Dans son hebdomadaire, Yves Daoudal revient sur la relaxe de Geert Wilders :
"L’importance de ce verdict vient du fait que Geert Wilders a traité de l’islam en allant à la source: au Coran. Il a lu le Coran, et il a vu que l’islam du Coran, donc le véritable islam, l’islam ni modéré ni intégriste, l’islam tout court, est une idéologie totalitaire. Il l’a montré par un petit film documentaire, qui n’est pas sans défaut, mais qui a le mérite d’exister, et qui est sur le fond absolument inattaquable, puisqu’il est constitué de citations du Coran… avec les illustrations ad hoc… Le choc des mots et des images pouvait être considéré comme blessant pour les musulmans. Il l’est peut-être, mais le tribunal a décidé qu’il s’agissait d’un débat de société où la liberté d’expression doit primer. Or Geert Wilders compare le Coran à Mein Kampf, dit que ce livre doit donc être interdit, et déclare que l’islam est une idéologie fasciste. Sur le plan des idées, c’est le côté le plus contestable de son action. Mais sur le plan de l’efficacité, c’est payant. Et surtout, en comparant l’islam et son livre sacré aux idéologies qui sont l’horizon indépassable de l’horreur pour les médias, il frappe un grand coup. (En réalité, comme l’a démontré de façon prophétique Jules Monnerot, l’islam est un autre communisme, mais la dénonciation du communisme est totalement inopérante dans une société où ce mot n’est pas synonyme des crimes atroces à l’échelle industrielle et d’esclavage de peuples, mais d’un idéal de justice sociale qui a un peu dévié…) Or l’intérêt du procès de Geert Wilders est aussi qu’il a fait venir à la barre d’authentiques spécialistes de l’islam, qui ont dit comme lui. […] C’est un véritable procès de l’islam qui a été fait, et il serait bon que les principaux témoignages – et le verdict… – fassent l’objet d’un livre publié en plusieurs langues.
On voit, par exemple dans Le Monde des religions, que les intellectuels accusent le coup. Car lorsque l’on veut aller au-delà des insultes habituelles (« extrême droite »…), on doit reconnaître que « l’une des originalités de la démarche de Geert Wilders », par rapport à d’autres personnalités politiques européennes hostiles à l’islam, « est son examen direct des sources de l’islam, en particulier le Coran ». Mais on se sert de cela même pour tenter de le disqualifier quand même: «Pour autant, sa démarche plus que contestable qui consiste à prendre des éléments d’un texte sans leur contexte, et surtout en faisant abstraction des treize siècles qui ont suivi l'écriture du Coran constitue une insulte à l’intelligence et à la rationalité. Car il semble bien que tous les livres saints possèdent leur zone d’ombre, et que le foisonnement intellectuel et doctrinal qui suit toute instauration d’une foi nouvelle fait tout autant partie de la religion que son ou ses textes fondateurs. Mais c’est un élément que GeertWilders semble ignorer.» Il faut être vraiment singulièrement ignorant de l’islam pour oser écrire de telles absurdités dans un journal qui se veut spécialisé dans les religions. D’autant que le foisonnement dont parle l’auteur, ce sont les hadiths, qui aggravent le texte du Coran…
L’intérêt du procès de GeertWilders est aussi que le personnage combat l’islam d’un point de vue de libéral laïque, et qu’ainsi il peut être compris de nombreuses personnes que rebuterait un discours religieux. Car au-delà des étiquettes infamantes, Geert Wilders est un libéral, comme l’indique le nom de son parti : le parti de la liberté. Il est pour le mariage homosexuel, et c’est semble-t-il une des raisons qui l’ont amené à combattre l’islam. Ce n’est assurément pas notre vision des choses. Mais […] il ne met plus cela en avant, et même il demande la suppression de toutes les lois antiracistes et antidiscrimination, y compris celles qui voient de l’homophobie dans toute critique de l’homosexualité. Même si nous ne sommes pas de la même chapelle, on ne peut que saluer cette démarche. Et c’est évidemment de Geert Wilders que je me sens le plus proche, et non de Marine Le Pen, lorsque celle-ci déclare : « Wilders est dans un combat contre la religion. Pour lui, l’islam est incompatible avec la démocratie, mais je ne le crois pas. Je crois que la charia est incompatible, pas l’islam. » Sauf que la charia fait partie intégrante de l’islam, de façon obligatoire, et non facultative. C’est comme si on disait: l’évangile est incompatible avec la démocratie, pas le christianisme…"