Après les incidents du XIXe arrondissement, la police a relevé une cinquantaine d’affaires où elle estime ne pas avoir été aidée par la justice. Mohamed Douhane, membre du bureau national du syndicat Synergie Officiers, déclare :
"Au lieu de communiquer, la justice ferait mieux d’agir, en sanctionnant les fauteurs de troubles que la police arrête."
La colère des agents du XIXe s’appuie sur des faits. Un document de 6 pages recense, sur un an, une cinquantaine d’affaires marquantes où les policiers ont eu le sentiment, à tort ou à raison, de ne pas être épaulés par la justice. D’un côté, il y a les auteurs présumés de faits de violence que le parquet a laissés libres juste après leur garde à vue. De l’autre, il y a les auteurs que la justice condamne à l’audience, «mais sans mandat de dépôt !», proteste le syndicaliste. Eux aussi seront convoqués ultérieurement. Mais encore faut-il qu’ils se présentent le jour dit.
Parmi les faits qui ont le plus choqué les policiers : la remise en liberté des agresseurs présumés d’agents des services de sécurité de la mairie de Paris, en juillet dernier. Les fonctionnaires de la Préfecture de police de Paris évoquent aussi la remise en liberté, avec simple convocation à date ultérieure, de l’auteur présumé de l’agression de deux femmes journalistes.