Dans Les saints catholiques face à l’islam, Antoine Régis met à notre disposition un ensemble de textes, écrits à différentes époques : du VIIIè siècle pour saint Jean Damascène durant le califat des Omeyyades, au XXIè siècle pour le saint pape Jean-Paul II, contemporain de l’islamisme moderne, en passant par le XlIè siècle avec le bienheureux Pierre le Vénérable sous la dynastie abbasside, le XVè siècle pour le serviteur de Dieu Jérôme Savonarole opposé aux Ottomans, le XVIè siècle pour saint François-Xavier face à des Musulmans chiites, et saint Jean d’Avila parcourant une Andalousie peuplée de Morisques, le XVIIèsiècle pour saint Vincent de Paul luttant contre les Turcs de Barbarie, ou encore le XXè siècle des sociétés multi culturelles avec sainte Teresa de Calcutta.
Islamologue pour prémunir les chrétiens et convertir les musulmans, c’est l’Eglise qui, la première, fit traduire le Coran et étudier la vie de Mahomet. Les écrits sur l’islam de plus de 35 saints, bienheureux, vénérables et serviteurs de Dieu, savants docteurs, missionnaires zélés ou religieuses mystiques, sont ici réunis pour la première fois. Et leurs écrits nous changent de la langue de buis et autres soupes indigestes que l’on entend parfois. Ainsi saint Robert Bellarmin écrit au XVIIe siècle :
La loi de Mahomet est opposée à la morale la plus élémentaire. C’est, d’après saint Jean Damascène, un assemblage monstrueux, un accouplement bizarre, informe, effrayant de mille superstitions. Le judaïsme lui a donné son horreur du porc, la polygamie, le divorce, la circoncision et les ablutions multipliées. L’arianisme lui a transmis son impiété sur le Verbe, le nestorianisme lui a prêté son hérésie sur le Christ. Manès lui a appris que le Fils de Marie n’était pas mort et qu’il fallait s’abstenir de vin. Aristippe et Epicure lui ont enseigné que le bonheur suprême consistait dans la possession de beaux jardins, de nombreuses épouses, et dans toutes les jouissances charnelles.