Mgr Joseph Coutts, évêque de Faisalabad, nouveau président de la Conférence épiscopale pakistanaise, menacé de mort, témoigne dans Valeurs actuelles de la situation des 3 millions de chrétiens pakistanais :
"Officiellement, nous jouissons d’une grande liberté. Nous avons des écoles, des églises, des oeuvres sociales et caritatives. Nous ne vivons pas cachés, mais nous avons peur car nous constatons une hostilité croissante de la part des extrémistes. En 2001, après les bombardements américains en Afghanistan, deux musulmans extrémistes ont tiré pour la première fois dans une église (14 morts). Depuis, les attentats sont réguliers. Chacune de nos cérémonies est surveillée par la police. […] Les musulmans assimilent occidental à chrétien et pensent que les chrétiens cherchent à opprimer l’islam. […]
À sa création, à la fin des années 1940, le Pakistan était un pays démocratique où la liberté religieuse était réelle. Avec l’entrée en guerre des Russes en Afghanistan, les États-Unis ont armé des groupes d’islamistes pour combattre le communisme. À sa chute, le pays a dû faire face à une nouvelle forme d’islam militant et agressif qui avait trouvé un nouveau djihad : instaurer la charia et faire du Pakistan un pays islamique. […] Quelques extrémistes suffisent pour influencer la société. Certains imams appellent sans cesse les musulmans à se battre pour défendre leur religion face aux attaques chrétiennes. Comme 50 % des gens sont analphabètes, ils écoutent et font tout ce qu’enseigne l’imam. Leur but n’est pas l’éradication des chrétiens mais l’instauration d’un État théocratique musulman. Leur premier ennemi est le gouvernement."