Le mémorandum signé hier entre Bruxelles et Tripoli détaille le coût de la transaction qui a permis l’heureuse extradition des infirmières bulgares. Nicolas Sarkozy a assuré que «ni la France, ni l’Europe» n’avaient versé le moindre euro. Pourtant, d’après ce mémorandum,
"l’UE s’engage à ce que le Fonds international de Benghazi reverse au Fonds de développement économique et social les sommes collectées dans le cadre de l’accord de financement du 15 juillet et son annexe, dont le montant s’élève à 598 millions de dinars libyens."
"l’Union européenne garantit le traitement des enfants qui ont besoin de soins spécialisés dans des hôpitaux européens, sur fonds de l’UE et des États membres [et] la France s’engage à équiper le nouvel hôpital de Benghazi et apportera son concours technique à sa mise en service".
L’accord financier accorde un million de dollar par enfant contaminé, soit 461 millions de dollars (598 millions de dinars libyens). Cette somme a été versée aux familles par la fondation Kadhafi, laquelle espère bien se faire rembourser via le fonds international Benghazi, dirigé par le représentant diplomatique de la Commission européenne à Tripoli, Marc Pierini. Ce fond est destiné à recevoir «les contributions volontaires [sic !] des États, des organisations internationales ou d’entités privées», afin d’aider les familles de victimes de l’hôpital de Benghazi. Le premier contributeur semble être l’émir du Qatar, lequel devrait être suivi par la Commission européenne, les États membres de l’UE, dont la France, et le secteur privé.
Entre 2005 et 2007, Bruxelles a versé 2,5 millions d’euros pour la rénovation de l’hôpital de Benghazi. Lourd de conséquences financières pour Bruxelles et les États membres, le mémorandum prévoit également
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"un accès le plus large possible des exportations libyennes vers le marché européen [notamment] des produits agricoles et de la pêche […] une aide technique et financière dans l’archéologie et la restauration"
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"[la fourniture d’un] dispositif pour la surveillance des frontières libyennes"
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"[des] bourses d’études et de formation pour les étudiants libyens dans les universités européennes dans tous domaines"
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"[des] visas Schengen de classe A aux ressortissants de la Grande Jamahiriya".