De Jean-Pierre Maugendre, président de Renaissance catholique :
"Le 29 mai 1453, après plus d’un mois de siège, les troupes ottomanes du sultan Mehmet II investissaient Byzance. S’il est faux que les Byzantins aient alors été occupés à discuter du sexe des anges, il est vrai que la ville était alors violemment divisée entre partisans et adversaires de la réconciliation avec le Saint-Siège, solennellement célébrée le 12 décembre 1452 en la basilique Sainte-Sophie. Aucune puissance occidentale, malgré l’appel du pape Eugène IV, ne vint au secours de l’empereur Constantin Dragasces même si des marins vénitiens et génois se joignirent aux Grecs à titre individuel. Venise et Gênes souhaitaient préserver leurs trafics marchands en Orient et de bonnes relations avec les musulmans, Égyptiens et Turcs.
La chute de Byzance
La ville prise, il se fit « un grand carnage de chrétiens. Le sang coulait sur la terre comme s’il en pleuvait et formait de vrais ruisseaux » (Journal de messire Barbaro). Un nombre incalculable de manuscrits grecs et latins fut détruit. Les religieuses, violées par les équipages des galères, étaient vendues aux enchères. Cinquante ou soixante mille esclaves furent emmenés au loin. Pas une femme n’échappa indemne à la fureur de ces « brutes effrénées » selon le témoignage de Critobule d’Imbros (Journal de Mehmet II).
Le nouveau califat
Cette histoire se renouvelle aujourd’hui aux confins de l’Irak et de la Syrie. Le monde occidental s’étonne et se scandalise devant la prise de Palmyre, les massacres des « infidèles », la réduction des femmes chrétiennes ou yézidies à l’état d’esclaves sexuelles. Tout cela est cependant parfaitement conforme à la lettre du Coran et aux usages du califat dont l’État Islamique aspire à restaurer la grandeur et la puissance. Les gisements pétroliers jouent le rôle que tenait jadis la Route de la soie. L’Arabie saoudite, qui n’est somme toute qu’un Dae’ch qui a réussi, monnaye ainsi le silence des puissances occidentales pendant que la Turquie, membre de l’OTAN et allié fidèle des États-Unis, soutient activement la rébellion islamiste.
Une nouvelle guerre de religion
Tout cela peut paraître bien lointain dans le temps et l’espace. Il s’agit là d’une erreur de perspective qui peut s’avérer tragique. Sept millions de musulmans sont présents sur notre territoire. Selon le général Jean-Pierre Bosser, chef d’état-major de l’armée de Terre, un millier de combattants islamistes en Syrie sont revenus dans l’espace Schengen. Peut-être pas uniquement pour raconter leurs campagnes à leurs petits-enfants. Nous sommes en guerre et nous refusons de l’admettre. Comme vient de l’écrire Mgr Ravel, évêque aux Armées, dans l’Hebdo Paris Notre-Dame, cette guerre est une guerre de religion. [Lire la suite]"