Dans Le Figaro, Maxime Tandonnet analyse la fin de vie de la 5e :
"[…] Plus qu'aucun autre pays, la France a atteint le degré zéro de la politique. On ne peut même plus parler de «politique-spectacle», tout spectacle digne de ce nom nécessitant un minimum de coordination des acteurs et de mise en scène. La politique en tant que «gouvernement de la cité» est totalement désintégrée. La notion d'engagement collectif au service d'une cause ou du bien commun est comme atomisée. La vision que donne la vie politique est celle d'individus éparpillés, sans but, sans conviction, sans projet, en concurrence les uns avec les autres, ivres de vanité et de carriérisme, obsédés par la courses aux privilèges et au Saint Graal élyséen. Dès lors, de l'extrême gauche à l'extrême droite, l'unique obsession est de faire parler de soi en forçant l'attention des médias par par tous les moyens possibles: petites phrases transgressives, provocation, polémique stérile, initiative rocambolesque. Gouverner ne signifie plus rien et la politique se présente comme un jeu de communication, de chimères et de manipulations, destinées à occuper les esprits jusqu'à la prochaine élection. Dans ce contexte, il n'est pas surprenant que 37% des Français éprouvent de la méfiance et 31% du dégoût envers la politique (CEVIPOF 2016). Il est facile de dénigrer, en le traitant de «populiste» un malaise profond qui n'a d'autre ressort que le bon sens et la lucidité malheureuse de la majorité silencieuse."