A l’occasion du colloque organisé par Ichtus pour le centenaire de l’encyclique Quas Primas sur la Royauté du Christ, nous avons interrogé Guillaume de Prémare, délégué général d’Ichtus et rédacteur en chef de la revue Permanences:
- Pouvez-vous nous présenter brièvement Ichtus ?
Ichtus est une association au service de l’engagement des catholiques dans la vie civique sous toutes ses formes : politique, sociale, culturelle, etc. Héritière de la Cité catholique fondée par Jean Ousset, elle s’attache à donner aux catholiques une formation solide – par exemple sur la doctrine sociale de l’Église, l’anthropologie, l’action culturelle ou encore la compréhension du contexte historique de la Modernité dans lequel s’inscrit l’action civique des catholiques. Elle propose également la revue trimestrielle Permanences, dont l’objectif est d’éclairer les lecteurs sur les grands enjeux contemporains, politiques, anthropologiques, sociaux et culturels.
- Vous organisez le 22 novembre un colloque sur le Christ-Roi. Pourquoi ce sujet ?
Jean Ousset a publié en 1959 un ouvrage, intitulé Pour qu’il règne, qui a fortifié et éclairé l’engagement de nombreux catholiques afin qu’il gardent à l’esprit que l’horizon de leur action était le règne du Christ sur les cœurs, les familles et la société. Nous souhaitons, à l’occasion du centenaire de Quas Primas, non seulement manifester une fidélité à notre héritage, mais également actualiser cet horizon du Christ-Roi. La question religieuse se pose aujourd’hui de nouveau sous différents aspects. Par exemple, pourrons-nous tenir longtemps, dans le contexte contemporain, le paradigme irréfragable de la neutralité religieuse de l’État et de la société ? C’est une question tout à fait actuelle. Sous certains aspects, la stricte laïcité nous protège par exemple de l’avancée de l’islamisme, mais elle constitue également un obstacle puisqu’elle nous empêcher en quelque sorte d’affirmer pleinement ce que nous sommes en tant que communauté politique. Or notre pays doit aujourd’hui interroger de manière décisive sur les conditions de la continuité historique d’une nation « de marque catholique », comme le dit Pierre Manent dans Situation de la France.
- L’enseignement de Quas Primas est-il toujours d’actualité dans une société pluraliste et assez largement postchrétienne ?
C’est précisément l’une des grandes questions qui sera étudiée au cours du colloque. Cet horizon du Christ-Roi semble en effet si lointain aujourd’hui ! Comment comprendre, dans une société post-chrétienne, la doctrine du Christ-Roi, à la fois d’un point de vue théologico-politique et d’un point de vue pratique ? En quoi l’horizon de la royauté sociale du Christ peut-il inspirer l’action politique et sociale concrète des catholiques ? Que peut signifier aujourd’hui l’objectif de tendre vers une société chrétienne ? Le colloque tentera – avec la contribution d’universitaires, d’intellectuels et de catholiques engagés dans la vie civique – de répondre à ces questions et de dresser des perspectives pour les catholiques en action.
- Comment peut-on participer à ce colloque ?
Il suffit de s’inscrire en ligne ici : Colloque du samedi 22 novembre sur le Christ Roi – Ichtus. Le colloque se tiendra dans les locaux d’Ichtus, au 49 rue des Renaudes à Paris 17, de 14h à 18h. Il sera suivi d’un cocktail amical. Le tarif est de 30 €, avec un prix réduit à 15 € pour les étudiants et ceux qui ont peu de moyens. Ce colloque est organisé en partenariat avec France Catholique et La Nef, qui en feront un large écho. Les actes seront publiés dans la revue Permanences de janvier 2026.

Bernard Mitjavile
Prémare nous dit “Sous certains aspects, la stricte laïcité nous protège par exemple de l’avancée de l’islamisme”. Depuis le temps, on devrait savoir qu’il s’agit là d’une illusion. Non seulement, elle ne nous protège pas mais on voit que plus les responsables politiques sont de gauche et laïcistes, plus l’islamisme progresse.