Suite de l'analyse sur la musique rock :
"Comment le mal peut-il donc s’immiscer dans une œuvre musicale ? Tout simplement de la même manière que pour toute production artistique. Un livre, un tableau, un film, et une musique, peuvent être mauvais. Ce qui peut se faire de multiples manières évidemment. Ainsi, un livre peut être blasphématoire. Un tableau peut inciter à l’impureté. Un film peut conduire à la haine, etc. Il en va de même pour une musique. Il n’y a plus alors mauvais emploi d’une bonne technique, mais emploi d’une mauvaise technique : c'est la technique elle-même qui est devenue mauvaise ; et ce, indépendamment de la volonté de l’artiste qui produit la musique, et qui peut très bien être animé des meilleurs intentions du monde. Car on peut vouloir faire de la bonne musique et prendre un mauvais moyen, sans s’en rendre compte.
L’emploi d’une technique mauvaise est donc le deuxième niveau dans lequel « nous pouvons signaler les musiques lascives, qui par des harmonies amollissantes ou des mélodies languissantes cherchent à entraînerle corps sur les voies d’une sensualité exacerbée (cf. Madonna, Justify My Love). Les musiques où le rythme est l’élément principal produiront au contraire un effet sur l’irascible, partie de la sensibilité qui réagit dans tout ce qui touche à la colère et à l’excitation »(2) . On se sert d’un outil vicié pour faire de la musique (comme la bombe nucléaire est un outil vicié pour faire la guerre).
On peut enfin déceler un troisième niveau de moralité pour une musique. Car la musique peut être sciemment utilisée pour des fins mauvaises. Au niveau moral, c'est la pire musique qui soit, puisque sa fin est volontairement rendue mauvaise, on ne peut plus douter des bonnes intentions de son auteur. « La musique satanique ainsi que d’autres dont la liste pourrait être longue (chants révolutionnaires, chansons obscènes, etc.) sont à classer ici ». Ici, la musique est délibérément composée dans des buts de perversion. La technique utilisée peut être bonne en elle-même (on peut faire une très belle musique satanique en respectant les règles de l’art, seules les paroles seront mauvaises) ; ou bien mauvaise (on se retrouve dans le deuxième niveau, à ce détail près que la malice est voulue comme telle).
On voit donc qu’une musique peut être mauvaise de différentes manières, à distinguer. En tout cas, il ne faut pas dire que la musique est neutre, que c'est de l’art, et que donc c'est neutre. J’ai déjà entendu dire des personnes : oui cette chanson est à la gloire de Satan, ça ne me dérange pas c'est juste de la musique. L’art n’est pas neutre, la musique pas plus qu’un autre. On est ici dans un domaine moral. Certaines choses sont bonnes, et d’autres mauvaises. Certaines choses doivent être faites, et d’autres non."