Extrait d'une méditation du patriarche œcuménique de Constantinople, Bartolomaios Ier,
à l’occasion du 1700ème anniversaire de la publication de l’Édit de
Milan, à Milan, le 15 mai 2013 :
"[…] Mais, pour l’Église, la démocratie n’est légale que lorsqu’elle
exprime la participation du peuple à la nomination des chefs et des
gouvernements, en respectant les droits de Dieu et les lois divines. La
prétention de la nation à s’autodéterminer comme le fondement suprême
des canons qui inspire et institue les lois ne peut être acceptée par
l’Église ; elle est rejetée comme une prétention luciférienne qui mène
l’homme à son autodestruction.Pour l’Église, tout effort en vue d’acquérir la liberté doit
s’adresser d’abord à l’homme intérieur pour être ensuite étendu aux
autres. Pour l’Église orthodoxe, l’homme a l’entière responsabilité de
lutter pour la réalisation de l’aspect positif de la liberté dans sa
propre personne, de devenir chaque jour authentiquement libre, se
reniant lui-même et rejetant sa tendance au péché.Tous les mouvements humains qui ont tenté d’atteindre la liberté hors
de Dieu, sans le Christ, non seulement ont fini par échouer mais ont eu
aussi des conséquences catastrophiques pour l’humanité.Il ne faut pas oublier que, à la Révolution française de 1789, avec
ses déclarations progressistes, ont suivi les massacres des années
1792-1794 et les millions de morts des guerres napoléoniennes. Il ne
faut pas oublier que, à la Révolution d’Octobre en Russie, ont suivi les
millions de victimes des persécutions staliniennes et des terribles
camps de concentration en Sibérie.Malheureusement, il n’y a pas que le fondamentalisme et la haine
religieuse qui privent l’homme de ses droits fondamentaux. Cette soif de
liberté ne trouvera pas sa réalisation si l’homme européen ne se relie
pas à l’héritage chrétien de Constantin le Grand, personnalité éminente
et sainte qui a tracé un signe dans l’histoire du monde, comme seul un
saint pouvait le faire. Lorsque les peuples d’Occident ne cherchent un
fondement à la morale et au droit que dans l’homme et dans la nation, en
oubliant Dieu, alors les droits de l’homme resteront de simples
déclarations sur le papier.