Sur son site, le père Joël Guibert publie une réflexion sur le wokisme. En voici un extrait :
Nous savons tous que la « lutte des classes » est le principe idéologique sur lequel reposait le marxisme bolchévisme de l’union soviétique. Mais beaucoup pensent à tort que cette fameuse lutte des classes appartiendrait à un passé définitivement révolu, les démocraties libérales actuelles s’étant définitivement débarrassées de ces vieilles lunes. Rien n’est moins sûr comme nous voudrions le montrer. La lutte des classes a seulement changé de costume : le « marxisme économique» de l’Union soviétique a muté en un «marxisme culturel»au sein des démocraties libérales, le marxisme est devenu wokisme. La grille de lecture idéologique demeure la même, le wokisme empruntant les costumes de l’indignation face aux injustices, la lutte contre les discriminations, l’égalitarisme, en somme une « hyper-morale » à la sauce libérale-libertaire.
Pourquoi prévenir de cette menace de l’idéologie woke ? Tout simplement parce que la Mère de Dieu l’a fait… nous voudrions seulement relayer les mises en garde de ce divin « lanceur d’alerte » qu’est la très sainte Vierge-Marie. Nous nous appuierons pour cela sur deux apparitions majeures qui ont eu lieu au cours du XX° siècle : Fatima au Portugal (1917) et Kibého au Rwanda (1981), toutes deux reconnues officiellement. Après avoir écouté ces avertissements célestes, nous tenterons de pénétrer dans les arcanes du wokisme afin d’en montrer les ressorts secrets et débusquer les subtils et graves dangers. Au terme de notre parcours nous proposerons quelques réflexions pour les catholiques qui ne veulent pas se laisser laminer par ce tsunami dont la vague intimidante s’amplifie de jour en jour comme on le constate dans l’actualité.
Extrait de la conclusion :
Notre capacité à souffrir au nom du Christ et de notre foi se teste dès maintenant. En terre démocratique, nous ne sommes pas encore confrontés au martyre du sang, mais à un martyre apparemment plus gentil : le martyre du ridicule, de l’ostracisation, du mépris du monde, « le martyre médiatique », a pu dire un cardinal français lors d’une visite ad limina à Rome il y a quelques années. Aujourd’hui, un catholique qui ne voit pas clairement les subtiles dérives totalitaires des démocraties libérales-libertaires, c’est le signe qu’il est déjà croqué par cet « ami qui lui veut du bien », qu’il est déjà « vendu » au monde. Si nous n’avons pas encore été taxé de rétrograde, d’intolérant ou considéré comme un « sauvage » comme dans le roman d’Aldous Huxley, interrogeons-nous, il est très vraisemblable que les arrêtes de notre foi se soient dangereusement émoussées.
Patientons, peut-être plus tôt qu’on l’imagine, lorsque l’homme moderne commencera à être fatigué des mensonges de la modernité, la parole de l’Église lui apparaîtra soudainement très moderne : « Le caractère inactuel de l’Église qui cause d’une part ses faiblesses – elle est refoulée à l’écart – peut être aussi sa force. Sans doute les hommes peuvent-ils sentir qu’il est nécessaire de s’opposer à l’idéologie banale dominant le monde, et que l’Église peut précisément être moderne en étant antimoderne, en s’opposant à l’opinion commune. À l’Église incombe un rôle de contradiction prophétique », suggérait le Cardinal Ratzinger il y a plusieurs années.