Le Parlement européen a adopté le 12 septembre une résolution en faveur de l’adhésion de l’Union européenne à la convention du Conseil de l’Europe sur la prévention et la lutte contre la violence à l’égard des femmes et la violence domestique (la « Convention d’Istanbul »). On peut lire dans cette résolution que « le refus d’accorder des services liés aux droits et à la santé sexuelle et génésique, y compris la possibilité d’avortements sûrs et légaux, constitue une forme de violence à l’encontre des femmes et des filles » et que le Parlement européen « invite tous les Etats membres à garantir une éducation sexuelle complète, un accès aisé des femmes à la planification familiale et l’ensemble des services de santé génésique et sexuelle, y compris les méthodes de contraception modernes et l’avortement sûr et légal ». Marek Jurek, ancien président de la Diète polonaise et député polonais au Parlement européen, commente cette « attaque contre le droit à la vie » dans Présent :
"C’est une attaque frontale contre les pays qui protègent la vie dès la conception, une manière de prononcer leur exclusion morale de l’UE. J’ai donc demandé au Commissaire [à la Justice, aux Consommateurs et à l’Egalité des genres] Vera Jourova, qui participait au débat, de reconnaître clairement au nom de la Commission européenne le respect et l’inviolabilité des droits des Etats qui s’opposent à l’avortement. Elle n’a pas réagi, ce qui montre une fois de plus que le Parlement dit tout haut ce que l’exécutif de l’UE pense tout bas.
Le rapporteur, Christine Revault d’Allonnes Bonnefoy, du Parti socialiste français, s’est félicité, après l’adoption de la résolution du Parlement européen, que ce texte allait beaucoup plus loin que la Convention d’Istanbul et que, après son adoption, « maintenant, on peut considérer que l’avortement est un droit au niveau européen ». Que lui répondez-vous en tant que député catholique de Pologne, un pays où l’avortement « sûr et légal » n’est possible que dans des cas de figure bien précis ?
C’est une attaque contre le droit à la vie, qui est pourtant reconnu par l’article 2 de la Charte des droits fondamentaux de l’UE. A chaque fois que nous protestons au nom du droit à la vie contre les politiques d’avortement, la Commission répond que l’UE ne s’occupe pas de cette question. Mais les commissaires ne rappellent pas cette neutralité aux opposants au droit à la vie, car c’est une fausse neutralité. Les dirigeants de l’UE acceptent en silence cette stratégie de démolition de la civilisation chrétienne en Europe. Les textes comme cette convention d’Istanbul imprégnée d’idéologie du genre ne sont qu’un prétexte pour les prochaines attaques contre la vie, la famille, l’éducation. Leur langage volontairement équivoque, avec des néologismes sans signification précise (« genre », « droits sexuels » …), ne se rapporte pas à la réalité mais est au contraire un outil de déconstruction de la réalité. La Pologne continuera de défendre le droit à la vie. Même si notre droit reste incohérent tout comme son application, il existe chez nous un très large consensus en faveur de la reconnaissance de l’humanité de l’enfant avant sa naissance et contre l’avortement en tant que « droit ». Mais ce qu’attend la droite catholique des dirigeants polonais, c’est aussi un engagement pour la chrétienté sur la scène internationale, à la fois en coopérant avec les pays d’Europe centrale qui défendent la famille et en soutenant l’opinion publique chrétienne dans toute l’Europe. […]"