Le 25 janvier, s‘adressant à 600 maires de Normandie à Grand-Bourgtheroulde, en réponse à une question de l‘un d‘entre eux, Emmanuel Macron a déclaré :
« La famille est un sujet très important, donc s‘il y a des idées qui remontent du débat sur la famille, sur la politique familiale qu‘on doit avoir, j‘y suis très favorable (…) C‘est un débat qu‘on doit avoir, il n‘y a pas d‘impensées ou de non-dits là-dessus, vous avez parfaitement raison. »
Problème, la plate-forme digitale et les kit pratiques mis à disposition des citoyens ne permettent pas d‘ouvrir « le grand débat» à des sujets de préoccupations majeures pour les Français. Ludovine de La Rochère, Présidente de La Manif Pour Tous, souligne :
« Tout est verrouillé. On comprend la volonté, et même la nécessité, de cadrer le débat, mais il ne faut pas que cela conduise à le fermer sans aborder les questions qui engagent notre avenir commun ».
C‘est précisément le cas de la famille. Toutes les enquêtes d‘opinion montrent que la famille est une valeur plébiscitée par les Français. Refuge pour les plus vulnérables et premier lieu de solidarité, la famille est le cœur de la société. Le mouvement social et la mobilisation des gilets jaunes traduit aussi cette inquiétude partagée par de très nombreux Français de ne pas avoir les moyens de s‘occuper davantage de leurs parents ni de donner un coup de pouce financier à leurs enfants. La famille est au centre d‘enjeux majeurs comme la solidarité, la dépendance, l‘éducation et l‘entrée dans la vie active. Combien de jeunes bénéficient du soutien de leurs parents ou grands-parents pour acheter leur première voiture, souvent indispensable pour décrocher un premier contrat de travail ! C‘est cette solidarité intergénérationnelle qui est aujourd‘hui menacée et qui s‘invite dans « le grand débat ».
Concrètement, La Manif Pour Tous soutient les demandes des cinq garants de faire évoluer la plate-forme du grand débat. Ils préconisent l‘ouverture d‘une nouvelle rubrique destinée à « accueillir les contributions libres quel que soit le thème, au-delà des réponses aux questions???». C‘est effectivement indispensable, tout comme la mise en place d‘« open-data » pour garantir la transparence de la consultation.
Ludovine de La Rochère explique :
« Ce grand débat est un rendez-vous majeur pour faire vivre la démocratie ». « Mais il faudra impérativement que les conclusions soient suivies d‘effets, comme pour les Etats généraux de la bioéthique. Lors de cette grande consultation qui s‘est tenue en 2018, les réunions publiques, la plateforme internet et les auditions aux plans local et national ont mis en évidence l‘absence indiscutable de consensus en faveur de la PMA sans père. Le Président de la République doit aujourd‘hui en tirer les conséquences : les conditions qu‘il avait lui-même fixées comme préalables à toute évolution de l‘encadrement de la PMA ne sont pas réunies. Dont acte. Tout projet législatif en ce sens doit donc être reporté. Il en va de la crédibilité de la démarche du grand débat ».