Le gouvernement a fait inscrire dans la loi l’autorisation d’avoir des enseignements séparés filles et garçons à l’école. Ce qui n’était jusqu’ici qu’une simple possibilité prend ainsi valeur légale. Adoptée le 15 mai par le Parlement, la loi en question – sur la lutte contre les discriminations -, permet (article 2 – alinéa 4) l’«organisation d’enseignements par regroupement des élèves en fonction de leur sexe». Xavier Darcos indique :
"Sans cet alinéa, la loi, qui est la transposition de directives européennes, aurait donné la possibilité à certains de contester les cas de non-mixité qui existent dans l’enseignement. Certaines écoles privées auraient pu être mises en difficulté. Nous avons simplement voulu préserver le statu quo."
Evidemment, Libération se fait le porte-parole des opposants à cette saine liberté : "boîte de Pandore", "remettre en cause la mixité et même la laïcité", "communautés religieuses intégristes", "cours de couture pour les filles et de mécanique pour les garçons"…
Il faut savoir que la mixité scolaire est régie par le code de l’éducation selon lequel les écoles «doivent contribuer à la favoriser». Mais elle n’est pas un principe absolu ni une obligation.
Yves Daoudal
Ce que dit le ministre est faux. Le fait de pouvoir organiser des activités scolaires séparées est tout simplement un alinéa du texte européen que le Parlement français était obligé de voter tel quel. (C’est une des dérogations à la non-discrimination explicitement prévues par la directive: cela fait partie des domaines où la «différence de traitement» selon le sexe peut être justifiée…)
Pitch
Soyons honnêtes dans nos commentaires ; la directive européenne ainsi transposée dans la loi (ou votée telle quelle, peu me chaut) était-elle destinée à :
1) préserver les établissements confessionnels catholiques qui ont fait le choix de la non-mixité
2) rassurer les instances musulmanes pour l’implantation future d’établissements islamiques pronant la séparation des sexes
Rayer la mention inutile.
Yves Daoudal
A Pitch
Je crois que simplement plusieurs pays ont exigé que soit inscrit noir sur blanc dans la directive cette dérogation à la non-discrimination universelle, afin de préserver leurs libertés scolaires (l’Irlande, l’Italie, peut-être l’Espagne, l’Allemagne… – je dirais bien la Pologne et Malte, mais c’était avant l’élargissement).