Cécile Edel, mère de cinq enfants, psychologue, présidente de Choisir la Vie et vice-présidente de la Marche pour la Vie, est interrogée par Marie de L'Isle dans Présent. Extrait :
"Depuis la première édition de la Marche pour la Vie, en 2005, quelles évolutions avez-vous pu observer sur la question de l’avortement en France ?
Contrairement à d’autres pays, en France l’avortement reste un sujet particulièrement sensible et surtout tabou. Nos gouvernements successifs ont persisté à enfermer ce sujet dans un débat idéologique qui date maintenant des années 60 et de la mouvance féministe de l’époque. La loi de 1975 légalisant l’avortement a été érigée en veau d’or et il est devenu impossible, dans notre pays, d’engager un débat apaisé et objectif sur cet acte. Acte qui devrait pourtant être considéré comme un problème de santé publique et faire l’objet d’un véritable programme de prévention, et non comme un acte hautement symbolique, et donc intouchable, de la libéralisation totale de la femme.
Nous avons de plus assisté, ces dernières années, à une véritable obsession du gouvernement et une radicalisation idéologique en faveur de l’avortement, qui n’est pas nouvelle mais qui s’amplifie, au fur et à mesure que la résistance des acteurs pro-vie s’organise. L’illustration la plus significative est bien la revendication et la reconnaissance d’un véritable droit fondamental à l’avortement qui vient transcender l’ensemble des autres droits, parmi lesquels le droit à la vie, pourtant bien présent dans notre législation et dans notre constitution.
On est passé de plus, récemment, d’un tabou qui entourait jusque-là ces questions à une offensive gouvernementale qui a pris la forme d’un réel totalitarisme. Totalitarisme qui s’est exprimé à travers les atteintes à la liberté d’expression des défenseurs de la vie. Il est évident que plus ces derniers sont actifs, persévérants, déterminés et résistants, plus ils gênent ceux qui non seulement considèrent l’avortement comme l’eldorado pour la femme, mais aussi et surtout revendiquent la sacro-sainte liberté d’expression et d’opinion, à condition que cette opinion soit la même que la leur !
Avec l’extension du délit d’entrave, l’an dernier, notre dernier gouvernement a donc tout simplement décidé de réduire au silence ceux qui ne pensaient pas comme lui.
Heureusement, depuis 2005, nous avons vu également une nouvelle génération, totalement décomplexée sur ce sujet, se lever pour dénoncer cet acte et proclamer sans crainte la valeur de toute vie humaine. Depuis 2005, le nombre croissant, chaque année, de manifestants et de jeunes à la marche pour la Vie, montre combien la flamme du respect de la vie reste allumée et nous invite à l’espérance. […]"