Lu dans Présent :
"C’est ce mardi 18 octobre que devait être rendu aux siens l’otage franco-israélien, Gilad Shalit. Les prisonniers palestiniens représentant la première moitié de la « rançon » s’apprêtaient eux aussi à retrouver la liberté. […] Il est exact, et nous l’avions dit lors de l’annonce de la prochaine libération de Shalit, que ces négociations abouties avec le Hamas portaient un coup à la popularité croissante du président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas. A cela il y a plusieurs explications mais il y a aussi le poids des Frères musulmans. Ou, pour dire les choses autrement, la carte « Frères musulmans » dans ce Moyen-Orient en plein bouleversement et qui se cherche. […]
Au départ, dans le dossier Hamas, il y a un désamour évident avec le régime syrien que beaucoup mettent sur le compte de la proximité du Hamas avec l’opposition syrienne. Le Hamas est très proche des Frères musulmans, certains estiment même que c’en est une émanation. En fait ses trois fondateurs, dont le cheikh Yassine, étaient tous les trois des Frères musulmans. Or les Frères musulmans – bien que très discrets – sont à la fine pointe de l’opposition syrienne bien que pour l’instant ils ne revendiquent rien et ne se réclament d’aucun rôle. Un peu sur le même schéma que leurs confrères égyptiens au début de la révolution de janvier. Et les Frères musulmans seront peut-être la Syrie de demain comme ils seront sans aucun doute l’Egypte des lendemains du 28 novembre prochain, date des premières élections de l’après-Moubarak.
Certains analystes – qui sont généralement informés aux meilleures sources – estiment que le sursis accordé au régime syrien s’achèvera avec les élections égyptiennes et la victoire annoncée des Frères musulmans. Il semblerait en effet que la communauté internationale attende de voir les Frères musulmans au pouvoir au Caire et d’analyser leur comportement et leurs premières décisions."