Combattre l'avortement sur la base du natalisme est une faute (car l'argument est inaudible) et une erreur comme le montre cet article de Nouvelles de France, dont voici un extrait :
"Vouloir relancer la natalité en interdisant l’avortement est un leurre et l’exemple polonais en est l’illustration la plus flagrante en Europe. En Pologne, depuis la loi anti-avortement de 1993, l’avortement n’est autorisé que dans 3 cas : lorsque la grossesse met en danger la vie ou la santé de la femme enceinte (tant que le fœtus serait incapable de survivre de manière naturelle hors du corps de sa mère), si les examens prénataux ou d’autres symptômes médicaux montrent qu’il existe une forte probabilité de déficience grave et incurable du fœtus ou de maladie incurable mettant sa vie en danger (tant que le fœtus serait incapable de survivre de manière naturelle hors du corps de sa mère), et s’il existe une présomption forte que la grossesse est le fruit d’un acte interdit par la loi (viol, inceste…) (jusqu’à la 12e semaine de grossesse). […]
À en croire ceux qui lient hausse de l’avortement et baisse de la natalité, la Pologne devrait donc être un des pays avec la plus forte natalité en Europe. Or c’est tout le contraire qui est vrai. Avec un taux de fécondité de 1,3 enfant par femme, la Pologne est un des pays du monde où l’on fait le moins d’enfants. La déprime démographique qui a suivi la démocratisation du pays et sa transformation en société de consommation à l’occidentale entre dans sa troisième décennie. […] Ainsi, les démographes prévoient que la Pologne, qui compte aujourd’hui environ 38,5 millions d’habitants, pourrait en compter 6 à 8 millions de moins d’ici une quarantaine d’années. Mais les études montrent aussi que si les Polonais font peu d’enfants, ce n’est pas parce qu’ils sont devenus des adeptes de la famille à enfant unique. Il semblerait que les raisons de cet état de choses soient avant tout économiques. […]
En Hongrie, autre pays d’Europe centrale à la démographie sinistrée (taux de fécondité tombé à 1,21 par femme en 2011, population d’environ 10 millions d’âmes en baisse depuis le milieu des années 1990), le nombre d’avortements a fortement diminué dans les années 1990 et 2000 (plus de 100 000 avortements par an au milieu des années 1990, un chiffre en baisse régulière depuis, avec 36 118 avortements déclarés en 2012) parallèlement à la baisse de la natalité et ce n’est qu’avec la politique familiale active mise en place par Viktor Orban que le nombre de naissances est reparti à la hausse en 2012. […]
Pour revenir à l’absence de parallèle entre moins d’avortements et plus de naissances, on peut citer aussi d’autres exemples européens. Ainsi, l’Italie, avec presque autant d’habitants que la France, a deux fois moins d’avortements et un taux de fécondité qui n’est pourtant qu’à environ 1,4 enfant par femme contre 2 enfants par femme en France. […] Quant à l’Allemagne, on y fait quelque 100 000 avortements par an pour 80,5 millions d’habitants, soit proportionnellement beaucoup moins qu’en France, ce qui n’empêche pas le taux de fécondité de n’être que de 1,36 enfant par femme.
Le Royaume-Uni et la France sont en réalité les pays d’Europe avec la plus forte natalité tout en étant ceux où l’on se fait le plus souvent avorter (environ 220 000 avortements par an dans chacun des deux pays pour, respectivement, 63,5 et 66,5 millions d’habitants). […]
En réalité, si l’interruption volontaire de grossesse […] doit être combattue, c’est parce que c’est un crime, et non pas parce que nous voulons relancer la natalité ! Pour relancer la natalité, il faut des politiques favorables aux familles."