, mais une idéologie. Totalitaire.
Bertrand
le discours sur les valeurs républicaines est un discours qui nie ce qui fait la spécificité française, qui nie l’identité française. Peut-être va-t-elle conduire certains à retrouver cette identité.
D’autant qu’il n’y a pas que le voile, bien sûr. Il y a le soi-disant Conseil français du culte musulman, qui n’est pas plus français que son président algérien subventionné par l’Arabie saoudite pour restaurer sa Mosquée.
Il y a les quartiers transformés en ghettos ethniques.
Il y a les cantines, non pas celles où l’on continue de servir du poisson le vendredi, mais celles où les imams et les parents musulmans imposent de ne plus servir de porc, et on n’en est même plus là, puisque désormais ils tentent d’y imposer la viande halal, comme on l’a vu, par exemple, avec l’affaire de Nîmes.
Il y a les mosquées qui poussent un peu partout. Les revendications musulmanes sont illimitées, puisque l’islam a toute sa place sur notre sol, et qu’elles ne peuvent cesser que lorsque la République ne sera plus laïque mais islamique.
Le dimanche, dies dominica, le jour du Seigneur, c’est encore un signe ostensiblement chrétien, comme la semaine elle-même est ostensiblement judéo-chrétienne. La Révolution le savait bien qui tenta de l’abolir, mais n’y parvint pas davantage qu’elle parvint à abolir le christianisme.
Cette République a beau marteler son expression de communauté nationale, elle ne peut nier qu’elle se trouve confrontée à l’émergence d’une communauté musulmane.
Les contorsions de certains pour expliquer que la communauté musulmane doit faire partie intégrante de la communauté nationale pour ne pas sombrer dans le communautarisme sont inopérantes, et n’ont en fait aucun sens.
Si la France se trouve face à une agression contre son identité, la République elle-même se trouve face à une explosive négation de son idéologie.
La République ne connaît que des citoyens rigoureusement égaux entre eux, unis dans la laïcité qui prime leur diversité d’opinions, même religieuses.
Or l’islam ne connaît que l’oumma, la communauté des croyants, et nie toute forme de laïcité (rendre visible l’oumma en France et nier la laïcité, c’est évidemment le sens profond du voile islamique à l’école).
Cette République se trouve donc dans une impasse, dont elle ne peut rigoureusement pas sortir sans se renier.
En revanche, la France peut trouver une solution, tout en se retrouvant elle-même.
La solution, c’est de retrouver la notion de communauté. De vraie communauté.
On a déjà commencé, d’une certaine manière, en reconnaissant la spécificité corse.
En 1991, la gauche avait voulu reconnaître “le peuple corse composante du peuple français” et le Conseil constitutionnel avait rejeté cette expression, non conforme aux principes de la République. Mais elle est d’abord absurde. Un peuple ne peut pas être la composante d’une autre peuple, une communauté ne peut pas être composante d’une autre communauté.
En revanche il peut être une composante de la nation française, ou tout simplement de la France.
Bertrand
Qu’on arrête de donner la nationalité française à des gens qui ne veulent pas s’intégrer, à des jeunes qui vont faire leur service militaire dans leur pays d’origine, ce qui indique bien quel est leur pays ; qu’on les reconnaisse pour ce qu’ils sont, ce qu’ils revendiquent, avec parfois une agressivité raciste.
Qu’on leur reconnaisse donc un statut de communauté étrangère, pourvues de droits distincts des droits des nationaux, et certainement pas du droit de s’installer pour toujours et de s’agrandir en permanence.
ces textes ne sont pas de moi mais sont extraits d’un auteur anonyme sur internet que j’ai trouvé assez pertinent
louis
Qu’on imagine l’Europe islamisée : la plupart des églises, basiliques et cathédrâles détruites ou transformées en mosquées, les quelques restantes en activité interdites de sonner les cloches, d’organiser des processions, des enterrements religieux et les hurlements répétés des hauts parleurs sur les minarets, cinq fois par jour, bref, la situation même que connait l’Orient avec les persécutions, les assassinats de prêtres et de fidèles, l’ effondrement même du Vatican dont les chefs-d’oeuvres seraient à jamais détruits, les tombeaux des papes profanés, l’actuel pape ou son successeur étant le dernier.C’est une Révolution qui semble nous pendre au nez, pourtant, bien qu’impensable concrètement.Puisque dores et déjà mosquées et écoles coraniques se multiplient, commerces musulmans, boucheries hallal, conversions des jeunes baptisés ou non, port des voiles etc.Ceci d’autant plus que cette invasion est accomplie avec la complicité des clercs même au plus haut niveau, tous sont aveuglés par le soleil d’Allah comme l’avait titré le général Gallois adepte du gaullisme et prophétisé tant de visionnaires politiques ou philosophes.Puisque cette Europe s’enfonce dans la crise, ne défend plus ses frontières, s’entretient dans la décadence des moeurs et la dépopulation, se défait de ses protections sociales, il faut donc qu’interviennent de graves évennements à la faveur desquels des “républiques islamiques” verront le jour, avec milices armées, armées officielles elles mêmes subverties.Avouons que nous n’y sommes pas encore tout à fait mais presque, à vue humaine et si Dieu permet de tels évennements !
JCM
“La laïcité n’est pas une arme efficace contre l’islam”…
surtout quand on entend les laïcistes comme Caroline Fourest attaquer sans cesse la Pape et l’Eglise, tout en défendant l’islam contre les “islamophobes”, dans les deux cas au nom de leur conception de la laïcité.
La laïcité à la française n’a de toute façon aucune cohérence intellectuelle. Imposer aux croyants de taire leur croyance en Dieu dans le débat public ou d’agir selon leur Foi, c’est bien faire dominer l’athéisme sur les croyances religieuses.
CS
“La laïcité n’est pas une arme efficace contre l’islam. La meilleure arme, celle qui à terme sera la plus efficace reste la défense de l’identité chrétienne de la France et de l’Europe.”
Et oui : “On ne combat pas l’erreur par le contraire de l’erreur, mais par la vérité !” (Charles Maurras).
Ajax
La laïcité n’est pas une arme, point. C’est un principe constitutionnel. La liberté non plus n’est pas une arme…
Ludovic
L’islam n’est pas le contraire de la laicité militante.
Ce sont deux postchristianismes qui nient le verbe incarné. Ils sont donc beaucoup plus proche l’un de l’autre qu’on ne veut nous le fire croire, même si bien sûr il y a des différences fortes, sur les moeurs par exemple.
Pn ne peut donc combattre l’un par l’autre