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France : Politique en France

La pensée pâteuse de la droite française

De Chantal Delsol dans Valeurs actuelles :

"La droite française ne parvient pas à se saisir véritablement des questions cruciales. Et bien souvent elle se laisse déborder par l’extrême droite, juste parce qu’elle n’a pas osé exprimer ses convictions. Exemple : est-ce normal que la droite au gouvernement n’ait pas parlé plus tôt du scandale des prières dans la rue ? Non pas que la droite soit molle, évanescente ou sans opinion. Mais elle préfère trop souvent plaire à ses adversaires qu’à ses électeurs. Elle a peur de la gauche, voilà l’histoire. La gauche n’a pas perdu son autorité moralisatrice (c’est là l’un des mystères politiques français, la gauche n’ayant vraiment rien d’un parangon de morale). Alors la droite avance par coups d’audace, comme un timide qui se jette : elle prend une fois son courage à deux mains et fait un discours de bon sens sur l’immigration ; aussitôt elle reçoit une rafale : “Crétins ! Salauds !” – car le bon sens est automatiquement interprété comme du racisme ; alors elle s’enfuit vite dans son trou, où elle va refaire des forces pour recommencer. […]

Quel dégât ! Alors le camp de la droite, assez bancal, s’annonce par ripostes et par sursauts : “Il faut réduire l’immigration”, “Pas de mariage homosexuel”, “Davantage d’autorité à l’école”. Pourquoi ? Elle ne sait pas. Se contentant d’asséner, elle récolte les anathèmes. Une moitié de l’électorat la suit toujours, s’accordant avec ses ripostes, mais anxieux de ne trouver chez ses élus qu’une pensée pâteuse."

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6 commentaires

  1. Il y a surtout une impuissance politique paralysée par un politiquement correct que ce soit de droite comme de la gauche…

  2. L’auteur parle de la droite en présupposant que l’UMP est un parti de droite. Le problème de fond est l’anathème jeté par Jacques Chirac et ses successeurs à l’encontre du FN, anathème qui a empêché l’émergence d’une vraie coalition de droite en France comme on en a vu aux USA avec Reagan, avec Thatcher en Angleterre etc.. Jacques Chirac et ses successeurs, aussi bien sur le plan économique (prélèvements obligatoires toujours en hausse) que culturel ou sociétal(développement du lobby homosexuel, condamnation simpliste du régime de Pétain entre autres) n’ont jamais été des hommes de droite.

  3. Cette droite là est de plus en plus à gauche… Dire que l’on a affaire à l’UMPS est de plus en plus une évidence, une réalité des faits.

  4. Excellent article avec en plus une analyse très juste des deux droites, la girondine et la jacobine qu’il faut vraiment lire à partir du lien.
    Un article qui sur ce point concerne aussi la droite nationale et souverainiste dans ses différentes composantes, qui n’a jamais su trancher entre ces deux positions, ni surtout tenter de les dépasser par le haut, dans un esprit d’union de toutes les droites.
    Oui les droites sont assez nulles : les idées, et le débat d’idées large et public, y sont ressentis comme une perte de temps. On veut du résultat et du chiffre : le réalisme peut parfois mener à une forme de lourdeur qui empêche la guerre de mouvement. C’est là où peut-être des primaires changeraient cet état d’esprit routinier ?
    Les droites sont encore dans une guerre de tranchée : c’était le côté offensif de N. SARKOZY qui avait dans ce sens, tellement plu en 2007, car il donnait le vague sentiment qu’il rompait vraiment avec cette incapacité à exister sans le regard policier idéologique de la gauche.
    Mais ensuite il a plié, ”fait flanelle”, comme disaient nos grands-mères des messieurs peu à la hauteur de ce qu’on en attendait.

  5. Merci Madame.
    Ne manque que la description de l’effet cliquet des abdications à la pensée gauchiste, et voilà la pauvre situation de la droite en France.

  6. “Une moitié de l’électorat la suit toujours, s’accordant avec ses ripostes, mais anxieux de ne trouver chez ses élus qu’une pensée pâteuse”… Bonne analyse qui fait penser à la chose suivante : cela est malheureusement applicable à la droite de la droite depuis quelques temps… Conclusion : on n’est pas sorti de l’auberge !

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