Le Pape s’est adressé ce matin aux membres de la Commission théologique internationale. Le Saint- Père leur a dit que la doctrine sur la loi morale naturelle
"tendait vers deux buts essentiels : comprendre que le contenu éthique de la foi chrétienne n’est pas imposé de l’extérieur à la conscience humaine, mais qu’il constitue une norme inscrite dans la nature humaine. Ensuite qu’en partant de la loi naturelle accessible à toute créature dotée de raison on peut dialoguer avec tous les hommes de bonne volonté comme avec la société civile. [On a perdu de vue] l’évidence des fondements de l’être humain et de son action éthique, ce qui fait que la doctrine de la loi morale naturelle est entrée en conflit avec des conceptions qui la nient. Ceci a de graves effets sur l’ordre social.
[Une] conception positive du droit [domine, selon laquelle] l’humanité, la société, voire une majorité de citoyens est la source ultime du droit. Et il ne s’agit plus de la recherche du bien, mais de celle du pouvoir, d’un équilibre de pouvoirs. Le relativisme éthique est à la base de cette tendance, dans lequel voient une des conditions base de la démocratie, le relativisme garantissant selon eux la tolérance et le respect de tous. S’il en était ainsi, la majorité du moment serait source unique du droit, alors que l’histoire démontre que les majorités peuvent se tromper.
Lorsque sont en jeu les exigences fondamentales de la dignité et de la vie de la personne, l’institution familiale, la justice sociale ou tout autre droit fondamental de l’homme, aucune loi humaine n’est en droit d’effacer la norme que le Créateur a inscrit en l’homme, sans que la société soit frappée au coeur de ce qui est son fondement. Seule la loi naturelle constitue la garantie pour chacun de vivre libre et respecté dans sa dignité, protégé de toute manipulation idéologique, de tout arbitraire, de toute loi du plus fort. Qui pourrait échapper à cette vérité ?"