Aujourd’hui, partons dans les montagnes de l’Ardèche pour rejoindre l’abbaye Notre-Dame des Neiges. Fondé en 1850, ce monastère a vu passer de grands noms comme Charles de Foucauld, et revient dans l’actualité depuis 2022, avec le remplacement des moines trappistes par des sœurs cisterciennes, venues de l’abbaye de Boulaur, et qui débordent d’énergie ! Dans cet article, Divine Box vous présente l’histoire de cette abbaye, la communauté actuelle des cisterciennes, ainsi que leur nouvelle production. En avant !
L’abbaye Notre-Dame-des-Neiges à gauche, et à droite les huit premières sœurs venues de Boulaur © Abbaye ND des Neiges
Au départ, un monastère de moines trappistes
L’abbaye des Neiges a été créée en 1850 par sept moines de l’abbaye d’Aiguebelle, envoyés sur place pour fonder un nouveau monastère. Ils arrivent alors au cœur de l’Ardèche, dans une ancienne ferme de pierre et de chaume, un 5 août, jour de la fête de Notre Dame des Neiges, d’où le nom qu’ils choisissent pour baptiser ce lieu !
Ces moines sont des “cisterciens de la stricte observance”, surnommés plus communément “trappistes”. Cet ordre monastique marqué par la sobriété et le travail manuel, est très en vogue à l’époque. Les vocations sont donc nombreuses à Notre-Dame des Neiges, et les moines doivent construire de nouveaux bâtiments dès 1854, quatre ans seulement après leur arrivée !
Parmi les nombreuses vocations de l’époque, on trouve notamment le frère Marie-Albéric, futur saint Charles de Foucauld, qui entre au monastère en 1890. Pour goûter à la rigueur monastique et à la profondeur du silence contemplatif, il choisit alors l’abbaye Notre-Dame des Neiges, réputée pour être la plus pauvre et la plus reculée de France. Pourtant, sa soif d’absolu le pousse plus tard vers une vie encore plus dépouillée et solitaire : d’abord à la Trappe d’Akbès en Syrie sept mois après son entrée aux Neiges, puis ensuite en 1897 pour commencer à dessiner son grand projet : vivre en ermite dans le désert…
Mais revenons à nos moutons ! En janvier 1912, un incendie détruit le monastère, mais ce dernier est reconstruit dans la foulée, ce qui, paradoxalement, donne une nouvelle impulsion à la communauté ! D’ailleurs, en 1949, l’abbaye se lance dans la vinification, une activité importante qui durera jusqu’aux années 2000, et apportera à la communauté une belle renommée et d’importants revenus.
Mais avec le temps, la communauté s’affaiblit, et les moines trappistes quittent les lieux en décembre 2021, pour “passer le flambeau de leur vie de prière en ce lieu aux moniales de l’abbaye de Boulaur”.
Illustration de l’Abbaye Notre-Dame-des-Neiges, 1862 – © Wikipedia
2022 : la renaissance de l’abbaye
Fin 2022, ce sont donc huit pétillantes sœurs de l’abbaye de Boulaur qui arrivent depuis le Gers dans ces belles montagnes ardéchoises. Bientôt rejointes par de jeunes sœurs, elles sont déjà 12 début 2024 !
Une de leurs premières tâches a été de poursuivre l’accueil à l’hôtellerie qui n’a pas désempli. Et pour cause : l’abbaye est située sur le GR70, aussi appelé “chemin de Stevenson”, en référence au célèbre écrivain qui l’a parcouru et qui est venu trouver refuge à l’abbaye en 1878, qui est est une route très fréquentée qui sillonne l’Ardèche en direction du Puy-en-Velay.
Comme les frères sur place avant elles, les sœurs sont cisterciennes, mais cette fois “de la commune observance” (et non de la “stricte” observance), et ne sont donc pas trappistes. En pratique, leur spiritualité est proche et leur vie est contemplative, alternant entre la prière et le travail manuel, comme le demande saint Benoît dans sa règle écrite en 529. En plus de la messe quotidienne, elles chantent donc chaque jour en grégorien les sept offices de la journée, des Vigiles à 5h15 jusqu’aux Complies à 20h30, et poursuivent leur prière dans le silence, la méditation et l’oraison.
Pour subvenir à leurs besoins, équilibrer leur quotidien et accomplir leur vie monastique, elles travaillent de leurs mains et ont lancé à Pâques 2024 un petit atelier de produits d’entretien naturels à base de plantes, dont on vous parlera dans quelques lignes. Une nouveauté parmi les produits monastiques ! Les sœurs ont également un jardin potager, une exploitation agricole d’environ 150 hectares, sans oublier toutes les tâches qui font tourner la maison : ménage, buanderie, couture, administratif etc…
Les sœurs de Notre-Dame des Neiges, par leur jeunesse, sont à l’aise sur les réseaux sociaux, et n’hésitent pas à partager leur joie sur internet ! En janvier 2024 par exemple, elles s’étaient fait remarquer dans une vidéo pour leur proposition, humoristique bien sûr, de vendre des bonhommes de neige par correspondance.
Les communautés de Boulaur et des Neiges, réunies ! – © Abbaye des Neiges
Les bons produits “Air des Neiges”
À partir de Pâques 2024, les sœurs ont initié une petite fabrication de produits d’entretien naturels, à base de plantes issues de l’agriculture biologique et d’eau de source de l’abbaye, qu’elles vendent sur place et à travers quelques revendeurs. Elles sont accompagnées dans ce projet par une entreprise amie spécialiste du domaine, mais aussi par des juristes, graphistes et comptables. En moins de deux ans, les sœurs de l’abbaye des Neiges sont donc à la tête d’une petite entreprise aux allures de start-up : amusant, non ?
“Air des Neiges”, voilà le nom de leur marque, qui se décline en 5 produits :
Leurs produits sont déjà notés 4,9/5 sur près de 550 avis vérifiés. Pas mal, non ?
Les produits nettoyants “Air des Neiges”, trônant fièrement devant l’abbaye des Neiges – © Abbaye des Neiges
Où se procurer les produits “Air des Neiges”
Pour acheter les produits d’entretien “Air des Neiges”, vous pouvez bien sûr aller sur place : 850 route de l’Abbaye, 07590 Saint Laurent Les Bains Laval D’Aurelle. Mais si cela fait trop loin pour vous, vous pouvez acheter en ligne les produits “Air des Neiges” sur le site de Divine Box. Bonnes emplettes !