Directeur de la rédaction d’Économie Matin, écrivain, auteur avec Jacques Bichot de Dernière crise avant l’Apocalypse (Ring), Jean-Baptiste Giraud est interrogé dans l’Homme Nouveau. Extrait :
[…] À l’échelle européenne, nous avons 46 jours de réserves de gaz et en France deux mois et demi, si on arrête l’approvisionnement. C’est le stock, que tout le monde confond avec le flux. Une grande partie de l’année, nous consommons une partie du flux, quand le reste est stocké. En hiver, nous consommons et le flux et le stock. Il est facile de comprendre que si le flux baisse trop, ce qui est le cas, le stock ne suffira pas. C’est ce qui nous pend au nez cet hiver et, ce qui est certain, pour l’hiver 2023.
Pour l’électricité, il n’y a pas de stock. Le soir du 8 janvier 2003, la France a consommé plus de 80 mégawatts/heure, pendant plusieurs heures, à cause du froid. Or notre capacité de production actuelle oscille entre 50 et 60 MWh, à cause des nombreux réacteurs à l’arrêt. Il est aisé de comprendre que s’il fait froid cet hiver, cela ne passera pas.
La pénurie de carburants aura servi de répétition générale à ce qui va arriver dans les mois à venir mais qui va être chronique. Tant que nous n’aurons pas eu au moins trois jours de froid intense, pour mesurer la consommation maximale réelle des Français, on ne pourra pas appréhender ce qui nous menace. En réalité, le problème est que ceux qui nous dirigent, et les cadres des géants de l’énergie, ne sont pas préparés à la gestion de la pénurie, habitués pendant des années à l’abondance. […]
Le problème est que la France des villes est prise au piège, avec peu de solutions envisageables pour faire face, quand la France des champs est en réalité habituée à la débrouille, depuis toujours. Une chose est sûre, il faut désormais prendre son destin énergétique en main, en espérant qu’il ne faudra pas aussi reprendre tous en main notre destin alimentaire, si la défaillance du système se généralise. […]
Esteban
Il faut savoir que ” la France des champs” n’est pas mieux lotie que les villes, les paysans ont disparu, les fermes sont morcelées et loties par cupidité, les hangars XXL de la logistique colonisent nos meilleures terres fertiles… Le réveil, si tant est qu’il ait lieu, sera pénible !
VAUCENAY
Et en plus tous ces “crétins” ignares poussent à utiliser l’électricité que nous ne produisons plus : voitures électriques, chauffage à l’électricité, etc…Et, par ailleurs, on voudrait réindustrialiser la France ! Certes, une bonne chose, mais, sans électricité on fait quoi ?