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La représentation de la femme occidentale, c’est la prostituée qu’on voit dans les films pour adultes, en contraste avec la femme voilée

La représentation de la femme occidentale, c’est la prostituée qu’on voit dans les films pour adultes, en contraste avec la femme voilée

Il est urgent de remettre en avant la notion de décence dans les tenues portées dans l’espace public. Entretien, à lire et à faire lire, accordé par Thérèse Hargot, sexologue et philosophe, pour Boulevard Voltaire :

Les femmes peuvent-elles encore s’habiller comme elles le souhaitent aujourd’hui ?

Oui bien sûr ! Mais c’est intéressant d’interroger leur liberté. Nous avons vu dans ce mouvement #14septembre des collégiennes et lycéennes affirmer qu’elles s’habillent comme elles le veulent. Elles portent donc délibérément des tenues provocantes puisque interdites au règlement. Mais ce faisant, elles encouragent à s’habiller exactement comme les influenceuses sur les réseaux sociaux, comme Tik Tok par exemple un réseau social ultra-consommé par les adolescentes. Finalement leur façon de s’habiller est extrêmement codifiée par ces plateformes qui jouent les codes d’une a. D’une part, il n’y a aucune liberté puisque ce n’est en rien l’expression de leur personnalité.

Et d’autre part, des femmes musulmanes revendiquent cette liberté pour pouvoir porter le voile. On peut également s’interroger sur la liberté de ces femmes de porter le voile dès lors que, comme dit Zineb El Rhazoui « si tu ne portes pas le voile tu risques de cramer en enfer. » En réalité, pourquoi voile-t-on les petites filles et les femmes ? Car le corps, même d’une petite fille, peut provoquer de l’excitation sexuelle chez les adultes.

Deux mouvements contradictoires cohabitent donc : le dévoilement et le voilement. C’est le paradoxe de notre société. Les féministes, vont prendre parti pour ce mouvement #14septembre et cela pose problème dans la mesure où l’on tombe dans ces deux écueils.

D’où vient le problème selon vous ?

Il y a à la fois une culture religieuse, la femme est responsable de la chasteté masculine et derrière, cette vision que l’homme est un être faible sexuellement, mais aussi le cocktail totalement explosif de l’industrie du porno qui vient véhiculer une certaine image des femmes. Les pays musulmans sont parmi des grands consommateurs de porno.

La représentation de la femme occidentale, c’est la prostituée qu’on voit dans les films pour adultes, en contraste avec la femme voilée. Donc, une femme qui n’est pas voilée est rangée dans cette catégorie. Ou elle est associée à une « pute » et je me permets ce mot car c’est celui qui est utilisé, et dans ce cas on peut se permettre de la siffler, la harceler sexuellement, car c’est comme si elle avait envoyé des codes, ou alors elle est une femme respectable, une future mère, une épouse. Mais l’entre-deux n’existe pas. Et ce clivage est un peu le même partout. Les hommes font la différence entre la femme que l’on va épouser et celle avec qui on peut s’amuser.

Entre ces deux écueils que sont l’hypersexualisation et le puritanisme, existe-t-il finalement une troisième voie ?

Ce qui me semble fondamental, c’est l’éducation auprès de nos enfants. Mon corps c’est moi, ce n’est pas une chose avec laquelle on peut faire ce que l’on veut. La façon dont je me tiens et je me vêtis va envoyer une série de messages. Donc, il faut sortir nos enfants de leur narcissisme et les éduquer à la conscience de l’influence de leur comportement sur les autres, en comprenant qu’ils sont des êtres de relation, et que leur corps envoie des signaux aux autres.

A l’adolescence, on se trompe souvent, c’est normal et ce n’est pas grave. Mais c’est à nous, adultes, de faire un vrai travail d’éducation pour leur permettre d’entrer dans des relations ajustées. Au final, est-on libre de s’habiller comme on veut ? Ce n’est pas une liberté “je fais ce que je veux comme je veux” sous influence en mettant un crop top à 14 ans. C’est apprendre à être libre de s’habiller comme on veut, c’est-à-dire être capable de savoir quel est le message que je veux envoyer et d’arriver à être le plus en cohérence avec ma personnalité.

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7 commentaires

  1. Êtes-vous nés en zone libre ?

    Le problème est qu’en zone libre, la tenue short et débardeur décolleté commence parfois à l’adolescence (aux parents de veiller) mais cela change souvent au niveau du bac où c’est plutôt jeans et T-shirt qui prennent la relève en toute décence … tandis que, pour ces mêmes jeune personnes, le voile est plutôt imposé si, majeures, elles passent dans l’autre zone, mais là, c’est pour tout le reste de leur vie… sans espoir de retour.

    Sinon, dans cette même autre zone, le voile dans toutes ses variétés couvrantes est imposé aux filles dès la pré-puberté.

    Quant aux femens aux seins nus, elles ne font pas partie du paysage français ; elles ont été importées d’un Est corrompu et dévoyé.

    À chacun de choisir et de s’indigner de sa réalité … ou pas !

  2. Pour résumer, il faut passer du “j’ai un corps”, comme un objet indépendant de moi, à “je suis mon corps”, qui participe à ma personnalité même s’il ne s’y limite pas.
    On retrouve l’antagonisme entre les deux visions anthropologiques décrites par G. Puppinck (“Les droits de l’homme dénaturé”): pour faire simple, l’une considérant un être purement spirituel pour lequel le corps est au mieux un outil librement utilisable en vue de la jouissance (~vision platonicienne, reprise par les différents totalitarismes matérialistes) et l’autre incarnée, visant à l’harmonie et l’équilibre entre ses diverses composantes, dont le corps (vision chrétienne).

  3. Il n’y a pas que les femens qui dévoilent leurs seins, cf. nos plages françaises de mai à septembre. L’intolérance musulmane a un effet de loupe et dévoile nos impudeurs occidentales et, sans la justifier, il conviendrait aussi que nous sachions nous remettre en question avec nos individualismes forcenés sans règle ni respect du prochain.
    Et il est regrettable que ce soit ces fous d’Allah qui nous obligent à renouer avec des règles de vie plus décentes et non pas le simple bon sens issue d’une vie en communauté.

  4. Enfin un peu de bon sens.
    Entre la mode d’Afghanistan et celle du bois de Boulogne, il y a un juste milieu.

  5. perso, étant pagano-chrétien, je préfère une minijupe à une burqa, et même, bien que ce ne soit pas esthétique, un boudin en mini qu’un canon en burqa ; on ne se refait pas, et j’assume mon choix
    mais quand je me promène en ville, et que je vois se cotoyer shorts, minijupes, jeans et autres vètements collants, et des tenues muzz (toutes sortes confondues, jupes enveloppantes, tchadors, burqas, robes “comme là-bas, dis”, etc), je pense que ce mélange n’a qu’un temps devant lui

  6. Pas l’imparfait (qui est vêtais) mais le passé simple ! Décidément…

  7. Quand j’etais petite, on disait encore aux jeunes filles qu’eles devaient s’habiller chrétiennement. Combien de mères osent encore employer cette expression ? On ne devrait voir, dans la vie courante, ni les épaules, ni la naissance des seins, ni les genoux…si vous dites ça aujourd’hui, vous êtes bonne pour le bûcher. Et pourtant, c’est toujours vrai, car la pureté comme l’Evangile, est immuable

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