Lu sur La Vie :
"Nouveau rebondissement dans l'affaire des huit familles coptes expulsées du village de Sharbat. Devant l'ampleur prise par l'affaire dans la presse internationale, les députés égyptiens ont annulé la sentence d'expulsion prononcée par le tribunal coutumier du village à l'encontre de huit familles coptes, qui ont dû partir précipitamment et dont tous les biens ont été saisis à la demande des salafistes du lieu, qui accusaient un commerçant copte d'avoir une relation amoureuse avec une musulmane. A ce jour, aucune preuve contre le commerçant chrétien n'a été établie. Le gouvernement devra en outre indemniser les victimes, dont les maisons et magasins ont parfois été incendié par les salafistes.
Selon le père Rafic Greiche, porte-parole de l'Eglise catholique en Egypte, les musulmans modérés font bloc au parlement contre les salafistes et tentent de promouvoir une loi anti-discriminations. La commission qui a rendu justice aux coptes était dirigée par le fils du président Sadate, Mohammed al-Sadate, une figure du mouvement laïc égyptien. Mais dans le pays, selon AsiaNews, la propagande salafiste anti-copte fait rage. Télévisions et radios sont innondées de spots réclamant l'expulsion des coptes.
La semaine passée, le leader copte Michael Mounir, chef du parti Hayat, est rentré précipitemment en Egypte pour y être entendu en tant que suspect par la justice. Il est accusé d'avoir poussé les manifestants coptes à attaquer l'armée lors des manifestations de Maspero, en octobre dernier, qui ont vu l'armée tirer sur la foule. Depuis, le Conseil suprême des forces armées qui dirige le pays maintient une version démentie par toutes les vidéos prises durant la manifestation, à savoir que ce sont les manifestants chrétiens qui ont tiré sur les soldats."