L'Homme Nouveau a traduit et publié un article du cardinal Robert Sarah, Préfet de la Congrégation pour le Culte divin et auteur du livre remarquable Dieu ou rien, paru dans L’Osservatore Romano le 12 juin. Nous l'avions brièvement évoqué le 15 juin. Extrait :
"[…] La participatio actuosa à l’œuvre du Christ suppose donc de quitter le monde profane pour entrer dans « l’action sacrée par excellence » (S.C., n. 7). Car « nous prétendons, avec une certaine arrogance, rester dans l’humain pour entrer dans le divin ». En ce sens, il est regrettable que le sanctuaire de nos églises ne soit pas un lieu strictement réservé au culte divin, qu’on y pénètre en habits profanes, que l’espace sacré ne soit pas clairement délimité par l’architecture. De même si, comme l’enseigne le Concile, le Christ est présent dans sa Parole quand elle est proclamée, il est dommageable que les lecteurs n’aient pas une tenue appropriée qui manifeste qu’ils ne prononcent pas des mots humains mais une parole divine.
La liturgie est une réalité fondamentalement mystique et contemplative, et par conséquent hors d’atteinte de notre action humaine, aussi la participatio est-elle une grâce de Dieu. Pourtant, elle suppose de notre part une ouverture au mystère célébré. Ainsi, la Constitution tout à la fois recommande la pleine intelligence des rites (S.C., n. 34), et prescrit « que les fidèles puissent dire ou chanter ensemble en langue latine les parties de l’ordinaire qui leur reviennent » (S.C., nn. 36 et 54). En effet, l’intelligence des rites n’est pas l’œuvre de la raison humaine laissée à elle seule, qui devrait tout saisir, tout comprendre, tout maîtriser. L’intelligence des rites sacrés est celle du sensus fidei, qui exerce la foi vive à travers le symbole et qui connaît par syntonie plus que par concept. Cette intelligence suppose d’approcher le mystère avec humilité. Mais aura-t-on le courage de suivre le Concile jusque-là ? […]"