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L'Eglise : L'Eglise en France

La mutation exigée depuis quatre ans aux « traditionalistes »

La mutation exigée depuis quatre ans aux « traditionalistes »

A la veille du pèlerinage de Paris à Chartres, l’association Notre-Dame de Chrétienté a publié un long manifeste “Pour la Vérité, la Justice et la Paix” pour répondre aux polémiques diffusées par certains médias et prélats. Nous avions cité quelques extraits de ce long texte de 6 pages. A l’occasion des congés, nous vous proposons de le lire en intégralité, à tête reposée, en plusieurs parties. 1ère partie :

Les questions soulevées récemment à propos de l’usage liturgique du Vetus Ordo (ou liturgie tridentine) au pèlerinage de Chrétienté sont l’occasion d’apporter un éclairage sur l’histoire et l’esprit de notre pèlerinage, et plus largement de notre famille spirituelle attachée « aux formes liturgiques et disciplinaires antérieures de la tradition latine1 ». Nous regrettons que cette polémique ait été lancée à quelques jours du pèlerinage, des exigences inédites nous parvenant alors que toutes nos équipes sont à l’évidence dans une période d’intense activité pour achever les ultimes préparatifs de ce grand événement spirituel. Nous regrettons surtout qu’elle puisse brouiller le message essentiel que le pèlerinage se propose d’apporter à nos contemporains, à savoir ce magnifique témoignage public de foi, joyeux et pénitent, d’une chrétienté portée par l’espérance du Règne du Christ et avide d’annoncer le Christ dans un monde qui s’éloigne de Lui. Nous regrettons que des demandes d’entretiens proposées depuis des mois n’aient pu aboutir. Cette absence de dialogue franc et direct nous inquiète. De nouvelles restrictions, qui n’avaient jamais été imposées depuis le Motu Proprio Traditionis Custodes, sont aujourd’hui mises en avant, sans attendre les orientations du nouveau pontificat sur ce chantier délicat qu’est la place de la liturgie tridentine dans l’Église, car c’est bien de cela dont il s’agit. Mais peut-être vivons-nous en effet un « kaïros », un moment particulier à saisir, pour dépasser les vaines querelles et rechercher ensemble la paix qu’invoquait le pape Léon XIV le jour de son élection, fruit du Saint-Esprit qui sait franchir les impasses apparentes, « guérir ce qui est blessé, assouplir ce qui est raide, rendre droit ce qui est faussé » (Séquence de la Pentecôte). C’est le vœu sincère que formule l’association Notre-Dame de Chrétienté en développant les réflexions suivantes.

Une certaine simplification médiatique laisse à croire que toute la question se résumerait à autoriser ou non certains prêtres à célébrer le Novus Ordo pour leurs messes personnelles au pèlerinage. Mais en fait, ce n’est pas d’abord de cela dont il s’agit. Les courriers reçus par l’association sont très clairs : il nous est demandé de transformer en profondeur l’esprit de notre pèlerinage traditionnel, en faisant du Novus Ordo la norme, et du Vetus Ordo l’exception tolérée, soumise à l’autorisation de l’évêque du lieu ou du dicastère pour le culte divin. Or, c’est cette même mutation qui est exigée depuis quatre ans à toute notre famille spirituelle que l’on désigne (assez mal d’ailleurs) par le mot de « traditionalistes ». Car il faut replacer cette récente polémique, qui peut sembler anecdotique pour beaucoup, dans la perspective d’autres évènements que nous avons refusé de médiatiser pour ne pas durcir le dialogue que nous espérons avoir avec les autorités hiérarchiques. Cette année, pour le pèlerinage de Chartres comme pour de nombreux pèlerins venus de toutes nos provinces, des restrictions à l’usage de la liturgie tridentine se multiplient pour endiguer l’élan formidable des apostolats qui veulent œuvrer au service de l’évangélisation missionnaire des régions de France. L’accès à certains sacrements selon l’ancien rituel est limité voire interdit dans une partie des diocèses. Bien sûr, la portée de ces restrictions varie, selon la bienveillance de l’évêque du lieu, preuve en est qu’une lecture tolérante de Traditionis Custodes est possible. Mais dans certains diocèses pleuvent les décrets et les interdits, selon une application ultra-restrictive du Motu Proprio, avec une froideur juridico-canonique bien éloignée du « soin pastoral et spirituel des fidèles » qu’évoque ce même texte (art 3, § 4). Ce que l’on nous dit aujourd’hui en fait, c’est que la liturgie tridentine, en son unité rituelle, sacramentelle et spirituelle est un mal, une anomalie, dont il faut que l’Église guérisse et se purifie.

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