Thérèse Jacob-Hargot a publié l'année dernière Pour une libération sexuelle véritable, pronant la régulation naturelle des naissances. Elle est interrogée dans Présent. Extraits :
"Aujourd’hui aussi, nous connaissons mieux les problèmes de santé que pose la contraception hormonale. Pour les femmes qui ne sont pas malades, n’est-il pas surprenant de prendre un médicament dont les effets secondaires possibles sont nombreux ? Pour les femmes souffrant de maladies leur interdisant l’usage de contraceptifs hormonaux, que peut-on leur proposer comme alternative pour réguler leur fécondité ? Et puis, nous savons que les hormones de synthèse contenues dans les contraceptifs hormonaux ne peuvent être détruites, restent présentes dans l’environnement et contribuent à déstabiliser l’écosystème : notre sensibilité écologique ne peut s’y résoudre !
Enfin, sur les 230 000 avortements qui ont lieu en France chaque année, trois femmes sur quatre utilisaient une contraception. Outre les défaillances techniques donnant aux femmes le « droit » d’avoir un service après-vente (l’avortement), il y a les mauvaises utilisations de la contraception qu’on ne pourra, selon moi, jamais résoudre. En effet, la contraception ne respecte pas la personne dans sa complexité, réduisant le désir d’enfant à une volonté individuelle, occultant les désirs du corps et les désirs inconscients.
Plus de 40 ans se sont écoulés depuis Mai 68. D’aucuns qualifieraient votre programme de « retour en arrière ». Vous le voyez plus comme une ré-information répondant à un besoin ?
Au contraire, c’est le moyen de régulation des naissances de demain ! En réalité, le projet de « libération sexuelle » a complètement échoué avec la contraception. De l’impératif divin «Soyez fécond», on est passé à l’impératif contraceptif «Jouissez sans entrave», l’entrave étant l’enfant, la jouissance devenant le but de la sexualité. Etre esclave de ses pulsions et vivre sa sexualité en dépendant du médecin qui prescrit la contraception : est-ce cela être libre ? […]
Ce ne sont pas les jeunes à qui ça pose problème, c’est à leurs parents ! Ils opposent beaucoup de résistance au fait qu’on puisse proposer une alternative à ce qu’ils perçoivent comme le « salut » des femmes : la contraception et l’avortement. Ils sont furieux qu’une jeune fille vienne déstabiliser leur système de pensée ! Mais «ils», ce sont soit des hommes (dans ce cas, qu’ils prennent la pilule eux-mêmes), soit des femmes qui ne sont plus en âge de procréer… Vont-ils enfin laisser la nouvelle génération trouver des moyens pour répondre aux défis qui sont les leurs ? […]"
beatrice vouters
Il y a une pression croissante du corps médical ,surement influencé par les lobbys pharmaceutiques pour prescrire la pilule comme médicament miracle contre l’acné et les règles douloureuses à des adolescentes. Ce phénomène est particulièrement grave et se généralise
Exupéry
Échec de ladite “Libération” sexuelle? Pas qu’un peu! Et pas seulement quant à la contraception et à l’avortement…Servitude et avilissement à la clé :
– « L’idéologie du plaisir sexuel pour lui-même s’est affirmée à partir de cet enfermement : la satisfaction de la pulsion comptait plus que la relation à l’autre. Cette économie fabriquait sa propre frustration et ne pouvait que déboucher sur l’échec relationnel. » (Mgr. Tony Anatrella)
Propos typique de Cathos rétros ?…Eh non …! La preuve :
– « L’érotisme était le diable, il devient l’homme. Nous allons le voir dépasser l’homme, devenir sa raison d’être. L’érotisme cesse d’être l’expression de l’individu. C’est l’individu maintenant qui n’est plus qu’un moyen. » (A. Malraux qui avait pourtant un style enthousiaste lorsqu’il préfaçait “L”amant de Lady Chatterley”!)
– « Les amants [passent l’examen du bonheur et] se demandent : sommes-nous à la hauteur ? C’est à leur sexualité, nouvel oracle, qu’ils demandent des preuves tangibles de leur passion. Combinaison du modèle scolaire et gastronomique : la bonne recette conduit à la bonne note ! » – « Le refus du mariage témoigne au moins de ce scepticisme des amants envers leur propre “je t’aime”. » (1977, P. Bruckner & A. Finkielkraut, Philosophes, A.F. Pr. à Polytechnique)
– « Le plaisir obligatoire remplace le plaisir prohibé. La jouissance s’affronte à la façon d’un examen, avec échec et réussite à la clé. […]. Pour le brevet de radicalité, indiquez ici la moyenne de vos orgasmes… On se jetait jadis sur les plaisirs comme en un combat sans espoir. Maintenant ce sont les plaisirs qui se jettent sur nous. » (1979, Raoul Vaneigen, Philosophe libertaire situationniste. L’un des principaux inspirateurs de la révolution sexuelle de Maii 68 (sic)!! (cette citation vaut son pesant de préservatifs :-))
– « Si on essaie de démolir les tabous, une autre réglementation est recherchée […] Ce n’est plus le fait de se demander si une activité sexuelle donnée est permise ou pas, mais si l’inactivité sexuelle est permise ou pas. […] on se sentira alors coupable de la même façon qu’on pouvait se sentir coupable dans le passé par rapport à la morale transgressée. » (1982, G. Abraham, Psychiatre, Psychanalyste, Sexologue , Pr. Université de Genève et Turin.)
– « Le droit au bonheur, c’est à dire, entre autre le droit à l’orgasme, se transforme en “devoir d’orgasme” […] Il est donc prescrit de produire des orgasmes, d’être des stakhanovistes de l’hédonisme. » (1990, A. Béjin, Sociologue, Dir. de recherches CNRS)
– « Le plaisir est un effet secondaire du sexe et on le détruit dans la mesure où on en fait un but à atteindre. » (1988, Victor Frankl, Pr. Neuropsychiatrie, Univ. de Vienne)
– « La sexologie libératrice, […] réduisit la sexualité à un besoin situé entre le nombril et la rotule. » – « La poursuite du maximum de satisfaction sexuelle comme signe de bien-être psychologique […] est sans nul doute, l’un des plus grands mythes de l’ère contemporaine. » – « Personne ne jouit moins que celui ou celle qui a tout vu et tout vécu. » – «Pour la femme, l’orgasme n’est pas un must, [fréquemment, il est vécu paradoxalement] comme une gêne à cette autre jouissance : “la symbiose”. » (2000, P. Verhaeghe (Psychiatre, psychanalyste, Pr. Univ. Gand)
– « Il y a de nombreux couples pour qui le contexte de la sexualité conjugale est presque une histoire de compromis entre ce qu’elle attend de la vie et ce qu’il attend du sexe. » (enquête juillet 2001, S. Mimoun Sexologue, Chef de service Hop. Cochin)
– « Le désir de performance [sexuelle] s’est accru et dramatisé. […cette dernière] est de plus en plus présentée comme le passage obligé vers le bonheur […] avec le Viagra est apparue l’exigence de guérison miraculeuse. C’est une catastrophe. » (2002, J. Waynberg, Sexologue à l’Hop. St Louis)
– « On est passé en vingt ans, du droit au plaisir, à un commandement quasi obscène et tyrannique du plaisir. » (2002, Serge André (Psychanalyste réputé, lors d’une émission T.V.)
– « La misère sexuelle est bien l’enfant naturel du sexe, le seul que sa stérilité l’autorise à enfanter. Le sexe est un autre nom de la misère humaine.»
– « “Le sexe” a imposé […] la liberté libérée, qui ne nous laisse d’autre choix que de consentir à ce que le sexe exige. »
– « l’Autre n’existe pas au sein du sexe, où l’on ne rencontre jamais quelqu’un mais seulement des choses sexuelles. » (2002, D. Folscheid, Pr. Philo, Univ. Paris)
– « Nous avons voulu libérer le sexe, mais c’est peut-être du sexe que nous aurions dû nous libérer. » (2005, M. Iacub, Juriste, féministe provocatrice et pardoxale)
Concluons tout cela avec un ex- guerrilléros castriste:
– « La “pacification des mœurs” repose en définitive sur le renoncement à nos satisfactions infantiles, sur le sacrifice toujours laborieux de nos ardeurs, notamment sexuelles… » (Régis Debray, “Le monde”, 11.01.2006)
Jean Theis
Comprends pas bien ce que propose Thérèse Jaricot comme solution.
[La régulation naturelle des naissances. MJ]
un médecin
A Beatrice Vouters
Vous proposais quoi pour traiter les dysménorrhées (le nom médical pour les règles douloureuses qui recoupent en fait une très grande diversité de pathologies parfois très invalidantes) ? même question pour les acnés rebelles qui résistent aux traitements locaux ?
Je vous signale que dans l’encyclique Humanae Vitae il est dit que les traitements hormonaux sont permis, même s’ils entrainent une “stérilité ” temporaire, si l’état de santé de la patiente le nécessite.
”
Licéité des moyens thérapeutiques
15. L’Eglise, en revanche, n’estime nullement illicite l’usage des moyens thérapeutiques vraiment nécessaires pour soigner des maladies de l’organisme, même si l’on prévoit qu’il en résultera un empêchement à la procréation, pourvu que cet empêchement ne soit pas, pour quelque motif que ce soit, directement voulu . ”
http://www.vatican.va/holy_father/paul_vi/encyclicals/documents/hf_p-vi_enc_25071968_humanae-vitae_fr.html
Bernard S
Bravo à Présent qui me fait découvrir Thérèse Jacob-Hargot !