La lettre de bioéthique n°18, diffusée par le diocèse de Fréjus-Toulon, revient sur l’intervention du Cardinal Bertone, Secrétaire d’Etat, prononcée en Pologne à Gniezno le 15 juin dernier lors de la VIIème Assemblée des Chrétiens européens (intégralité dans l’Osservatore Romano du 28 août).
Le cardinal Bertone a évoqué les conséquences à long terme du diagnostic génétique préimplantatoire (1), citant même Jean-Marie Le Méné, et redoute ainsi la venue d’un nouvel eugénisme sélectif (2) :
1) " Il existe des inquiétudes sur les conséquences à long terme du diagnostic génétique préimplantatoire (…) le diagnostic génétique préimplantatoire est sorti du domaine de la médecine pour entrer dans celui de l’eugénisme, avec des retombées psychologiques négatives sur l’enfant "commandé" (…) les diagnostics préimplantatoire et prénatal conduisent à l’élimination des porteurs de handicaps (…)
"Pour défendre la subjectivité juridique de l’embryon, les hommes politiques chrétiens, selon Jean-Marie Le Méné, Président de la Fondation Jérôme Lejeune "ne devraient pas se contenter de ne rien faire" mais, au contraire, "ils ont l’obligation de faire des propositions positives et innovantes". A cet égard, Jean-Marie Le Méné suggère de créer dans chaque diocèse une structure pour le "respect de la vie", de manière à propager "une résistance active au génocide programmé de l’embryon dans la phase de préimplantation, antichambre du clonage humain".
"A la lumière de certaines définitions philosophiques, il est peut-être possible d’hésiter à conférer la caractéristique de personne à l’embryon, mais une chose est certaine (…) il a des relations familiales, pas seulement biologiques, mais toujours personnelles. Un embryon est toujours un enfant dès le premier moment de son existence".
2) "Sur notre continent également se profile à l’horizon (…) un nouvel eugénisme sélectif que l’on définit de procréation qualitativement contrôlée, de droit à un enfant sain, de limitation des dépenses sociales pour les porteurs de handicaps (…) Le diagnostic prénatal et préimplantatoire (…) ne peut se transformer en une condamnation à mort pour aucun embryon ni pour aucun fœtus, qui représentent le début de la vie humaine individuelle que chacun de nous a vécu. La raison ne peut pas nier ce que la science de l’embryon elle-même souligne avec clarté."
"Les résultats d’une profonde connaissance du génome humain sont dignes d’une meilleure cause : celle d’interventions thérapeutiques visant à soulager les souffrances de la maladie, à améliorer les thérapies (…), à développer le diagnostic en fonction d’une intervention préventive ou curative plus précoce."