De Louis de Bourbon dans Valeurs Actuelles :
En janvier 2024, j’alertais déjà sur le fait que les pouvoirs publics étaient depuis longtemps sourds et aveugles aux cris et manifestations d’angoisse d’une partie de la population française. Et c’est avec une grande peine que je vois à nouveau les paysans reprendre le chemin de la lutte.
Chaque année, nous aurons désormais le droit à ces cortèges du désespoir, de la colère et de la détresse. Et chaque année, ils se heurteront à une administration hiératique et à une classe politique impassible. Les quelques aides et subventions distribuées au compte–gouttes ne sont là que pour faire retomber la colère sociale en attendant le prochain motif d’irruption. Il n’est pas question de comprendre ce qui est réclamé, ni encore moins de traiter le mal à la racine.
Le suicide de plus de 300 agriculteurs par an, la situation d’endettement critique des fermes françaises, les campagnes de dénigrement de la profession, rien de tout cela n’apportera–t–il donc pas la moindre compassion de la part des personnes qui exercent le pouvoir en France ? Plutôt que d’offrir des réponses concrètes à des Français qui n’en finissent pas de mourir, la classe politique se préoccupe plutôt de céder aux dictats d’un libéralisme sauvage, en projetant d’ouvrir notre pays aux productions agricoles outre-Atlantiques. La situation me stupéfait.
Il n’y a donc plus un homme politique pour éprouver de l’amour, de la compassion et de l’intérêt pour les Français ? L’humanité est–elle une donnée devenue incompatible avec l’exercice du pouvoir ? Et même au–delà de ces considérations qui me paraissent pourtant élémentaires, si nous considérons la situation générale d’un point de vue étatique, la liquidation de nos capacités agricoles apparaît pour le moins être une faute politique grave. Une fois de plus, le manque de vision du régime actuel est flagrant.
La France est en passe de rentrer dans une situation de dépendance alimentaire extrêmement grave. Les derniers éléments de notre souveraineté se désagrègent au moment même où l’on parle de guerre, de mobilisation de toutes les énergies du pays et de réarmement démographique. Tout ceci est d’une incohérence révoltante. Le personnel politique ne semble pas comprendre qu’il ne récolte que la haine, le mépris et la profonde défiance des Français. Ceux qui exercent le pouvoir actuellement prennent une grosse responsabilité face à l’histoire. Et en attendant, personne ne s’occupe de nos compatriotes.
Alors, avec la légitimité que me confère mon statut de successeur des Rois qui ont fait la France, de ces souverains qui ont tant œuvré à soulager la misère des campagnes françaises, à l’instar du bon Roi Henri IV ou de Louis XVI, je veux apporter mon soutien à la paysannerie française. Par la force des choses, je sais à quel point ce soutien est symbolique. Mais il n’en est pas moins sincère, et manifeste l’antique attachement de ma famille aux peuples qu’elle servait, et à la terre à laquelle elle est liée.
Jamais je n’accepterai notre pays sans paysans. Jamais je ne supporterai la misère sans écoute ni compassion. Que saint Louis vous protège.
