Alors qu’à l’issue d’un commission mixte paritaire, le Parlement vient de donner son feu vert à la proposition de loi « interdisant les pratiques visant à modifier l’orientation sexuelle ou l’identité de genre d’une personne », La Manif Pour Tous s’étonne du traitement médiatique et politique de ce texte.
Cette proposition de loi a été présentée uniquement comme visant à interdire les « thérapies de conversion », « ces pratiques visant à imposer l’hétérosexualité aux personnes lesbiennes, gays, bi et trans (LGBT) », suivant Public Sénat par exemple.
Evidemment, tout le monde est opposé aux pratiques ainsi décrites (mais qui n’existent guère en France), et ce d’autant plus que le terme de « thérapie de conversion » rappelle les « traitements » terribles qui furent utilisés à une époque aux Etats-Unis (mais pas en France).
Cette proposition de loi a pourtant rencontré une certaine opposition, y compris chez les parlementaires.
Pourquoi ? Parce que son objectif réel n’était pas cette interdiction affichée. En effet, la proposition de loi ne cible pas les organisateurs de telle thérapie, et d’ailleurs, ni ce terme de « thérapie de conversion », ni leurs éventuels organisateurs, ne sont mentionnés dans le texte. Elle cible en particulier « les ascendants directs » d’un mineur, c’est-à-dire ses parents et grands-parents, ainsi que les professionnels de santé.
Cette proposition de loi interdit « les pratiques, les comportements ou les propos répétés visant à modifier ou à réprimer l’orientation ou l’identité de genre, vraie ou supposée, d’une personne » : concrètement, les parents ne pourront plus jouer leur rôle d’éducateur en apportant leurs conseils avisés sur l’idée éventuelle de leur enfant de « transitionner », c’est-à-dire de changer de genre ou même de sexe. Là est le cœur de ce texte : dissuader les parents et les médecins d’intervenir par la menace de sanctions pénales lourdes sur des bases largement arbitraires telle qu’est écrite la proposition de loi.
Il n’y a rien d’extraordinaire à ce qu’un enfant ou un ado se pose des questions, plus ou moins poussées, sur son identité sexuelle, en particulier pendant l’adolescence et la puberté qui l’accompagne, avec ses conséquences physiques. Avec cette loi, les parents n’auront d’autre choix que de soutenir l’idée d’une transition envisagée par leur propre enfant sans pouvoir échanger en profondeur avec lui et sans pouvoir, le cas échéant, tenter de les sortir d’une emprise idéologique. Les termes de l’article 1er de la proposition de loi étant vagues, toute mise en garde ou invitation à réfléchir pourrait être interprétée comme une entrave à la transition.
« Dans ces situations, il est fréquent que les enfants soient en souffrance, vulnérables, anxieux. Mais les parents, qui sont les éducateurs de leur enfant, qu’il connaisse mieux qui quiconque, qui en sont responsables, se retrouveront désarmés et condamnés à le voir souffrir sans pouvoir l’aider. Au nom de quoi, la seule voie profitable à l’enfant serait-elle celle de la transition et non de l’abandon de cette hypothèse d’adolescent ? » interroge Ludovine de La Rochère, Présidente de La Manif Pour Tous.
A quelques rares parlementaires près – qui ont été victimes d’une scandaleuse campagne de presse et de désinformation par certains médias et collègues politiques ignorant le contenu réel du texte -, députés et sénateurs se sont laissés berner par l’interdiction des thérapies de conversion qui ne sont pas, loin de là, le seul enjeu du texte. Et ils contribuent ainsi à renforcer la vulnérabilité des enfants mineurs qui sont la cible d’une propagande croissante de la transidentité sur les réseaux sociaux et les plateformes de streaming.
Certes, deux amendements votés par le Sénat ont légèrement amélioré le texte en préservant un peu la liberté d’intervention des parents et des médecins, mais ces articles restent trop facilement interprétables pour être une garantie suffisante pour eux.
Pour La Manif Pour Tous, il est plus que jamais urgent de réaffirmer l’importance de l’identité sexuelle pour aider les jeunes à se construire, à s’épanouir comme garçon ou comme fille, sans s’imaginer que leur mal-être éventuel viendrait nécessairement du fait « d’être nés dans le mauvais corps ».
N’en déplaise aux idéologues, l’humanité est composée d’hommes et de femmes, différents, égaux et complémentaires. C’est toute la richesse de notre humanité.