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Histoire du christianisme

La lutte contre l’avortement, une constante dans l’histoire du christianisme

Francesco Agnoli a écrit un article dans "Il Foglio" le 29 juillet 2009 dans lequel il montre que le massacre des enfants à naître et des nouveaux-nés existe depuis des millénaires et que c'est seulement le christianisme qui a permis de stopper ce massacre :

"ceux qui s’intéressent à l’histoire savent que ce qui se passe aujourd’hui […] a toujours existé dans le passé, y compris dans la vieille Europe ou le Nouveau Monde. Jusqu’à la venue du christianisme. En effet l’une des idées les plus récurrentes dans les écrits des premiers chrétiens est leur désir de rappeler souvent un concept : nous, chrétiens, différons des païens entre autres parce que nous ne tuons pas nos enfants, ni dans le sein de nos femmes ni une fois nés. Comparant l'enseignement du Christ à celui des païens, Minucius Felix, apologiste du IIe siècle, écrit au chapitre XXX, paragraphe 2, de son "Octavius" :

"Vous exposez vos nouveaux-nés aux fauves et aux oiseaux, ou vous les faites mourir misérablement en les étranglant ; certaines femmes, en ingérant des médicaments, étouffent dans leur sein le germe destiné à devenir une créature humaine et commettent un infanticide avant d’avoir accouché. Cela, vous l’apprenez de vos dieux : en effet Saturne n’a pas exposé ses enfants, il les a dévorés".

A son tour, le grand Tertullien affirme dans son "Apologétique", chapitre IX :

"A nous chrétiens, l'homicide est expressément défendu ; il ne nous est donc même pas permis de faire périr le fœtus dans le sein de sa mère. Empêcher une naissance, c’est un homicide anticipé. Peu importe qu'on arrache la vie après la naissance ou qu'on la détruise au moment où elle naît : ce qui va naître est déjà un être humain. Tout fruit est déjà dans son germe".

Un autre document chrétien très important du IIe siècle, provenant d'Asie Mineure, la Lettre à Diognète, reprend les mêmes idées en une formule très synthétique :

"les chrétiens se marient comme tout le monde et ont des enfants, mais ils n’abandonnent pas leurs nouveaux-nés".

L’historien A. Baudrillart a écrit, précisément sur cette question de l'infanticide :

"Il n’y a peut-être pas de point où l'opposition entre la société antique et païenne et la société chrétienne et moderne soit plus marquée que leur vision respective de l’enfant".

En effet l’étude du monde antique montre que l'avortement et l'infanticide y étaient très répandus. […] A Rome comme en Grèce, les enfants étaient donc tranquillement tués, vendus, ou exposés à la faim et au froid jusqu’à la mort si quelqu’un ne les sauvait pas, bien souvent pour en faire des esclaves. […] Les victimes d'infanticide étaient le plus souvent des filles, comme en Chine et en Inde aujourd’hui, et l'avortement impliquait souvent, en plus de la mort du fœtus, le décès ou la stérilité de la mère.

Le refus des premiers chrétiens de recourir à l’avortement et à l’infanticide, auquel est liée leur forte fécondité, n’est pas seulement une grande conquête de l'humanité, c’est aussi, avec les conversions, l’un des facteurs qui ont permis aux premiers chrétiens d’être de plus en plus nombreux, au point de dépasser numériquement les païens. […] Avec la diffusion du christianisme dans une bonne partie du monde, l’avortement et l’infanticide sont devenus des phénomènes beaucoup plus rares et circonscrits, tandis que les législations, à partir de Constantin, intervenaient pour protéger les nourrissons et que se développaient des œuvres de charité et d’assistance pour les enfants abandonnés et les familles en difficulté. Jusqu’au retour de l’avortement dans les législations communistes et nazies, au XXe siècle, et de l'infanticide aux Pays-Bas, avec la nouvelle loi sur l'euthanasie des enfants jusqu’à 12 ans."

Au Premier ministre indien Morarij Desai qui l'accusait en 1979 d’aider les enfants, à travers les écoles et les orphelinats, uniquement pour les baptiser et les convertir, Mère Teresa a répondu :

"Je crois que vous ne vous rendez pas compte du mal que l'avortement fait à votre peuple. L'immoralité augmente, beaucoup de familles se désagrègent, les cas de folie chez les mères qui ont tué leurs enfants innocents augmentent de façon alarmante. Monsieur Desai, vous serez peut-être bientôt face à face avec Dieu. Je ne sais pas quelle explication vous pourrez lui donner pour avoir détruit la vie de tant d’enfants non nés, mais sûrement innocents, quand vous serez devant le tribunal de Dieu, qui vous jugera pour le bien que vous aurez fait et pour le mal que vous aurez provoqué du haut de votre responsabilité gouvernementale".

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6 commentaires

  1. A faire suivre , notamment la réponse de Mère Thérésa, à la personnalité politique la plus populaire auprés des français ( sondages) Madame S Veil.

  2. très intéressant, merci

  3. Document précieux ! Merci !

  4. Un grand merci à Michel Janva pour cet excellent post.
    Pour approfondir, voir le remarquable ouvrage de John Connery S.J., Abortion: the Development of the Roman Catholic Perspective, Loyola University Press, 1977.

  5. Merci, j’archive!

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