Jean-Louis Harouel, historien du droit, professeur émérite à Paris II, plaide pour le rétablissement de la peine de mort. Il écrit dans Valeurs Actuelles :
[…] Si une bonne majorité de la population française est favorable à un rétablissement de la peine de mort, c’est qu’elle a fait le lien entre son abolition et un laxisme judiciaire qui fabrique de l’insécurité. Alors même qu’avant sa suppression en 1981 son rôle était devenu largement symbolique, la peine de mort était la clé de voûte de la justice pénale. Sa présence et son emploi, si limité fût-il, donnaient au citoyen confiance dans la justice de son pays, qui restait fondée sur l’idée de responsabilité. Placée au sommet de la hiérarchie des peines, la peine de mort légitimait du même coup les autres peines, qui paraissaient douces par comparaison.
Fondée sans le dire sur l’idée d’irresponsabilité, l’abolition de la peine de mort a enlevé à la justice pénale sa clé de voûte, et du même coup délégitimé toutes les autres peines. Il en est résulté une dislocation du système des peines, avec en premier lieu la suppression de fait de l’emprisonnement perpétuel. De Victor Hugo à Robert Badinter, les idéologues de l’abolitionnisme avaient promis une perpétuité réelle. Or, il n’en a rien été.
Devenue la peine suprême, la réclusion à perpétuité est apparue à son tour inadmissible pour l’humanitarisme pénal, qui a obtenu dans la pratique son abolition. En France, la durée d’enfermement réel des condamnés à perpétuité est en moyenne de l’ordre de vingt ans. D’où la possible libération, au nom du principe d’humanité, d’assassins atroces ayant fait preuve de la plus totale inhumanité, alors qu’ils constituent toujours un péril mortel pour la vie des autres. Et le phénomène du raccourcissement des peines prononcées s’est reproduit à tous les niveaux.
Entre remises de peine et libérations anticipées, la justice semble avoir pour obsession de remettre en liberté les criminels. Libéré sept ans plus tôt que prévu, un multirécidiviste condamné pour treize viols et tentatives de viols à dix-huit ans de prison vient d’assassiner à Nantes une jeune fille de 15 ans. Par ricochets successifs amenuisant la sanction pénale à tous les niveaux, l’abolition de la peine de mort a créé une impunité toujours plus grande des criminels et des délinquants. Cela pervertit la justice qui en arrive à produire ce qu’elle a pour mission de combattre : la barbarie.
Il y a une véritable barbarie produite par l’humanitarisme pénal. Celui-ci conduit la société à trahir sa mission fondamentale qui est – comme on ne le rappellera jamais assez à la suite de Locke – de donner la priorité à la sécurité de l’innocent. Au lieu de quoi, l’idéologie anti-pénale qui a inspiré la suppression de la peine de mort et qui produit aujourd’hui le laxisme judiciaire fait passer la vie des criminels avant la vie des innocents. Le rétablissement de la peine de mort est indispensable à la restauration d’une justice digne de ce nom, garante de la sécurité, en réaffirmant à son plus haut niveau le devoir de la société de punir les criminels.
Affirmer que la peine de mort est devenue inutile dans nos sociétés est un aveuglement.

Meltoisan
Entre être (se dire) Chrétien et être pour la peine de mort, il faut choisir !
Je suis opposé à la peine de mort, vous l’aurez compris. Il y a toujours au moins deux réflexions qui sont absentes chez ceux qui défendent la peine de mort :
Tout d’abord le « Tu ne tueras pas » qui s’oppose au tu ne « tu ne tueras pas sauf si … » de certaines autres religions. Laissons-leur cet apanage. Je n’en suis pas.
Ensuite, le risque toujours possible d’une erreur judiciaire, d’une manipulation politique, … qui fait qu’il est ensuite trop tard, impossible de réparer sauf symboliquement.
Laissons donc la Mort, cet horrible personnage porteur de faux, dans les deux sens du terme, ne plus sévir comme il l’a si bien fait pendant la Terreur, le Stalinisme, les génocides … et bien d’autres systèmes sans jamais régler le problème de l’extrême violence.
En revanche, la réflexion doit bien avoir lieu sur le sujet de la protection de tous contre les violents mais aussi contre la violence, qu’elle résulte d’un acte individuel, voire gratuit (Orange mécanique) ou de l’idéologie de communautés (suivez mon regard…).
Le débat sur la durée et l’exécution réelle des peines est un débat indispensable mais il doit être orienté en premier vers la protection de la population et des victimes. Ce qui n’est pas le cas quand ce débat est appréhendé à travers le point bloquant de la peine de mort. C’est pour cela qu’on n’avance pas ! Et les laxistes sont très contents de voir leurs opposants tomber dans ce piège.
Alors, permettez-moi d’être « aveugle » mais avec une vision très claire sur le sujet !
Michel Janva
On peut être chrétien et pour la peine de mort de même que l’on peut être chrétien et être contre.
Par ailleurs, la peine de mort doit être pensée comme un état de légitime défense de la société au service du bien commun.
Mais visiblement vous n’avez pas lu le texte : le débat sur la durée des peines a bien lieu et aboutit à la conclusion qu’une fois que la peine de mort a été abrogée, l’échelle des peines a été réduite ainsi que la durée.
Meltoisan
Alors, soyez bienvenus au club de ceux qui n’ont pas aboli la peine de mort parmi lesquels on trouve :
Afghanistan, Arabie Saoudite, Bangladesh, Biélorussie, Birmanie, Botswana, Chine, Corée du Nord, Égypte, Indonésie, Irak, Iran, Jordanie, Koweït, Lybie, Nigéria, Pakistan (Asia Bibi a failli être exécutée…), Palestine, Qatar, Singapour, Somalie, Soudan, Thaïlande, USA, Yémen, …
Il va falloir absolument rejoindre ce club de pays très chrétiens. Je vous ai senti plus éclairés et faisant preuve d’un plus grand discernement…
À suivre…
Michel Janva
Un peu idiote cette réflexion : nous faisons partie du club des pays qui ont légalisé l’avortement…
Meltoisan
Je me garderai bien d’utiliser le même qualificatif, même « un peu » mais je me demande quand même comment on peut être « pro-vie » vis-à-vis de l’avortement et « pro-mort » vis-à-vis de la peine du même nom ?
Restons modestes !
Michel Janva
Vous ne pouvez pas mettre sur le même plan le crime contre l’innocent et la légitime défense. La légitime défense consiste à défendre la vie menacée.
Même le pape François appelait à intervenir en Irak en 2014.
Axelled
Je m’interroge sur l’opportunité du débat .
La morale des états est différente de la morale des personnes (sinon les anciens combattants étaient des meurtriers).
Je suis POUR la peine de mort quand elle est longuement et douloureusement décidée par une justice véritablement soucieuse du bien public ET de la dignité de chaque personne. Effectivement, il s’agit de protéger la société de multirécidivistes, qui trouvent toujours moyen de sortir de prison après qq années, légalement ou non. Il faut avoir l’humilité de reconnaitre que la justice humaine n’est pas toute puissante et que l’état de droit c’est d’abord la protection des INNOCENTS .
On en est loin aujourd’hui : les innocents très jeunes et très vieux, on les envoie ad patrem ; les GJ, on leur tire dessus pire que sur des terroristes.
Alors ? Légaliser la guillotine ? une piqûre pour les libres penseurs, les opposants ?
La peine de mort sans vraie justice …imaginez !
Aujourd’hui je suis CONTRE.
Meltoisan
Qui est le juge qui décide si la Nation est “civilisée” ou non et si son système judiciaire est “dévoyé ou non ?
L’UE, La Cour des Droits de l’Homme, l’ONU, la Ligue Arabe, … ?
Dans quelle case met-on la France d’aujourd’hui ?
Meltoisan
Tout à fait Gaspard des Montagnes, il ne faut pas remettre en activité la peine de mort mais appliquer ce que beaucoup de Français demandent en cas de crimes et délits :
Mise en œuvre de jugements équitables et proportionnés aux crimes et délits (fin d’une justice laxiste qui relaxe à tour de bras des multirécidivistes),
Jugements effectués rapidement après les faits, application réelle des peines, construction de centres de rétention,
Dénonciation des règles internationales, y compris celles de l’UE, qui entravent la liberté d’agir de la France dans ses domaines régaliens pour lesquels la subsidiarité n’est pas nécessaire,
Arrêt du positionnement scandaleux qui subventionne ceux (personnes et associations) qui aident à l’entrée illégale dans notre pays et condamnent ceux qui essayent de faire respecter la loi pour protéger les Français (Identitaires, …).
Concernant particulièrement l’immigration :
Déchéance de nationalité pour les nationaux multiples, reconduite dans leur pays immédiate,
Durcissement des relations diplomatiques avec les pays d’origine qui refusent le retour,
Contrôle stricte des frontières (y compris avec l’aide d’associations qui ont fait leur preuve),
Interdiction des Associations d’aide aux passeurs et trafiquants d’humains, dénonciation des textes européens ou internationaux qui interfèrent avec les frontières et le droit régalien français,
Dissolution immédiate des groupes qui encouragent une islamisation forcée de notre pays,
Fin du regroupement familial,
Contrôle de minorité avec tests osseux et témoignages,
Interdiction des prêches et enseignements douteux en arabe,
Renforcement de l’enseignement du Français et obligation d’utilisation de notre langue dans tout ce qui touche l’Administration, le social, …
Enseignement de l’Histoire de France et de notre riche culture. Fin du dénigrement, des repentances, du mensonge par l’État et du déboulonnage des statues et des cerveaux,
Suppression des trafics et aides abusives (Sécurité sociale, AME, …)
…
Il y a beaucoup à faire, seuls manquent la volonté politique et le respect pour les Français !
Michel Janva
C’est juste, mais l’article ci-dessus indique à juste titre que la peine de mort est la clé de voute du système judiciaire et c’est parce qu’il n’y a plus la peine de mort qu’il n’y a plus de jugements proportionnés et que la justice est devenue laxiste.
Meltoisan
Merci au Salon Beige qui permet ce débat, c’est assez rare en ce moment dans les médias.
Meltoisan
Meltoisan
Citation : “La traduction exacte est tu ne commetras point le meurtre”
MEURTRE : Action de tuer volontairement un être humain.
Définition Larousse 1985