Lu ici :
"La polémique qui a suivi la manifestation du 13 janvier a amené la
Préfecture de Police de Paris à expliquer sa méthode. Deux points de
comptage sur le parcours de chaque cortège : comptage manuel et visuel,
ainsi qu'un enregistrement vidéo utilisé a posteriori pour un
recomptage.Bien que la Préfecture de Police s’en défende, cette méthode de
comptage fondé sur l’oeil humain est évidemment archaïque. Le taux
d’erreur est élevé, et – quel que soit l’indépendance des fonctionnaires
de police – les résultats sont donc peu fiables et donnent évidemment
lieu à une critique. En outre, cette méthode requiert un nombre important de
fonctionnaires (à la fois sur place pendant l’évènement et dans le
recomptage via les bandes d’enregistrement vidéo). Il serait donc opportun que la préfecture de police de Paris songe à
moderniser cette approche manuelle du comptage. Il existe notamment deux
alternatives utilisant des outils technologiques matures, ayant un coût
modéré et permettant un comptage précis des manifestants.Réseaux de téléphonie mobile
Compte tenu du fort taux d’équipement des Français en matière de
téléphonie mobile et de la capacité des réseaux GSM à localiser en temps
réel les abonnés, il est tout à fait possible d’offrir un comptage
précis (et anonyme) du nombre de personnes se trouvant dans un périmètre
de manifestation. Ces chiffres peuvent être pondérés en les comparant à
des relevés pris dans des situations similaires (même heure, même jour,
même météo, etc.) hors manifestation.Dans le cas d’un défilé, il est par ailleurs envisageable de ne
comptabiliser que les appareils s’étant connectés aux différentes
antennes relais tout au long du parcours dans une plage horaire précise. La densité du nombre des antennes relais dans une ville comme Paris
fait que la géo-localisation est assez précise, de l’ordre d’une
centaine de mètres. […]L’utilisation d’images aériennes ou satellites constitue une méthode
alternative permettant de compter les personnes dans une foule vue du
ciel soit de manière manuelle, soit automatisée via un logiciel de
reconnaissance d’image. Si la photo satellite de haute résolution peut coûter cher et être
limité par la météo (nuages), en revanche, le coût de la photographie
aérienne basse altitude via un mini-drone est devenus très abordable. […]Il semble donc que les moyens de moderniser le comptage des
manifestants ne manquent pas, mais pour les adopter encore faudrait-il
que les pouvoirs publics y voient leur intérêt."