Lors de L’Emission Politique hier, François Fillon a été interpellé par le maire FN d’Henin-Beaumont sur l’immigration. Pour tenter d’alléger son bilan d’environ 200 000 titres longs séjours délivrés chaque année sous le quinquennat de son gouvernement, François Fillon a rétorqué qu’il faut mieux prendre le chiffre du solde migratoire de 140.000. L’auditeur moyen se trouvait peut-être rassuré, sans savoir que les émigrations retranchées concernent surtout les natifs français diplômés cherchant du travail à l’étranger. Le Figaro a sauté sur l’occasion pour faire un procès en falsification de chiffres envers Steve Briois.
Dans son livre « Assimilation, la fin du modèle français » (éditions du Toucan, 2013) la directrice de recherche à l’Institut national d’étude démographique (INED), organisme d’état, Michèle Tribalat, fait litière de cet artifice utilisé pour tenter de camoufler l’immigration massive. Après un chapitre technique remplit de chiffres officiels, elle conclut :
Malgré l’imbroglio qui caractérise la statistique sur l’immigration étrangère en France, ses difficultés d’ajustement aux évolutions et les freins mis à l’exploitation la plus judicieuse possible d’un appareil statistique très déficient, il semble que, comme dans d’autre pays européens, le solde migratoire global combine un solde négatif des natifs ou des nationaux et un solde positif des immigrés ou des étrangers. C’est pourquoi il apparait si faible en France. Toute argumentation fondée sur le solde migratoire global- estimé par l’Insee comme un résidu de l’équation démographique annuelle- pour relativiser l’importance de l’immigration étrangère est donc irrecevable. Sa pratique est néanmoins courante comme on va le voir dans le prochain chapitre » (page 51)
Ce qui est étonnant, c’est que Le Figaro défend l’utilisation du solde migratoire… alors qu’il invite très souvent la démographe Michèle Tribalat dans ses colonnes en lui reconnaissant son expertise ! Ou comment se prendre les pieds dans le tapis.
Mais plus gênant encore pour François Fillon, Claude Guéant, son propre ministre de l’Intérieur, parlait lui aussi des 200 000 titres longs séjours sans utiliser ce solde trompeur, pour évoquer le caractère massif de l’immigration :
Il est évident que les étrangers extra-européens, une fois ayant obtenu le précieux sésame du titre de séjour automatiquement renouvelable tous les dix ans, ouvrant le droit à la panoplie d’aides (RSA, Allocations, scolarité, CMU…) n’ont nullement envie de retourner dans leurs pays d’origine en crise (Maroc, Algérie, Tunisie, Turquie etc.).
Pour en savoir plus sur le bilan migratoire du précédent gouvernement de droite, télécharger le dossier complet Bilan migratoire gouvernemental 2002-2012 de l'Observatoire de l'islamisation.
Source : l'Observatoire de l'islamisation.